La Somalie face au terrorisme et à la piraterie

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


Le président somalien Sharif Cheikh Ahmed, à la tête d’un gouvernement de transition, a accusé les insurgés islamistes de chercher à transformer son pays ravagé par la guerre en une base d’où Al-Qaïda agirait dans l’ensemble de la corne de l’Afrique. Sharif Cheikh Ahmed, dont l’administration soutenue par les pays occidentaux ne contrôle que partiellement la capitale Mogadiscio avec l’aide d’une force de paix de l’Union africaine, a appelé à un soutien international accru, notamment à travers l’envoi de troupes supplémentaires, pour combattre les islamistes. “La Somalie est un maillon faible” dans la lutte contre le terrorisme international, a dit le président qui dirige les institutions de transition de Somalie.  Al-Qaïda et milices islamistes  Il a expliqué qu’Al-Qaïda était allié aux milices islamistes shebab, qui contrôlent désormais une grande partie du centre et du sud de la Somalie, pays en proie à la guerre civile depuis plus de 20 ans. Les activités des shebab “retournent l’estomac à quiconque est doté d’une conscience”, a-t-il dit. “Ils tuent des citoyens somaliens en leur coupant la gorge, en les amputant de leurs membres, et ils ont commis d’horribles crimes contre l’humanité en décapitant leurs victimes et en jetant leurs têtes”, a-t-il détaillé devant l’assemblée générale. Les shebab “ne croient pas à la Somalie en tant qu’Etat, ni à la création d’un gouvernement en Somalie, mais veulent transformer toute la corne de l’Afrique en une plateforme terroriste pour leurs chefs d’Al-Qaïda pour semer le chaos dans la région et au-delà”, a-t-il averti. Selon des responsables de l’ONU, de plus en plus de combattants étrangers se rendent en Somalie pour rejoindre les shebab et mènent des attaques contre les troupes de maintien de la paix de l’Union africaine. Mais la communauté internationale est de plus en plus critique envers les efforts de Sharif Cheikh Ahmed pour former un gouvernement stable. Le mandat du gouvernement de transition court jusqu’en août 2011, mais est accusé de ne pas faire assez d’efforts pour intégrer l’opposition et pour mettre en place des services de base à la population. Sharif a souligné que son gouvernement avait besoin de plus de ressources internationales, plus de soutien à la force de l’Union africaine (Amisom) et plus de forces de sécurité.  Aide internationale Dans ce contexte, à l’issue de deux jours de travaux en Espagne, les délégués de plus de 40 pays et organisations internationales prenant part aux travaux de la 18e réunion du Groupe international de contact sur la Somalie, à Madrid, ont déterminé que ce pays a besoin d’une aide financière accrue. Celle-ci doit permettre à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) de porter à 20 000 soldats les effectifs de la force de maintien de la paix au moment le gouvernement intérimaire se bat contre une puissante insurrection islamiste. Dans une déclaration publiée mardi, le Groupe international de contact sur la Somalie a exhorté la communauté internationale à fournir les fonds et les équipements nécessaires à l’AMISOM. Les pays africains sont disposés à  fournir d’autres contingents de soldats, a fait savoir l’Union africaine. Le Groupe a exprimé sa “satisfaction collective” suite à la résolution de la querelle entre l’ancien Premier ministre et le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed par la démission du Premier ministre. Présent en Espagne, ce dernier a dit qu’il nommé un intérimaire et dit qu’il désignera un nouveau Premier ministre dans un futur proche. Le président somalien a, par ailleurs, promis de mener à terme les projets clé prévus dans la transition du pays vers la démocratie. Il s’agit notamment de finaliser la nouvelle Constitution.

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