Obama se met en première ligne

15-12-2011 09:05 AM


Le président des Etats-Unis Barack Obama s’est mis en première ligne jeudi dans l’affaire de la tentative d’attentat contre un avion de ligne à Noël et a annoncé une série de réformes du renseignement et de la sécurité aérienne pour contrer les desseins d’Al-Qaïda.
La Maison Blanche a dévoilé en fin d’après-midi un rapport d’enquête intermédiaire sur les carences mises en évidence par l’alerte du 25 décembre, quand un jeune Nigérian, entraîné et armé par Al-Qaïda au Yémen selon Washington, a essayé de faire sauter un vol entre Amsterdam et Detroit avec ses 290 occupants.
Afin de remédier à ces insuffisances, M. Obama a mentionné la nécessité pour le renseignement de systématiquement “enquêter sur toutes les pistes sur des menaces prioritaires”, de faire circuler “plus rapidement” les rapports sur ces menaces et de renforcer ses capacités d’analyse.
Il a aussi exigé un “renforcement des critères” dans l’élaboration des listes de personnes pouvant être liées à la nébuleuse terroriste, “en particulier la liste des personnes interdites de vol”.
La centrale américaine du renseignement (CIA) a répondu point par point à ces ordres, promettant en particulier d’augmenter le nombre d’agents dévolus au Yémen et à l’Afrique.
La ministre de la Sécurité intérieure Janet Napolitano a évoqué une nouvelle approche de la sécurité dans les aéroports, avec le déploiement de 300 scanners corporels d’ici un an et un renforcement de la coopération internationale.
Le conseiller de M. Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, a de son côté dit à la presse avoir avoué au président qu’il n’avait pas été à la hauteur de sa mission et lui avoir juré “que je ferais mieux et que nous ferions mieux en tant qu’équipe”.
Tout en énonçant le devoir de résultat de ses subordonnés, M. Obama a semblé écarter des démissions dans l’immédiat, insistant plutôt sur la notion d’échec de l’ensemble du système dont il est le garant.
“Je suis moins intéressé par les reproches que d’apprendre de ces erreurs et de les corriger pour que nous soyons plus en sécurité”, a dit M. Obama, tout en reconnaissant qu’il n’existe pas de “solution miracle” face à la menace terroriste.
“En tant que président, j’ai la responsabilité solennelle de protéger notre pays et nos compatriotes. Et quand le système échoue, je suis responsable”, a reconnu le président américain.
Selon lui, le renseignement n’a pas failli dans la collecte ou le partage des informations, mais dans l’assemblage des pièces du complot qui étaient en sa possession.
M. Obama a aussi rappelé que les Etats-Unis sont “en guerre contre Al-Qaïda”, mais assuré que “c’est nous qui définissons le comportement de notre pays. Pas une petite bande d’hommes qui veulent tuer des hommes, des femmes et des enfants innocents”. Il a également promis de lutter contre le recrutement des jeunes musulmans par la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, qui “n’offre rien d’autre qu’une vision sans avenir de souffrance et de mort”.
Le suspect, Umar Farouk Abdulmutallab, avait réussi à embarquer à bord du vol sans être repéré, alors que son nom figurait sur une liste de personnes à risque.
En outre, le père de ce musulman de 23 ans avait alerté la diplomatie américaine sur la radicalisation de son fils. La bombe artisanale du jeune homme n’a pas totalement fonctionné et il a été maîtrisé par des passagers.
Ces erreurs ont montré que les Etats-Unis restaient vulnérables à une opération terroriste de grande ampleur, huit ans après les attentats du 11-Septembre et malgré les milliards de dollars investis pour éviter qu’ils se répètent.

Légende
Discours du président Obama à la Maison Blanche

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