Relancer le mouvement des non-alignés

15-12-2011 10:12 AM

Abdel Massih Felli



Le chef de l’Etat égyptien Hosni Moubarak a été élu mercredi président du Mouvement des non-alignés (MNA) pour un mandat de trois ans lors d’un sommet de ce mouvement tenu à Charm El-Cheikh, en Egypte. Durant le sommet, Moubarak a pris le relais de l’ancien président du MNA, Raul Castro, le chef d’Etat de Cuba, dont le pays était à la présidence tournante l’année dernière .Le XVe sommet des Etats membres du Mouvement des non-alignés s’est ouvert mercredi dernier à Charm el-Cheikh, en Egypte. Le Sommet dont le thème était “Solidarité Internationale pour la paix et le développement”, s’est centré sur les moyens de réactiver le MNA dans le cadre de la situation mondiale actuelle, a passé en revue les points chauds à l’échelle internationale et les problèmes et tenté de protéger les intérêts des pays en développement. C’est dans ce contexte que les dirigeants indien et pakistanais se sont retrouvés pour tenter de réduire le fossé qui s’est creusé entre l’Inde et le Pakistan depuis les attentats de Bombay, en novembre 2008. Islamabad ne cache pas son désir de reprendre le dialogue et a multiplié les signes de bonne volonté. New Delhi attend des engagements plus fermes contre le terrorisme de la part du voisin pakistanais. En attendant, le processus de rapprochement entre les deux pays est gelé. Une station balnéaire, sur la mer Rouge. Le cadre idéal pour se dire ses quatre vérités sans risquer un incident de frontière. Pourtant, à y regarder d’un peu plus près, bien que l’on soit encore assez loin de la conclusion d’un traité de paix, il y a des signes positifs.
D’abord, il y a l’appel des autorités pakistanaises contre la décision de la Haute cour de justice pakistanaise (au début du mois) de remettre en liberté Hafiz Saeed. Les Indiens sont convaincus que l’islamiste, dirigeant de l’organisation Jamaat-ud-Dawa, est impliqué dans l’attaque contre Bombay, en novembre dernier. Il y a également le bouclage de l’enquête sur cinq suspects, parmi lesquels un chef militaire du groupe armé Lashkar-e-Taïba, lui aussi accusé par l’Inde d’avoir organisé la série de raids sur Bombay. Selon le ministre pakistanais de l’Intérieur, les preuves à charge sont « confondantes » et le procès des cinq hommes devrait s’ouvrir la semaine prochaine. Ce sont donc autant d’éléments qui devraient mettre le Premier ministre indien, Manmohan Singh, dans de bonnes dispositions à l’égard de son homologue pakistanais Yousuf Raza Gilani ; voire de nature à ranimer un dialogue moribond entre New Dehli et Islamabad. Depuis les attentats de Bombay, ce fut la seconde rencontre entre les deux hommes. Et l’un comme l’autre ne cachent pas leur volonté de dépasser l’épisode tragique pour reprendre le laborieux processus de paix amorcé en 2004. Comme quoi le Mouvement des pays non-alignés n’est pas encore une organisation complètement inutile. Pour un nouvel ordre économique mondial une cinquantaine de dirigeants du mouvement des non-alignés se sont réunis pour deux jours à Charm el-Cheikh en Egypte pour discuter de la crise financière. Au premier jour du sommet, le leader cubain Raul Castro, a fait l’unanimité en dénonçant les dégâts causés par une récession venue des pays riches. “100 millions de personnes dans le monde, et en particulier dans nos nations, sont victimes de l’analphabétisme, du chômage, de la faim, de la pauvreté et de maladies qui pourraient se soigner.” Mais cette question risque d‘être éclipsée par la rencontre  entre le premier ministre pakistanais, Yousouf Raza Gilani et son homologue indien, Manmohan Singh. Redonner vie au mouvement  Il est loin le temps où le président égyptien Gamal Abdel Nasser, un des pères fondateurs du mouvement des non-alignés défiait les Etats-Unis. Au cours du demi-siècle écoulé, après un bref rapprochement avec le bloc soviétique, l’Egypte s’est résolument rangée du côté des Etats-Unis. Washington reste le principal bailleur de fonds de l’Egypte avec près de deux milliards de dollars par an. Toutefois, l’Egypte du président Hosni Moubarak est restée active au sein du mouvement.  Les huit années d’administration Bush ont même renforcé la « fibre non-alignée » du Caire. L’Egypte n’était plus un des meilleurs alliés des Américains au Proche-Orient. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Mouvement des non-alignés ont adopté à Charm El Cheikh, lors d’une séance à huis clos, les documents devant être soumis aux dirigeants des pays du mouvement lors de leur 15e sommet. Il s’agit du document final avec ses volets politique et socio-économique, de la «déclaration de Charm El Cheikh» et du projet de déclaration présenté par l’Afrique du Sud sur la proclamation du 18 juillet, date de l’anniversaire de l’ex-président Nelson Mandela, comme journée mondiale en égard à son rôle éminent dans les mouvements de libération et de lutte pour la libération de son pays. Les ministres des Affaires étrangères ont également adopté, lors de la réunion à laquelle a participé le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le projet de communiqué présenté par Cuba sur la levée de l’embargo économique qui lui est imposé et le projet de plan d’action du mouvement pour les trois prochaines années. Le projet de document final comporte plusieurs points relatifs aux questions d’avenir du mouvement, à la réforme des Nations unies, à l’élargissement du Conseil de sécurité, au dialogue Nord-Sud, au terrorisme, au règlement pacifique des conflits, aux droits de l’Homme,  aux questions du Moyen-Orient, au premier chef le conflit arabo-israélien, et l’Irak, etc. Le document comporte également les questions posées sur la scène africaine aux plans politique, économique et social tels l’impact de la crise financière et économique mondiale sur la capacité des pays africains à réaliser les objectifs de développement ainsi que la question du Darfour et de la Somalie. La rencontre a regroupé également des membres de la commission de la Palestine et des Etats non alignés, membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Abdelkader Messahel devait intervenir hier sur cette question.  Il est souligné dans ce document que des efforts étaient requis d’urgence pour faire avancer le processus de paix fondé sur les résolutions «242, 338, 425, 1515 et 1580 du Conseil de sécurité, sur le mandat de Madrid et sur le principe “terre contre paix”, en vue de parvenir à un règlement pacifique global, juste et durable et de permettre au peuple  palestinien d’exerce son doit inaliénable à l’autodétermination au sein d’un Etat de Palestine indépendant et souverain ayant   Jérusalem-Est comme capitale». Il y est mentionné que les chefs d’Etat et de gouvernement ont «réaffirmé leur adhésion aux positions de principe adoptées dans ce sens, y compris les déclarations sur la Palestine approuvées par le comité sur la Palestine en septembre 2006 à la quatorzième conférence au sommet des  chefs d’Etat et de gouvernement  tenue à La Havan».

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