Relancer le processus de paix

15-12-2011 09:05 AM

Abdel Massih Felli


Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont examiné mercredi au Caire la relance des négociations palestino-israéliennes avec la médiation des Etats-Unis. “Les parties ont discuté des efforts visant à promouvoir le processus de paix au Proche-Orient et le règlement du conflit interpalestinien entre le Fatah et le Hamas”, a déclaré aux journalistes le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina. Selon le diplomate, le leader égyptien a informé Abbas des résultats de sa rencontre, lundi dernier, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La rencontre entre Moubarak et Abbas s’est déroulée dans le cadre des “efforts actifs de l’Egypte en vue de réunir des conditions favorisant la relance des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens”. Samedi dernier, les chefs de diplomatie des pays arabes membres de la Commission chargée de l’initiative de paix avec Israël ont soutenu le redémarrage des négociations palestino-israéliennes avec la médiation américaine. Tout porte à croire qu’elles reprendront à la mi-mai. Les éléments clés du règlement palestino-israélien ont également fait l’objet de l’entretien qui a eu lieu mercredi entre Netanyahu et l’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell. Les Palestiniens ont jusqu’à présent refusé de reprendre les négociations avec l’Etat hébreu, posant comme préalable l’arrêt total de l’implantation de colonies juives à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Préparer le terrain Dans ces conditions, l’émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell a commencé mardi une nouvelle mission pour préparer le prochain lancement des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens après des mois de blocage. La reprise du difficile dialogue israélo-palestinien est attendue dans les prochains jours après le feu vert donné samedi par la Ligue arabe au président palestinien Mahmoud Abbas pour des négociations indirectes, dites de “proximité”, sous l’égide de Mitchell. Les pourparlers indirects, qui prendront la forme de navettes de Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington, sont censés durer quatre mois. En guise de préparatifs, le président américain Barack Obama a eu lundi une conversation téléphonique de 20 minutes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “Ils se sont entretenus du processus de paix et des discussions de proximité qui doivent débuter très vite”, a indiqué un porte-parole de Netanyahu. Selon l’ambassade des Etats-Unis, George Mitchell devait s’entretenir mardi avec les membres de son équipe. Il rencontrera mercredi Netanyahu et doit s’entretenir vendredi avec Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie. Le président Abbas effectuait une tournée régionale, mardi en Arabie saoudite et mercredi en Egypte avant de regagner Ramallah. Les Palestiniens doivent officiellement donner leur aval au lancement des négociations indirectes à l’occasion d’une réunion du comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) samedi à Ramallah. Selon les médias israéliens, Netanyahu n’a pas l’intention de nommer une équipe spéciale de négociateurs pour ne pas, dit-on, favoriser des fuites à la presse. Les discussions du côté israélien seront conduites par Yitzhak Molho, un avocat proche du Premier ministre. La plupart des commentateurs israéliens se montrent pessimistes sur les chances d’une percée diplomatique. Sur le fond, près de 17 ans après les accords de paix d’Oslo, négociés eux directement et secrètement entre les parties, des divergences capitales persistent sur les dossiers clefs: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives de Cisjordanie et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour le quotidien anglophone de droite Jerusalem Post, les “attentes sont à ces points limitées que tout succès constituerait une véritable surprise”. Malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, Netanyahu s’est refusé pour le moment à annoncer publiquement un gel de la construction réclamé par les Palestiniens dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est, dont l’annexion par Israël en 1967 n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. La dernière tentative américaine de relancer un dialogue, en mars, avait précisément échoué en raison de l’annonce d’un projet controversé de construire 1.600 logements israéliens à Jérusalem-Est.

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