“L’Egypte vue par les cinémas du monde”

15-12-2011 09:06 AM

Névine Lameï


Pour sa 34ème édition, le Festival International du Film du Caire qui vient de se lancer le 30 novembre dernier, vous donne rendez-vous jusqu’au 9 décembre, dans un bon nombre de salles de cinéma au Caire. Cette année, la France y tiendra une place toute particulière avec la présence de Juliette Binoche. Ceci sans oublier le grand hommage rendu à un bon nombre d’artistes égyptiens et étrangers. Vision panoramique du festival.


Cette nouvelle éditiona a été inaugurée par Farouk Hosni, ministre égyptien de la Culture en présence de la superstar Omar El-Chérif, président d’honneur du festival et de Dr Ezzat Abou Ouf, président du festival.
Omar El-Chérif a affirmé que le festival cette année est très distingué par la présence de fameuses stars internationales. De son côté Ezzat Abou Ouf, a salué l’assistance tout en exprimant sa joie d’être chargé de la présidence du Festival International du film du Caire pour la 5ème année consécutive. Le président du festival a déclaré alors que cette édition est dédiée aux deux grandes défuntes stars qui ont enrichi le cinéma égyptien : Amina Rezk et Mahmoud El-Meligui à l´occasion du centenaire de leur naissance   . Après le discours du président du (CIFF), les membres des jurys du festival ont été appelés sur scène. Ensuite a commencé l’hommage de trois personnalités d’origine égyptienne, qui ont réussi une carrière internationale  dans le domaine du cinéma : le producteur Fouad Saïd, le comédien Khaled Abdallah et le réalisateur Milad Bessadah. De même, le festival a rendu hommage au directeur de la photographie, Ramsès Marzouk, à la vedette Safia El-Emari et la vedette Laïla Elwi. La cérémonie s’est terminée par la distinction de quatre fameuses stars du cinéma international : l’acteur américain Richard Gere, la vedette française Juliette Binoche, l’actrice sud-coréenne Yun Jung hee et la star britannique Michael York. Ce dernier était absent à cause de sa maladie . Omar El-Chérif a fait une présentation spéciale pour la vedette française Juliette Binoche qui a salué le public en arabe. Le fameux Richard Gere a fait de même en disant « chokran », (merci), en arabe saluant le public qui l’a accueilli  chaleureusement dès son apparition sur scène.


Lors de la cérémonie d’ouverture organisée mardi soir à l’Opéra du Caire, un certain nombre de stars du cinéma internationales et régionales issus des Etats-Unis, de France, de Corée du Sud, de Turquie, d’Inde, d’Italie, d’Espagne et des pays arabes et africains ont foulé le tapis rouge.


Films en lice


Le comité d’organisation du festival a indiqué que 135 films de 69 pays dont 12 pays arabes participent à cette édition. Selon le comité d’organisation, 43 sur les 150 films issus de 70 pays et régions, dont onze films en provenance de sept pays arabes, sont en lice dans les sections de compétition.
Cette année, le concours du festival est composé de trois unités : la compétition internationale de films de long-métrage, la compétition internationale de films numériques, et la compétition de films arabes. Quant à la compétition officielle, y participent 16 films d’Egypte, Hongrie, Inde, Russie, Grèce, Bulgarie, Italie, Philippines, Argentine, Turquie, Suisse, Slovénie, France, Roumanie et Irlande.
D’autre part, le producteur et réalisateur tunisien Ibrahim Letaief participe également à la 34ème édition du Festival, en tant que membre du jury de la compétition des films arabes aux côtés de membres d’Egypte, de Syrie et d’Arabie saoudite.
L’artiste marocain Mohamed Miftah fera partie du jury de la compétition internationale de la 34ème édition du Festival international du film du Caire. Selon le président du festival, Ezzat Abou Ouf, le jury de ce festival, présidé par le réalisateur mexicain Arturo Ripstein, comprend 11 membres, notamment le metteur en scène et le scénariste égyptiens respectivement Ali Badrakhan et Mohamed Hifdi, ainsi que l’acteur canadien Rémy Gerarld, le Burkinabè Idrissa Ouedraogo et la Turque Meltem Cumbul. Le cinéaste camerounais, Bassek Ba Kobhio présidera le jury de la compétition numérique, alors que la présidence du jury de la compétition des films arabes a été confiée au producteur égyptien, Mohamed Al-Adl. Le Maroc participe à la compétition des films arabes par “Al Jameâ” (La mosquée) du réalisateur Daoud Oulad Sayed aux côtés notamment des longs-métrages “Désir” du Bahreïni Hussein El Hulaybi, “Microphone” de l’Egyptien Ahmed Abdallah, “Le Fils de Babylone” de l’Irakien Mohamed El Daradji, “Une fois de plus” du Syrien Joud Said et “Fin décembre” du Tunisien de Moez Kamoun. Dans la catégorie “Nouveau cinéma arabe”, le Royaume sera représenté par “Al Khattaf” (Le clandestin) de Saïd Naciri et “Awlad Lablad” (Les Gars du Bled) de Mohamed Ismail.


Pour cette année, la direction du festival a choisi “L’Egypte vue par les cinémas du monde” comme thème de cette édition qui sera marquée par la projection de 19 longs-métrages de différents pays, dont les évènements se déroulent en Egypte ou qui racontent les histoires de personnages historiques égyptiens.


Il s’agit notamment d’ “Agora”, de l’Espagnol Alejandro Aminbar, “Le patient anglais” du Britannique Anthony Minghella , ” Ruby Cairo “, de l’Américain Graeme Clifford, et “Cairo Time” du Canadien Ruba Nada.
Cette édition verra de même l’organisation de colloques sur ” la protection du patrimoine du cinéma égyptien”, “le cinéma africain au début du 21ème siècle”, “le nouveau cinéma turc” et “l’impact du piratage des films sur l’industrie cinématographique”



Cinéma égyptien
Un symposium pour la sauvegarde du patrimoine cinématographique égyptien sera animé par Khaled Abdel Galil, président du Centre national du cinéma égyptien.
Quant aux films égyptiens qui participeront au festival ils sont : « Al Choq » de Khaled Al Haggar, avec Sawsanne Badr et Roubi (le 5 décembre), « Microphone » de Ahmad Abdallah, avec Khaled Abou Nagua et Yousra (le 7 décembre), « Al tariq al daéri », de Tamer Ezzat, avec Nidal Al Chaféï, et « Al Bab » de Mohamad Abdel Hafez , le 6 décembre, au Haut Conseil de la Culture. Ce dernier film participe à la compétition des films digitaux, dans le cadre du festival.
Panorama français
Un cycle des plus beaux films de Juliette Binoche prendra part, dans le cadre du Festival international du film du Caire, aux salles de cinéma du Caire, ainsi qu’au Centre Français de Culture et de Coopération, Mounira. Les films projetés le 8 décembre sont : « Copie Conforme », « l’Heure d’été », «Décalage horaire » et « Juliette Binoche dans les yeux ». « Copie Conforme » est un film dramatique franco-italo-iranien, réalisé et écrit par Abbas Kiarostami et sorti en 2010. Il a été en compétition au Festival de Cannes 2010 et a valu à Juliette Binoche le Prix d’interprétation féminine. Les événements du film se déroulent en Italie, en Toscane, en traitant d’un écrivain anglais qui rencontre une Française et part avec elle à Lucignano. Dirigeant pour la première fois des comédiens professionnels, Kiarostami joue pendant les deux tiers du film de l’incertitude d’une trame narrative permettant aussi bien de penser que l’auteur d’un ouvrage sur l’art et ses copies passe une journée avec son épouse qu’il s’ajuste au jeu provocateur d’une femme désirante.
Pour le long-métrage « l’Heure d’été » d’Olivier Assayas, il s’agit d’une belle journée d’été, dans leur maison familiale de Valmondois, Frédéric, Adrienne, Jérémie et leurs enfants. Ensemble, ils fêtent les 75 ans de leur mère : Hélène Marly née Berthier. Elle a passé sa vie à préserver l’œuvre de son oncle, le peintre Paul Berthier. Quelques mois plus tard, Hélène décède. Les enfants, se retrouvent confrontés aux objets du passé car la maison est un véritable petit musée. Faut-il vendre ? Non… mais Jérémie vit en Chine et Adrienne à New York alors… La famille pourra-t-elle rester soudée ?


Pour « Décalage horaire », de Daniel Thompson, Juliette Binoche et Jean Reno incarnent deux inconnus qui se rencontrent au sein de l’aéroport Charles de Gaulle (à l’occasion d’un emprunt de téléphone cellulaire) lorsque leurs vols sont annulés en raison d’une grève des aéroports de Paris et de conditions climatiques difficiles : Rose (Juliette Binoche), une femme obsédée par son apparence et son maquillage, faible et égoïste mais franche et bavarde, et Félix (Jean Reno), un ancien chef cuisinier, devenu le roi de la cuisine surgelée aux États-Unis, stressé et plein de préjugés et de maladresse.
Quant à « Juliette Binoche dans les yeux », il s’agit d’un documentaire de Marion Stalens, la sœur de Juliette Binoche. En toute intimité, elle a filmé la comédienne en neuf mois. Un documentaire qui poursuit la comédienne dans ses moments les plus intimes, non dans sa vie privée, mais dans son atelier de peinture, en train d’inventer.
Le 9 décembre, le CFCC de Mounira projettera également un bon nombre de films français, sous le titre de « Festival des Festivals ». A savoir : « Copacabana », » La Femme invisible », « La ligne Blanche », « le dernier vol », « La tête ailleurs ».
Pour « Copacabana » de Marc Fitoussi, il traite de Babou qui, inconséquente et joviale, ne s’est jamais souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant de rentrer dans le droit chemin quand elle découvre que sa fille a trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage. Piquée au vif dans son amour maternel, Babou se résout à vendre des appartements en multipropriété à Ostende, en plein hiver. Dans l’étrangeté de cette station balnéaire hors saison, elle pourrait être tentée de se laisser vivre. Mais Babou s’accroche, bien décidée à regagner l’estime de sa fille et à lui offrir un cadeau de mariage digne de ce nom.
Autre film projeté le 9 décembre au CFCC de Mounira : « La Femme invisible » d’Agathe Teyssier. Un film qui tente une approche ludique et ironique du motif surnaturel en l’amalgamant à une tradition très reconnaissable, celle du naturalisme social et psychologique à la française. Naviguant entre ces genres sans s’amarrer définitivement à l’un ou l’autre.
Pour « La ligne blanche » d’Olivier Torres, son histoire commence  quand le père de Jean Desbois meurt, seul Malik, son petit-fils, encore adolescent est au chevet du vieil homme. Après l’enterrement, Jean se retrouve confronté aux conséquences d’une double démission : celle de son rôle de fils mais aussi et surtout celle qui concerne son rôle de père. Dès lors, et pour la première fois, Jean et Malik vont apprendre à composer avec cette relation qui reste, pour l’essentiel, à construire.
Quant aux événements du film « Dernier vol » de Karim Dridi, ils se déroulent au Sahara français, en 1933. Bill Lancaster, pilote anglais renommé a disparu dans le désert lors d’une tentative de record de traversée entre Londres et Le Cap. Sa maîtresse, l’aventurière et aviatrice Marie Vallières de Beaumont n’a qu’une obsession : le retrouver.
Le film « La tête ailleurs » de Frédéric Pelle traite de  Patrick Perrin qui est croupier dans un petit casino de bord de mer. Son rêve ? Partir. Tout quitter pour une destination inconnue. Mais un tel voyage ne s’improvise pas. Pour commencer, Patrick décide de s’acheter une valise. Une belle valise à roulettes de couleur rouge, qu’il installe immédiatement au pied de son lit.


Hommage à ARTE
Dans sa 34ème édition, le festival international du film du Caire rend hommage à 20 ans de l’ARTE, au Centre de Créativité Artistique, au sein de l’Opéra du Caire. Toutes les séances  débuteront à 16h. La chaîne franco-allemande fête cette année ses 20 ans. A cette occasion, un hommage spécial lui sera rendu autour d’un cycle de huit films originaux qui reflètent la diversité des intérêts et des talents de la chaîne. Cet espace unique de création audiovisuelle sera présenté par son directeur du cinéma, Rémi Burah.
Les films projetés au Centre de Créativité Artistique sont : « UN ÉTÉ A LA GOULETTE » de Férid Boughedir, « Tunis-France » (1996) (le 5 décembre), « L’ENFANT » de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, Belgique (2004) (le 6 décembre ). Ce dernier film est une comédie dramatique de Jean-pierre Dardenne et Luc Dardenne. Le film traite de Bruno, 20 ans, et Sonia, 18 ans. Ils vivent de l’allocation perçue par Sonia et des vols commis par Bruno et les gamins de sa bande. Sonia vient de donner naissance à Jimmy, leur enfant. Comment Bruno peut il en devenir le père, lui qui est si léger, et qui vit dans l’instant préoccupé uniquement par l’argent de ses trafics.
Quant au film « Bamako » d’Abderrahmane Sissako, c’est une œuvre tout à fait loin d’être une carte postale de la capitale malienne. Le film est le reflet d’une Afrique accusatrice qui s’en prend, sans se dédouaner, aux responsables de son drame dans un procès imaginaire. Le pari du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako est une vraie réussite. L’auteur a su être critique sans oublier de faire une véritable œuvre cinématographique.
Pour « Paradise Now » de Hany Abou Assad, Palestine-Hollande (2005) (le 8 décembre), il suit le parcours de deux Amis d’enfance Palestiniens qui ont été recrutés pour un attentat suicide à Tel-Aviv. Deux mécaniciens, qui passent la journée à boire du thé et à fumer dans une pauvreté totale. Leurs plans sont bouleversés par l’irruption d’une femme dans leur vie. Le film est nominé pour les Oscars.
« LUMUMBA » de Raoul Peck, Haïti-France (2000) (le 9 décembre), relate l’histoire de la vie de Patrice Lumumba, Premier ministre de la République démocratique du Congo.  Le film détaille son ascension politique, ses relations avec Mobutu et son élimination brutale en septembre  1960.
Quant à « l’Arbre » de Julie Bertuccelli, Italie-France (2010), il sera projeté le 5 décembre à 21h, au cinéma du Centre de créativité, le 7 décembre et le 9 décembre   au cinéma du Caire. Le film traite d’un père pilier d’une grande famille qui meurt brutalement un jour d’été, terrassé par une crise cardiaque dans sa voiture, et qui laisse derrière lui enfants et femmes, des protagonistes dont la douleur ne s’exprimera jamais par des cris, mais par touches successives de poésie, à mi-chemin entre conte fantastique et drame de réapprentissage à la vie.
Hommage au Cinéma africain
La petite Salle de l’Opéra du Caire, projettera, toutes les séances à 20h30. Les films projetés sont : « PIECES D’IDENTITE » de Mweze Ngangura, Congo (1998) (le 6 décembre). Le film arbore, en sa qualité de ROI Mani Kongo, une toque et des colliers de perles merveilleusement agencées et stylisées ainsi qu’une canne sculptée harmonieusement. Après avoir cédé ses attributs royaux à des tierces personnes pour surmonter une situation financière difficile, il s’écrie : “ce sont là mes pièces d’identité”. Qu’on ne s’y trompe pas. Il n’était pas inquiété par ses papiers qui étaient en ordre. Mais ses effets artistiques faisaient fonction d’identité culturelle. Dans la fiction de Ngangura, une multitude d’identités semblent être perdues. Elles sont recherchées par des personnages qui bravent les temps, les époques et les lieux divers.
Autre film  « ALI ZAOUA » de Nanil Ayouche, Maroc (2000) (le 7 décembre).  Ce film fait partie des films marocains qui ont eu un succès remarquable auprès du grand public et notamment des jeunes spectateurs. Ce film commence par une scène, fort intéressante, qui plonge dès le début le spectateur dans le monde des enfants de rue et on comprend très vite que ces enfants, abandonnés longtemps à leur sort, suscitent actuellement un intéressement de tous et en premier lieu des médias. On cherche à appréhender les raisons qui poussent un enfant à quitter, pour un sans retour, son foyer paternel et à choisir de mener une existence de vagabond et de clochard. Rendez-vous à ne pas rater.


 “Une autre année”



 «Another Year» ou «Une autre année» a été choisi pour être le film d’inauguration de la 34ème édition du (CIFF). Ce film est une production britannique de l’année en cours 2010.
La comédie dramatique en question est réalisée par Mike Leigh avec Jim Broadbent, Lesley Manville, Ruth Sheen, Oliver Maltman, Peter Wight, David Bradely, Martin Savage, Phil Davis, Michele Austin, etc. Ce film est un chef-d’œuvre cinématographique selon les témoignages de grands cinéastes et critiques qui l’ont visualisé pendant la dernière édition du festival de Cannes. Lors de sa pojection à Cannes, le film a réalisé un succès énorme.
«Another Year» est un film plein de valeurs humaines: famille et amitié, amour et réconfort, joie et peine, espoir et découragement, fraternité, solitude, naissance et mort.
Le film présente la vie quotidienne d’un vieux couple heureux, Gerri, conseillère médicale, et Tom, géologue et à travers leur histoire nous fait découvrir la vie malheureuse et la solitude de leurs proches et amis. Mike Leigh, le réalisateur du film est un d’importants réalisateurs anglais et international.


 

(Visited 126 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires