Normaliser les relations entre les Etats-Unis et le Soudan

15-12-2011 09:06 AM


L’administration américaine envisage d’organiser une conférence sur le Soudan le 24 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU pour examiner les progrès dans la mise en oeuvre de l’Accord de paix global au Soudan et l’organisation du référendum sur l’autodérmination du Sud-Soudan. De sa part, le gouvernement soudanais a émis l’espoir que l’administration américaine pourrait adopter une nouvelle stratégie pour normaliser les relations entre les deux pays. “Nous étions optimistes avec l’arrivée au pouvoir du président Obama et son nouveau style, mais il est tombé dans le piège de la vieille garde et sa politique sur le Soudan n’a rien changé”, a dit le conseiller du président soudanais Mustafa Osman en commentant la nouvelle politique américaine sur le Soudan révélée par les médias. Selon certaines informations, le président Obama devrait annoncer prochainement une nouvelle politique pour encourager le Soudan à normaliser les relations entre les deux pays, par un allègement de la dette extérieur du Soudan et l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour ajourner à un an la mise en application du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale inernationale contre le président soudanais Omar Al-Béchir.
Les Nations unies ont ouvert leur premier bureau en prévision d’un référendum prévu en janvier sur l’indépendance du Sud-Soudan. L’ONU accroît sa présence dans le sud du pays, une vaste zone largement rurale, dans la perspective de la consultation du 9 janvier, qui devrait conduire à l’éclatement du plus grand pays africain. L’organisation ouvre des bureaux dans chacun des 79 comtés de la région, certains étant accessibles seulement par hélicoptère en raison des violences ou des fortes pluies. A quatre mois de la date du référendum, certains s’inquiètent d’un possible report du vote. Les inscriptions sur les listes électorales et d’autres opérations importantes n’ont pas commencé en raison d’une impasse politique entre les responsables du sud et du nord du pays.
Le Sud-Soudan doit se défaire de son énorme dépendance vis-à-vis du pétrole et développer son agriculture, a estimé samedi une responsable de la Banque mondiale (BM) en visite à Juba, capitale de cette vaste région sous-développée. La vice-directrice du département Afrique de la BM, Obiageli Ezekwesili, a déclaré que l’agriculture avait, à long terme, un énorme potentiel dans le Sud, une région semi-autonome qui doit prendre part en janvier à un référendum d’indépendance pouvant aboutir à la partition du plus vaste pays d’Afrique. “Le développement du secteur de l’agriculture est l’antidote à la fameuse malédiction” du pétrole, a-t-elle déclaré à la presse à l’issue d’une visite de quatre jours. “Il est crucial de mettre en place un programme crédible de développement économique pour réduire la pauvreté, et c’est là où la Banque mondiale peut aider”, a-t-elle ajouté.
Les réserves pétrolières du Soudan sont estimées à environ six milliards de barils. Une grande partie des ressources pétrolières est située au Sud-Soudan ou à la lisière du Nord et du Sud. Les royalties sur le pétrole comptent pour plus de 90% des revenus du gouvernement sudiste. Le Sud, en grande partie chrétien, panse encore ses blessures de deux décennies de guerre avec le Nord, majoritairement musulman, un conflit aux causes religieuses, politiques et économiques à l’origine de deux millions de morts. “Le sud du Soudan est un pays pauvre mais disposant d’un riche potentiel”, a indiqué de son côté le ministre des Finances du gouvernement sudiste David Deng Athorbei, qui s’exprimait aux côtés de Mme Ezekwesili.


 


Tensions violentes


Par ailleurs, un groupe rebelle soudanais a fait état, de dizaines de personnes tuées dans des attaques de l’armée gouvernementale au Darfour ; ce que dément le gouvernement. Pendant ce temps, la tension ne cesse de monter entre le Nord et le Sud-Soudan à l’approche du référendum d’autodétermination du Sud. La faction Abdelwahid Nur de l’Armée de libération du Soudan accuse les troupes gouvernementales d’avoir lancé des attaques dans le district de Tabra, sous contrôle rebelle dans le Darfour. Ibrahim al-Helwu, porte-parole des rebelle, affirme que plus de 50 personnes ont été tués et plus de 150 autres blessées. La mission conjointe ONU-union africaine au Darfour dit, de son côté, avoir reçu des informations selon lesquelles des hommes armés à cheval et à dos de chameau ont investi le marché de Tabra en tirant des coups de feux. Elle dit avoir dépêché des éléments sur place pour en savoir plus. Pour sa part, un porte-parole militaire soudanais a qualifié de sans fondement les allégations rebelles. Pendant ce temps, les tensions entre le Nord et le Sud-Soudan ne cessent d’envenimer la situation à cinq mois du référendum d’autodétermination prévu dans le Sud. L’une des questions les plus cruciales est la démarcation de la frontière entre le Nord et le Sud. Certains observateurs redoutent un retour à la violence si les négociations sur le partage du pétrole n’aboutissent pas, a-t-il souligné.


 


 

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