La justice internationale et la paix sont-elles incompatibles ?

15-12-2011 09:06 AM

FRANÇOIS SERGENT


Les tribunaux construits par la communauté internationale menacent-ils vraiment l’équilibre précaire de pays fragiles et divisés ? L’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri a toujours été menée sous tension, compte tenu de l’environnement régional et des Etats et organisations suspectés, la Syrie, l’Iran et aujourd’hui le Hezbollah. A quelques jours de la remise du rapport du Tribunal spécial pour le Liban, dont nous révélons les plus explosives conclusions, les communautés qui forment et divisent ce pays disent vouloir défier la justice internationale qu’ils voient comme l’instrument de l’Occident. C’est vrai que cette nouvelle forme de droit a souvent pu apparaître dans les pays du Sud comme une ingérence déséquilibrée. Même si les Libanais ne se font guère d’illusions sur les véritables commanditaires de cet assassinat politique, ils voudraient savoir ce qui motive cette impérieuse soif de justice, alors que des milliers de crimes sont restés impunis dans leur pays. Les peuples de la région s’interrogent aussi sur l’impunité du voisin israélien qui échappe à toute poursuite, même après l’opération de Tsahal «Plomb durci» à Gaza. Pour être crédible, la justice internationale ne doit pas se partager. Elle doit être égale pour tous et pour tous les crimes, commis en tout lieu. Alors seulement les peuples comprendront qu’on ne peut avoir la paix sans la justice.Libération Fr La presse et la transparence informatique BERNARD GUETTA  On comprend bien la situation mais est-ce du journalisme ? On comprend bien qu’aucun des journaux auxquels WikiLeaks avait proposé une telle masse de dépêches diplomatiques américaines n’ait pu les ignorer. Elles étaient déjà tombées dans le domaine public puisqu’elles avaient été remises à ce site par un jeune militaire qui avait pénétré un réseau informatique du Département d’Etat. Si d’aussi grands journaux que le Monde ou le New York Times n’avaient pas accepté de publier ces documents, d’autres l’auraient fait, sans avoir le souci ni les moyens de les analyser. Ces journaux n’avaient, en fait, pas le choix mais, sauf les affaires de corruption qui seraient à venir, cette publication ne relève pas du journalisme. Lorsqu’un journal a des raisons de penser qu’un Etat ou quelque puissance que ce soit manipule l’opinion, a commis ou s’apprête à commettre un crime, son devoir est de tout faire pour le révéler. Sa raison d’être lui impose alors de braver la loi pour faire éclater une vérité nécessaire car c’est son rôle de contre-pouvoir. C’est la noblesse du journalisme, celle dont le New York Times avait donné l’exemple en publiant, au début des années 70, les «Pentagon Papers», le rapport secret où se lisaient tous les mensonges du gouvernement américain sur la guerre du Vietnam mais il n’y a rien, là, de comparable.Libération Fr
L’Etat russe rend ses biens à l’Eglise Orthodoxe
Moins d’un siècle après la décision de Lénine, en 1922, de confisquer les biens de l’Eglise orthodoxes, le président russe, Dmitri Medvedev, a promulgué, hier, la loi de restitution. Quel retournement de l’histoire ! Bien sûr, cette mesure est l’objet d’une controverse notamment sur les risques de conservation des pièces les plus précieuses, dont certaines icônes.  Mais qui aurait dit, après une telle politique de persécution dont on ne connaît d’ailleurs pas encore toute l’étendue, les détails et tous les martyrs – quand on pense que la Douma vient seulement, vendredi dernier, de reconnaître la responsabilité de Staline dans le massacre de l’élite polonaise à Katyn – qu’une telle évolution soit possible ? Dans le même registre orthodoxe, mais en France, cette fois,  l’assemblée des évêques orthodoxes de France, vient de présenter son nouveau site internet. Une référence indispensable pour se familiariser avec le monde complexe des Eglises orthodoxes. Ces Eglises sont unies sur le fond et la foi mais divisées sur la forme par les vicissitudes de l’histoire et la volonté théologique de “l’autocéphalie”.  L’autocéphalie est le contraire du centralisme romain. Elle donne à chaque Eglise orthodoxe, dans chaque pays où elle est établie, une pleine autonomie, sous la conduite du synode des évêques. L’avantage est la proximité et une meilleure adaptation aux réalités locales ; l’inconvénient est la division nationale et culturelle. C’est un vaste débat. Le Figaro
 

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