Référendum sur l’avenir du Soudan

15-12-2011 09:06 AM


Une réunion du panel de négociation sur l’Accord de paix global (CPA) au Soudan, aura lieu demain lundi à Juba pour examiner les rapports d’étape sur les arrangements post-référendaires, a annoncé le panel de haut niveau de l’Union Africaine sur le Soudan (AUHIP), qui supervise cette réunion. A noter que mercredi dernier, le panel, composé de représentants du parti du Congrès national (NCP) et du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a entamé ses délibérations sur les rapports d’étape concernant les arrangements post-référendaires, a indiqué le panel de haut niveau dans un communiqué publié à Addis-Abeba, ajoutant que cette réunion a été reportée après accord des deux parties. Les négociations dans le cadre de cette réunion portent sur les questions économiques, de la citoyenneté, des arrangements de sécurité et traités internationaux, ainsi que sur les autres questions juridiques.  Efforts américains  Un haut diplomate américain, l’ambassadeur Robert Loftis, est attendu demain lundi au Soudan pour une visite d’une semaine dans le cadre de la poursuite des efforts diplomatiques américains pour appuyer l’application des accords de paix globaux, Comprehensive Peace Agreements, CPA, dans ce pays, a indiqué le département d’Etat américain. Le communiqué précise que l’ambassadeur Loftis, coordonnateur par intérim pour la reconstruction et  la stabilisation, va donner une nouvelle impulsion à l’application “totale et à temps opportun” des CPA signés en 2005, qui avaient mis un terme à la longue guerre civile entre le gouvernement soudanais et le Sud-Soudan. La visite entre dans le cadre des efforts visant à garantir le succès du référendum de janvier 2011 pour l’auto-détermination du Sud Soudan.  Mission d’observation de l’UE L’eurodéputée belge Véronique De Keyser (PS) dirigera la mission d’observation de l’Union européenne au référendum d’autodétermination du Sud Soudan. Mme De Keyser a déjà dirigé la mission électorale au Soudan pour les élections du mois d’avril dernier. Elle dirigera cette nouvelle mission qui comportera, au moment du référendum, en janvier, 120 observateurs, plus des fonctionnaires européens et locaux. “La taille de la mission témoigne de l’importance attachée par l’Union européenne à cet enjeu africain”, a-t-elle souligné dans un communiqué. “J’espère que, quels que soient les résultats, le président Al-Bachir les acceptera et que l’expression démocratique des citoyens sera entendue. Il n’y a d’autre alternative à la guerre que la voix des urnes et la paix”, a-t-elle ajouté. L’eurodéputée fait un premier voyage du 18 au 23 décembre 2010 pour lancer la mission à Khartoum et à Juba. Elle retournera au Soudan dès le 7 janvier 2011 pour le reste de la mission.   Le référendum sur Abyei  Le Soudan ne dispose plus du temps nécessaire à la tenue d’un référendum sur l’avenir de sa région contestée d’Abyei, aussi le Nord et le Sud devront-ils trouver une solution politique pour ce territoire pétrolifère, a déclaré lundi un responsable américain. Le général Scott Gration, émissaire spécial du président Barack Obama pour le Soudan, a aussi annoncé que le diplomate américain Dane Smith serait chargé du dossier du Darfour, région où la violence continue de sévir alors que l’attention générale se porte sur les zones concernées par les référendums de janvier. Les Etats-Unis, a dit Gration, estiment que le Soudan est en mesure de respecter la date du 9 janvier pour le référendum sur l’indépendance du Sud mais qu’un vote sur l’avenir d’Abyei prévu au même moment n’est plus possible. Washington espère que le prochain référendum illustrera la volonté des Sud Soudanais.  En faveur de l’indépendance  Les ex-rebelles au pouvoir au Sud-Soudan appelleront la population à voter en faveur de l’indépendance de cette vaste région enclavée au coeur du continent africain lors du référendum de janvier, ont-ils affirmé pour la première fois publiquement cette semaine. “Parce que l’unité du pays n’a pas été rendue attrayante, nous soutenons le choix de la population, parce que nous suivons la population”, a déclaré Anne Itto, vice-secrétaire générale des ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) pour le Sud-Soudan. Interrogée sur la meilleure option pour la population sud-soudanaise, la responsable a répondu: “la sécession”. “Si vos oreilles sont ouvertes, vous savez que plus de 90% de la population montre déjà ses couleurs”, a-t-elle ajouté. L’unité “n’est pas faisable, particulièrement lorsque le SPLM sait qu’elle n’a pas été rendue attrayante” par le gouvernement central de Khartoum, a insisté la responsable lors d’une conférence de presse à Juba, parlant sur une tribune ornée d’un symbole pro-sécession et à côté de sacs contenant du matériel promotionnel en faveur de l’indépendance.  Selon les données de la commission référendaire, plus de 2.8 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales au Sud-Soudan et 115.000 au Nord-Soudan. L’option indépendantiste doit obtenir une majorité absolue et 60% au moins des inscrits doivent voter pour que le résultat du scrutin soit valide. Par ailleurs, le Conseil supérieur pour la paix et l’unité, un organe réputé proche du parti du président Omar Al-Béchir, a déposé une plainte devant la Cour constitutionnelle contre la commission référendaire et les ex-rebelles du SPLM, pour avoir empêché des Sudistes de s’enregistrer sur les listes de scrutin, rapportaient les médias soudanais. 

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