Violence au Soudan

15-12-2011 09:07 AM


 
 
L’envoyé américain au Soudan a déclaré mercredi dernier que les conflits au Nil Bleu et au Kordofan-Sud étaient des obstacles à l’amélioration des relations bilatérales que Khartoum appelle de ses voeux. Les Etats-Unis ont demandé au Soudan et aux groupes d’opposants armés de l’Etat du Nil bleu, un Etat soudanais frontalier de l’Ethiopie, d’entamer sans attendre des pourparlers pour arrêter les combats en cours
 
Catastrophe humanitaire 
 A noter que les combats, incluant des raids aériens, se poursuivaient dans huit localités, notamment à Damazin, la capitale du Nil. Les autorités soudanaises ont déclaré l’état d’urgence au Nil Bleu et remplacé le gouverneur élu Malik Agar, chef de la branche nord du SPLM, par un gouverneur militaire, le général Yahia Mohammed Kheir. Les premiers combats avaient éclaté depuis quelques jours à Damazin et se sont rapidement étendus à d’autres villes, faisant du Nil Bleu le troisième foyer de violences parmi les Etats frontaliers du Soudan du Sud, indépendant depuis le 9 juillet, après Abyei et le Kordofan-Sud. Par ailleurs, le Soudan fait face à d’importantes difficultés financières suite à la sécession du Sud-Soudan. Le ministre des Finances, Ali Mahmoud, a toutefois annoncé le 7 septembre que le déficit budgétaire n’excéderait pas 3 % du PIB, grâce notamment à une réduction de 25 % des dépenses. Il souhaite en effet réaliser pas moins de 25 % d’économie sur le budget 2012 et trouver de nouvelles sources de revenus en développant entre autres l’investissement minier.
 
Inquiétude internationale
Les Nations Unies ont fait part, de leur profonde inquiétude face à la nouvelle explosion de violences dans le sud-est du Soudan, dans l’Etat du Nil Bleu, alors que des informations font état de 16000 personnes déplacées. Le ministre de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein, cité par les médias gouvernementaux, a indiqué que des combats très importants se déroulaient à Dindiro. L’Etat soudanais “fera face à toute violation militaire ou de sécurité par le SPLM”, l’ex-rébellion sudiste, a indiqué le président Omar Al-Bachir dans un communiqué publié par l’agence officielle Suna.
 
 Le gouvernement soudanais a annoncé avoir déposé une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU contre le Soudan du Sud, l’accusant de “provoquer des troubles au Soudan et de soutenir les rebellions”. “Notre délégué à l’ONU a remis au président du Conseil de sécurité une plainte contre le gouvernement du Soudan du Sud”, a déclaré le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Al-Obeid Merwah. Le Kordofan-Sud est le seul Etat pétrolier appartenant au Nord. Il est situé à la lisière entre le Soudan et le nouvel Etat du Soudan du Sud qui a accédé à l’indépendance en juillet. Des combats y ont éclaté en juin entre l’armée soudanaise et les rebelles Nuba qui avaient combattu au côté des sudistes lors de la guerre civile entre le Nord et le Sud (1983-2005).
 
Khartoum pointé du doigt
Deux ONG internationales dénoncent des “frappes aériennes à l’aveugle” sur des civils au Sud-Kordofan. Khartoum, qui est pointé du doigt. Après la récente indépendance du Soudan du Sud, l’État de Kordofan est resté rattaché à l’administration de Khartoum. Et ce bien que la région soit peuplée par la communauté Noubas, très attachée au Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), au pouvoir à Juba, capitale du nouvel État du Soudan du Sud. A noter que Khartoum a fermé tous les bureaux du principal parti d’opposition, la branche nordiste du SPLM, affirmant que ce n’était pas un parti politique légalement représenté.
 
Ramciel, nouvelle capitale
Par ailleurs, le Soudan du Sud a annoncé, qu’il prévoyait de transférer sa capitale dans une région plus centrale au cours des cinq à huit prochaines années, projet que certains analystes qualifient de coûteuse fantaisie pour un pays presque dépourvu de routes. Juba, la capitale, est située dans le sud du pays, qui est devenu indépendant le 9 juillet en se séparant du reste du Soudan. Par décision du cabinet, la capitale serait transférée à Ramciel, qui se trouve sur la rive ouest du Nil Blanc, dans une région en grande partie inhabitée de l’Etat des Lacs, en plein centre du nouveau pays. Barnaba Marial Benjamin, ministre de l’Information du Soudan du Sud, a indiqué que plusieurs entreprises, dont une firme sud-coréenne, avaient déjà fait connaître des propositions pour construire la nouvelle capitale mais qu’aucune décision n’était prise. Le coût global des chantiers n’est pas encore connu.
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