Sur le Chemin de la Croix V-VI

13-04-2024 09:38 AM


La “Via Dolorosa” est la route traditionnelle que Jésus a suivie, portant sa croix, une couronne d’épines sur la tête. Le parcours est divisé en 14 stations ou étapes qui symbolisent chacun des moments clés de la Passion du Christ. En ce temps de Carême 2024, Watani Francophone propose de la parcourir chaque dimanche, pour visiter à distance Jérusalem et méditer la Via Dolorosa, aussi appelée « Chemin de Croix » qui commence à l’Est de Jérusalem, près de la Porte des Lions et mène au Saint- Sépulcre. Pas à pas, pour commémorer les derniers moments de la vie de Jésus, jusqu’à la basilique du Saint-Sépulcre, dans l’attente de la plus grande annonce : la victoire sur la mort.
En ce 3ème Dimanche, à la cinquième station, Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix. La rencontre avec Simon de Cyrène, qui s’est chargé de la croix avec Jésus, a lieu dans un petit oratoire franciscain de la fin de 800 qui a été identifié à partir du XIVe siècle, comme la maison du riche Epulone (Lc 16, 14-31).
Cette station est au niveau d’une chapelle franciscaine. Cette chapelle est détruite par les Ottomans mais selon la tradition légendaire, la seule pierre intacte des ruines aurait gardé l’empreinte de la main gauche de Jésus (en réalité il s’agit d’une entaille dans une roche non taillée) lorsqu’il tomba et s’adossa au mur. En 1889, les franciscains récupèrent les lieux, construisent une nouvelle chapelle pour marquer la cinquième station et replacent la pierre avec l’empreinte à gauche de l’entrée. La chapelle a subi d’importants travaux de rénovation en 1982. Une inscription sur l’architrave de la porte d’entrée (SIMONI CYRANEO CRUX IMPONITUR) commémore la rencontre entre Jésus et Simon de Cyrène, à qui on a confié la charge de porter la lourde Croix du Christ au Golgotha (le Calvaire), le lieu de la Crucifixion. La tradition de ce lieu date du XIIIe siècle. C’est à partir de cette station que la Via Dolorosa monte par degrés vers le Golgotha.
«Alors qu’ils conduisaient Jésus vers Golgotha, ils rencontrèrent un homme nommé Simon. Ils l’ont forcé à porter la croix de Jésus» (Mt 27:32).
«Ses épaules écrasées par la poutre sur laquelle ses bras seront cloués, Jésus s’avance vers sa mort. Silencieux. Il gravit la colline des exécutions capitales hors des murs de la Ville sainte». « Ce sont nos souffrances qu’il porte, nos douleurs dont il est chargé » (Isaïe 53, 3). Maintenant commence le Chemin de croix. Jésus l’emprunte pour nous indiquer le chemin de la vraie vie.
Les anges ne sont pas apparus pendant que Jésus, portant le poids de la croix, marchait vers le Calvaire. Un homme appelé Simon est apparu. Il est devenu un ange. Chaque personne peut être un ange de bonté pour une autre personne. Jésus lui-même qui nous le rappelle : «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40).
Seigneur Jésus, dans l’ami Cyrénéen vibre le cœur de ton Église, qui se fait toit d’amour pour tous ceux qui ont soif de toi. Aide-nous à verser l’huile de la consolation sur les blessures du prochain, pour être de loyaux compagnons de route, sans fuir et sans jamais nous fatiguer de choisir la fraternité.
A la Station VI, on se trouve maintenant devant la partie la plus fascinante du Chemin de Croix : un long escalier surmonté d’arcs rampants qui monte vers la zone de l’actuel bazar. A cette étape, Véronique nettoie le visage de Jésus. Véronique est un nom parlant : « vraie », c’est-à-dire « vrai » en latin, qui s’ajoute au mot grec eikon ou « image ». L’église Sainte-Véronique préserve la mémoire de la rencontre entre Jésus et Véronique, dont on peut aussi voir le tombeau. C’est à l’occasion de cette sainte rencontre que Véronique essuya la face du Christ avec un voile de soie et sur lequel se seraient imprimés les traits de son visage. Cette sainte relique serait gardée, depuis le VIIIe siècle dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le site est acheté en 1883 par l’église grecque-catholique melkite qui y fait construire une église sur le site présumé de la maison de Véronique, habitation dont la tradition n’est attestée qu’à partir du XVe siècle. L’église est restaurée en 1953 par l’architecte italien Antonio Barluzzi. Une pierre en forme de colonne à gauche de l’entrée porte l’inscription latine «6 ST PIA VERONICA FACIEM CHRISTI LINTEO DETERCI», « la sixième station où la pieuse Véronique essuya la face du Christ avec un voile ».
« Mon cœur m’a redit ta parole : ‘‘Cherchez ma face.’’ C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N’écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu, mon salut! » (Ps 27, 8-9).
Jésus se traîne à bout de souffle, haletant. Mais la lumière sur son visage reste intacte. Des larmes silencieuses coulent des yeux du Maître. Il porte le poids de l’abandon. Et pourtant Jésus avance, il ne s’arrête pas, il ne se retourne pas. Il affronte l’oppression. Il est troublé par la cruauté, mais Lui, il sait que sa mort ne sera pas vaine.
Au début, Véronique voit seulement un visage maltraité et marqué par la souffrance. Mais l’acte d’amour imprime dans son cœur la véritable image de Jésus : sur son visage humain, couvert de sang et de blessures, elle voit le visage de Dieu et de sa bonté, qui nous accompagne aussi dans la souffrance la plus profonde. C’est seulement avec le cœur que nous pouvons voir Jésus. Seul l’amour nous rend capables de voir et nous rend purs. Seul l’amour nous fait reconnaître Dieu, qui est l’amour même.
Le Seigneur, ici, incarne notre besoin de gratuité amoureuse, de nous sentir aimés et protégés par des gestes empressés et prévenants. Les caresses de cette créature se baignent du sang précieux de Jésus et semblent enlever les actes de profanation qu’il a subis, en ces heures de tortures. Véronique arrive à toucher le doux Jésus, à effleurer sa candeur. Non seulement pour soulager, mais aussi pour participer à sa souffrance. En Jésus, elle reconnaît tout prochain à consoler, avec une touche de tendresse, pour rejoindre le gémissement de douleur de tous ceux qui aujourd’hui ne reçoivent ni assistance ni chaleur de compassion et meurent de solitude.
Seigneur Jésus, couvre-nous de ce pagne imprégné de ton précieux sang, que tu as versé le long de la voie de l’abandon, dont tu as souffert injustement. Sans Toi, nous n’avons ni ne pouvons donner aucune consolation.

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