Obama renouvelle sa confiance en Netanyahu

15-12-2011 09:06 AM


Le président américain Barack Obama a reçu à la Maison Blanche le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, cette semaine, pour une visite importante étant donné les récentes tensions entre les deux pays, tant sur le dossier du processus de paix israélo-palestinien que sur celui du nucléaire israélien. Et l’heure est à l’apaisement. Côté palestinien, réaction mesurée. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, estime prématurées les négociations de paix directes envisagées par le président américain.  Négociations directes  Visiblement, cette fois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est demandeur de négociations directes avec les Palestiniens en place des “proximity talks”, les pourparlers indirects qui sont du reste quasiment au point mort malgré les efforts du médiateur américain George Mitchell. A l’instar de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, Benyamin Netanyahu espère lui aussi donner à penser que le blocage des négociations incombe à ses adversaires. Quant à Barack Obama, il entend au moins éviter de voir le dossier dériver vers une proclamation unilatérale d’un Etat palestinien, ce qui mettrait les Occidentaux dans l’embarras.  A quatre mois des législatives, Barack Obama, assuré du soutien de 60% de la communauté juive américaine, aurait tort de se montrer rancunier. Il avait fait du processus de paix au Proche-Orient une priorité, mais il ne s’y est pas tenu. La Maison Blanche a toutefois souligné que la mission de l’envoyé spécial américain, George Mitchell, a permis de réduire le fossé entre les deux parties. Le Premier ministre israélien a affirmé qu’il était “grand temps” de passer à des négociations directes avec l’Autorité palestinienne, et Barack Obama a réclamé qu’elles aient lieu avant le 26 septembre, date de la fin du gel des constructions dans les colonies. Ce dernier a aussi tenu à renouveler sa confiance envers le dirigeant israélien, le félicitant de l’allègement du blocus à Gaza. Sur le fond, aucune percée majeure n’était à attendre de ce cinquième tête-à-tête.  La pression des colons La grande inconnue porte en effet sur le gel pendant dix mois de la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, décrété par le gouvernement Netanyahu sous la pression de Washington. Pour le moment, Netanyahu semble très réticent à faire le moindre geste. Plusieurs de ses ministres ont publiquement proclamé que le gel prendrait fin à la date prévue et que les mises en chantier reprendraient de plus belle. Selon Haaretz, quotidien d’opposition de gauche, 2700 logements attendent le feu vert des autorités. Le lobby des colons au Parlement ainsi que les ultras de droite s’apprêtent à lancer une campagne sur le thème: “Une promesse est une promesse”, en rappelant l’engagement pris par Netanyahu de limiter le gel dans le temps. Les colones refusent toute prorogation du moratoire sur la construction des colonies et ont organisé une manifestation devant le consulat américain à Jérusalem.  Hamas et le refus A Gaza, le Hamas appelle l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas à rejeter les négociations directes souhaitées par Barack Obama et Benyamin Netanyahu: “Nous demandons au Fatah de ne pas accepter ce diktat et nous considérons qu’une réponse favorable à ce diktat sera comme un crime national visant à couvrir l’occupation et la colonisation israélienne et le vol de la terre palestinienne”. Dans ce context, Israël a allégé son blocus sur Gaza sous la pression de Washington, et après le raid meurtrier contre une flotille humanitaire le 31 mai dernier.  Par ailleurs, Netanyahu est sorti de son long rendez-vous avec le président Obama, il avait un large sourire et a déclaré: “Les relations sont de nouveaux bonnes” rapporte le journaliste du Yediot qui poursuit: Le Premier ministre avait toujours le sourire quand il racontait comment avait été réglée la délicate question du gel des constructions des colonies. C’est comme lorsque vous voyez un panneau qui dit « attention champ de mines”, vous gardez vos distances. Et bien, nous avons pris un autre chemin”. Eviter de parler des choses qui fâchent et tout faire pour donner l’impression d’une ambiance chaleureuse. C’était dans l’intérêt des deux dirigeants rappelle un éditorialiste du quotidien de centre-droit, Maariv, car d’après lui: “Un Premier ministre israélien ne peut pas se passer très longtemps de son allié américain et un président américain ne peut pas non plus se passer de son électorat juif à quelques mois des élections de mi-mandat”.  Droit souverain à la sécurité  La Turquie demande excuses et dédommagements pour ses neufs ressortissants tués au cours de l’opération. Israël invoque son droit souverain à la sécurité. Ankara a même interdit le ciel turc aux avions militaires israéliens et rappelé son ambassadeur. En décembre 2008, c’est l’opération de représailles israéliennes contre Gaza, “Plomb durci”, qui avait incité le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à suspendre les négociations directes. C’était aussi déjà le sort fait à Gaza qui avait jeté un froid dans les relations israélo-turques. Depuis lors, le blocus israélien du territoire palestinien est régulièrement l’objet de critiques internationales, l’affaire de la flottille portant à son comble l’indignation de ses détracteurs. En même temps, Washington a veillé à ce que la rupture ne soit pas consommée entre Israël et la Turquie. Et comme le souligne le directeur des programmes du think tank International Crisis Group, Robert Malley, ce bras de fer a été l’occasion pour Barack Obama de réaffirmer le soutien américain aux préoccupations sécuritaires d’Israël en lui évitant une enquête internationale. En retour, il attend un gage de bonne volonté de Netanyahu.



 

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