L’Occident impose ses règles au Soudan

15-12-2011 09:06 AM


  La campagne électorale pour le référendum sur l’autodétermination au Sud-Soudan, programmé en janvier prochain, a été officiellement lancée cette semaine avec l’organisation d’événements publics dans la capitale soudanaise, Khartoum, et dans celle du Sud-Soudan, Juba.  A Juba, le vice-président de la Commission du référendum au Sud-Soudan (SSRC), Justice Chan Madut, a qualifié ce lancement de “nouveau jour historique dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global”, promettant de faire tout ce qui est possible pour veiller à ce que le scrutin se déroule de manière “libre, équitable et transparente”. Aux côtés du ministre de l’Information du gouvernement du Sud-Soudan, Barnaba Marial Benjamin, et d’un représentant de la Division intégrée de l’ONU pour les référendums et les élections (UNIRED), Eamon O’Mordha, il a décrit les règles de base qui encadreront la campagne.   Dans ce contexte, afin de résoudre les différends entre le Nord et Sud, les États-Unis ont proposé de retirer le Soudan de leur liste noire des pays soutenant le terrorisme. À condition que  Khartoum  se montre plus coopératif à propos du référendum d’autodétermination du Sud-Soudan, prévu début janvier. Quelques jours après leur annonce avalisant la prolongation des sanctions contre le Soudan pour un an, les États-Unis ont proposé de retirer ce pays de leur liste noire des pays soutenant le terrorisme. Washington a néanmoins posé comme condition aux autorités soudanaises la préparation et l’organisation du référendum sur le statut du Sud-Soudan à sa date prévue, le 9 janvier prochain.    Pas de casques bleus Les Nations unies ont rejeté la demande des autorités du Sud-Soudan concernant l’envoi d’une force de maintien de la paix le long de la frontière entre le sud et le nord du pays avant le référendum d’autodétermination prévu le 9 janvier. Cette consultation référendaire est prévue par les accords de paix de 2005 qui ont mis fin à plus de deux décennies de guerre civile avec le gouvernement de Khartoum situé au nord. Par ce vote, les électeurs soudanais détermineront le sort du Sud-Soudan, région autonome qui souhaite accéder à l’indépendance. Mais plusieurs problèmes politiques, tels que l’établissement de la frontière, la répartition de la dette ou le partage des richesses pétrolières, ne sont pas réglés. L’Onu compte 10.000 soldats stationnés au Soudan dans le cadre de la Minus et participe également en une mission conjointe avec l’Union africaine au Darfour, dans l’ouest du pays.  Les parties au Nord et au Sud doivent s’engager clairement en faveur de la sécurité des populations. Elles doivent clairement faire passer le message. Il est de la responsabilité du gouvernement d’assurer la sécurité de la population, a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux Affaires humanitaires, Valérie Amos, lors d’une conférence de presse à Khartoum, la capitale du Soudan, à l’issue d’une visite de cinq jours dans le pays. Valérie Amos a “demandé aux autorités de renouveler leur engagement au Sud-Soudan, au Darfour et au niveau fédéral, afin de s’assurer que l’acheminement de l’aide humanitaire ne soit pas entravé par des considérations politiques, ethniques ou religieuses”.  Feuille de Kerry  L’Ethiopie continuera à soutenir le gouvernement soudanais et l’administration du Sud-Soudan pour résoudre de manière pacifique la crise dans le sud du Soudan, a indiqué le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.  Lors d’une rencontre à Addis Abeba avec John Kerry, président de la Commission des relations extérieures du Sénat américain, Meles a insisté sur l’importance pour les deux parties soudanaises d’oeuvrer en commun en vue du succès du référendum prévu dans la partie sud du pays, a rapporté lundi l’agence de presse éthiopienne. Les deux parties doivent se préparer à accepter les résultats du référendum, a souligné Meles. L’Ethiopie soutient le Conseil des sages de l’Union africaine, qui travaille pour trouver des solutions au problème du Sud-Soudan, a ajouté Meles.   Sanctions économiques  Par ailleurs, le sénateur américain John Kerry, qui préside la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, a affirmé lors d’une visite au Soudan avoir remis une “feuille de route” visant à résoudre les différends entre le nord et le sud du pays avant un référendum qui pourrait aboutir à sa partition. “Le président Obama a proposé une feuille de route pour résoudre (la question d’) Abyei et d’autres questions”, a-t-il ajouté devant des journalistes à Khartoum, sans plus de précision sur cette feuille de route. Kerry s’est déjà rendu au Soudan le mois dernier, a rencontré le vice-président Ali Osmane Taha et un conseiller du président Omar El-Béchir, Ghazi Salaheddine, avant de se rendre à Juba pour s’entretenir avec le leader sudiste Salva Kiir. Il a ensuite été reçu à Khartoum par le conseiller présidentiel Nafie Ali Nafie, avant de quitter le pays. Les Etats-Unis ont décidé de maintenir pour au moins un an supplémentaire leurs sanctions économiques contre le Soudan, en qualifiant les actions et la politique du régime soudanais d'”hostiles aux intérêts des Etats-Unis”. Kerry avait menacé en octobre de durcir les sanctions contre le Soudan si le gouvernement ou les Sudistes entravaient la tenue du référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan.

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