Le rêve d’un Etat palestinien

15-12-2011 09:07 AM


 
Le véritable enjeu de la 66e ِAssemblée générale de l’ONU n’est pas de savoir si la Palestine obtiendra son État, ou pas dans ce temps-là. C’est à New York que le président américain Barack Obama a rencontré mercredi dernier à Washington le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans le cadre des derniers efforts déployés pour éviter une épreuve de force sur la question de la reconnaissance d’un Etat palestinien aux Nations Unies. Obama a ajouté Abbas à sa longue liste d’interlocuteurs étrangers qu’il envisageait de rencontrer en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a déclaré la Maison Blanche. Notons qu’Abbas n’était pas sur cette liste lorsque la Maison Blanche a informé les médias la semaine dernière de l’agenda d’Obama aux Nations Unies.
 
Veto contre l’adhésion 
Les Etats-Unis et Israël s’opposent à l’intention des Palestiniens de chercher la reconnaissance de plein droit d’un Etat palestinien aux Nations Unies, arguant que cette démarche unilatérale est contre-productive et qu’on ne pourra aboutir à une solution à deux Etats que par le biais de négociations directes entre Palestiniens et Israéliens. Abbas a décidé de soumettre la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU, et a informé le secrétaire général onusien Ban Ki-moon de son intention. Barack Obama pourrait en effet utiliser son droit de veto pour empêcher l’adhésion de la Palestine à l’ONU et toute demande des Palestiniens pour une telle reconnaissance au Conseil de sécurité, mais une telle décision risquerait d’exaspérer le monde arabe. Après avoir rencontré le président français Nicolas Sarkozy, Abbas a tenté d’influer sur la décision des Etats-Unis. Les USA ne semblent pas partager, surtout en ce moment, période propice au processus de paix avec Israël, la cause du projet palestinien. 
 
Statut privilégié 
La Palestine a besoin de la majorité, soit 9 voix, au conseil de sécurité pour valider son adhésion. La Russie soutiendra certainement la Palestine. Français et Britanniques n’ont toujours pas dévoilé leur position afin de peser plus lourdement par la suite dans ce processus. Sarkozy a proposé à Abbas une voie alternative. Dans une initiative de dernière minute qui était encore en chantier mardi soir, les Français espéraient convaincre Abbas, grâce à un paquet de mesures incitatives, de se résoudre à demander la reconnaissance de l’Etat palestinien à l’Assemblée générale, où une majorité existe en leur faveur, plutôt qu’au Conseil de sécurité. Une formule qui éviterait le veto américain et permettrait d’obtenir aux Palestiniens d’obtenir le statut d’Etat associé, dit “Vatican”, Abbas prône lui “l’option Vatican”, proposée auparavant par Nicolas Sarkozy, c’est à dire le statut privilégié d’Etat non membre. 
 
Manifestation 
Par ailleurs, plusieurs milliers de Palestiniens manifestaient mercredi dernier dans le centre de Ramallah pour soutenir la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien que doit formuler Mahmoud Abbas à l’ONU. La manifestation, qui se tenait sur une place du centre-ville, était particulièrement bien organisée, avec des fonctionnaires et des écoliers à qui l’on avait donné du temps pour qu’ils puissent participer. De nombreux jeunes brandissaient des drapeaux palestiniens et criaient des slogans appelant à la création d’une Palestine indépendante. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens ont également manifesté à Naplouse. Mahmoud Abbas avait appelé à la tenue de manifestations pacifiques pour soutenir la création d’un Etat. Quelque 83% des Palestiniens croient que c’est une bonne idée, même si 78% pensent que cela va rendre leur vie quotidienne plus difficile, selon un nouveau sondage du Centre palestinien de recherche et d’analyse politique. 
 
Reprise des négociations 
Les pressions internationales se sont intensifiées sur les Palestiniens à New York, où sont arrivés plusieurs chefs d’Etat, dans l’espoir d’éviter une confrontation sur la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU. Alors que l’échéance était vendredi dernier, Israël a menacé une nouvelle fois, par la voix, cette fois, de son ministre des Finances Yuval Steinitz, proche allié du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qu’en cas de clash aux Nations unies, son gouvernement pourrait cesser de collecter les taxes notamment douanières qu’il perçoit au nom de l’Autorité palestinienne. Ces taxes, déjà gelées temporairement au printemps dernier, représentent 135 millions de dollars par mois.
 
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