Nouveau gouvernement face à la poussée islamiste

15-12-2011 09:07 AM

Michael Victor


Un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre aux pouvoirs renforcés a été investi mercredi dernier en Egypte, dans un contexte de sévère crise économique et de triomphe des islamistes aux élections législatives.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays, a indiqué qu’il “déléguait” au Premier ministre Kamal el-Ganzouri “les prérogatives qui sont accordées au président de la République en vertu de la loi, à l’exception de celles concernant les forces armées et les institutions judiciaires”.
Agé de 78 ans, le nouveau chef du gouvernement fut déjà Premier ministre de 1996 à 1999 sous Hosni Moubarak, ce qui lui vaut l’hostilité de nombreux militants ayant contribué à faire chuter l’ancien raïs en février.
Il remplace Essam Charaf, qui a démissionné le mois dernier après de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants hostiles au pouvoir militaire, qui avaient fait plus de 40 morts.
M. Ganzouri aura mis près de deux semaines à former son cabinet, qui comprend de nombreuses personnalités du gouvernement précédent, comme le ministre des Affaires étrangères Mohamed Kamel Amr.
L’Intérieur passe à un ancien chef de la police de Guizeh, un gouvernorat englobant une grande partie du Caire, qui remplace Mansour el-Issaoui, très critiqué après la violente répression des manifestations de novembre.
Le nouveau cabinet a prêté serment devant le maréchal Hussein Tantaoui, chef du CSFA.
M. Ganzouri a placé en tête de ses priorités l’amélioration de la situation sécuritaire, et le redressement d’une économie en forte crise depuis le début de l’année.
Confrontée à la chute du tourisme et des investissements étrangers, l’Egypte redoute de manquer de réserves en devises à partir de février pour assurer ses importations, vitales notamment dans le domaine alimentaire.
Le nouveau ministre des Finances, Moumtaz Saïd, a toutefois déjà fait savoir qu’il ne savait pas encore s’il approuverait un projet de prêt de 3,2 milliards de dollars proposé par le FMI pour soutenir l’économie.
Avec une quarantaine de sièges supplémentaires gagnés au scrutin proportionnel par listes, le parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) issu de l’influente confrérie pourrait être proche de la moitié des 168 sièges en lice.
Cette première phase des législatives concernait neuf gouvernorats sur 27, dont les deux premières villes d’Egypte, Le Caire et Alexandrie. Le vote doit se poursuivre dans les autres régions jusqu’en janvier pour les députés (498 sièges à élire au total), puis reprendre de janvier à mars pour les sénateurs.
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