Démilitarisation de la frontière au Soudan

15-12-2011 09:07 AM


 


Nordistes et Sudistes au Soudan sont convenus mercredi d’établir une zone démilitarisée le long de leur frontière, à quelques jours de la proclamation de l’indépendance du Sud-Soudan, a indiqué l’Union africaine. Aux termes de l’accord, signé à Addis Abeba sous l’égide du médiateur de l’UA Thabo Mbeki, les deux camps doivent retirer leurs forces de 10 km de la frontière avant l’annonce formelle le 9 juillet de l’indépendance des sudistes, a indiqué l’UA dans un communiqué. L’accord devra contribuer à “assurer la stabilité et le développement le long de la frontière entre le Nord et le Sud”, selon le texte. Des observateurs non armés des deux côtés devront, avec des observateurs de l’ONU, veiller au respect de l’accord, alors que des points de contrôle seront tenus par des Casques bleus éthiopiens.


54e futur pays de l’UA
Alors que le Sud-Soudan s’apprête à accéder à l’indépendance le 9 juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de créer pour une période de six mois une mission de maintien de la paix, la Force de sécurité intérimaire des Nations Unies pour Abyei (UNISFA), qui sera chargée d’assurer la sécurité dans cette zone controversée à la limite entre le Nord et le Sud-Soudan. La Force de l’ONU, qui sera dotée d’un effectif maximum comprenant 4.200 militaires, 50 policiers et un personnel civil d’appui correspondant, sera chargée de contrôler et vérifier le redéploiement de toutes les forces armées soudanaises, de l’Armée populaire de libération du Soudan ou de l’entité qui lui succédera, à l’extérieur de la zone d’Abyei. Un autre accord a été signé mardi entre le pouvoir à Khartoum (nordiste) et la branche nordiste du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) pour régler leurs différends au Kordofan-Sud, un Etat pétrolier du nord du Soudan en proie à des combats sanglants.
A la veille de l’ouverture officielle du 17e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), le commissaire à la paix et la sécurité de l’ organisation, Lamamra Ramtane, a souhaité la coexistence de deux Etats viables au Soudan au Nord et au Sud où le 54e futur pays membre de l’UA doit être proclamé le 9 juillet.


Lever les sanctions
Le vice-président du Sud-Soudan, Riek Machar, a appelé mercredi les Etats-Unis à lever les sanctions qui affectent le secteur pétrolier soudanais, à quelques jours de l’indépendance de cette région. Le Soudan est le troisième pays producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne. 75% des réserves se trouvent dans le Sud, mais les installations pétrolières sont dans le Nord. En cas de maintien des sanctions, le secteur pétrolier du Sud-Soudan serait davantage affecté. Les revenus pétroliers constituent environ 98% du budget du gouvernement sud-soudanais.


Barrages sur le Nil
Dans ces conditions, le Soudan, dont le Sud riche en pétrole s’apprête à être indépendant, compte sur des projets de barrages pour se développer grâce aux eaux du Nil, dans un contexte incertain sur le partage international du fleuve. L’or bleu des eaux du plus long fleuve d’Afrique constituent pour le gouvernement de Khartoum une ressource précieuse pour compenser la sécession le 9 juillet des régions pétrolières sudistes, l’or noir du Sud représente 36% de ses revenus. Le pays est traversé par le Nil Bleu et le Nil Blanc, qui se rejoignent à Khartoum. Le Soudan met clairement les bouchées doubles dans le domaine agricole en prévision des pertes que va entraîner la séparation d’avec le Sud. De ce point de vue, les barrages sont une question de sécurité économique, estime un expert en environnement basé au Sud. Lors d’une récente visite ministérielle, l’ingénieur responsable du rehaussement du grand barrage de Roseires, sur le Nil Bleu, près de l’Ethiopie, a indiqué que ce projet de 400 millions de dollars qui doit aboutir en 2012 devrait permettre de créer environ 1.3 million d’hectares de terres agricoles. Il permettra aussi de doubler le volume, 7.4 milliards de mètres cubes, d’eau retenue par le barrage et augmenter de 50% la production de sa turbine électrique. Deux barrages qui doivent être construits sur un affluent du Nil dans l’Etat de Kassala vont permettre de créer près de 430.000 hectares agricoles et là encore d’augmenter la capacité de production électrique, pour un coût total de 840 million de dollars, selon les responsables de ces travaux. Ces ouvrages financés avec des fonds chinois ou venant du Golfe dépassent de loin les autres projets de développement gouvernementaux.



 

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