Polémique autour d’un rapport d’Amnesty International

15-12-2011 10:12 AM


L’ONG a publié un rapport sur l’offensive israélienne à Gaza menée en décembre-janvier, accusant Israël et le Hamas de “crimes de guerre”. Mais Tsahal dénonce un rapport “déséquilibré”, “manipulé” par le Hamas. L’armée israélienne a dénoncé jeudi 2 juillet le rapport d’Amnesty International qui l’accuse de “crimes de guerre” affirmant que cette organisation s’était laissée manipuler par le mouvement palestinien Hamas.
“Le ton général du rapport démontre que l’organisation a succombé aux manipulations du Hamas, une organisation terroriste”, a affirmé le porte-parole de l’armée dans un communiqué.



Sur l’opération ‘plomb durci’
Le rapport, intitulé “Opération ‘plomb durci’ : 22 jours de morts et de destruction à Gaza”, est un véritable acte d’accusation contre Israël et son armée, confirmant le bilan (des services de santé palestiniens) de 1.400 Palestiniens tués et quelque 5.000 blessés et le fait que de larges secteurs de la bande de Gaza ont été dévastés, avec plus de 2.700 bâtiments détruits.
Dans son rapport sur l’offensive à Gaza (27 décembre – 18 janvier), l’organisation de défense des droits de l’homme basée à Londres accuse l’armée israélienne de n’avoir pas “distingué entre cibles civiles et militaires”, alors qu’elle ne pouvait ignorer la présence de civils dans les secteurs visés, avec pour résultat la “mort de centaines de civils désarmés dont 300 enfants, 115 femmes et 85 hommes âgés de plus de 50 ans”.
Elle accuse en outre l’armée israélienne de s’être servie de civils, y compris d’enfants, comme “boucliers humains” en les forçant à rester à proximité de positions qu’elle occupait ou même de les avoir obligés à examiner des objets suspects risquant d’être piégés.
Elle accuse aussi le Hamas, au pouvoir à Gaza, et les autres groupes armés palestiniens de “crimes de guerre” pour avoir tiré des centaines de roquettes contre Israël. Mais elle nie que le Hamas se soit servi de la population palestinienne comme “bouclier humain” à Gaza.
Elle les accuse cependant d’avoir “installé des positions militaires près d’habitations, mettant ainsi en péril la vie des civils”.


 Un rapport “pas équilibré”
Elle met en cause l’armée israélienne pour avoir tué des centaines de civils, non seulement avec des armes de haute précision comme des missiles air-sol et des bombes guidées, mais aussi par des tirs d’artillerie et d’obus à fléchettes.
Elle l’accuse notamment d’avoir tiré des obus au phosphore blanc “au dessus de zones à grande densité de population” provoquant de graves brûlures, parfois mortelles.
Ce rapport “n’est pas équilibré”, a dit le porte-parole arguant qu’il ne tient pas compte des “neuf années durant lesquelles le Hamas a constamment tiré des roquettes vers un quart de millions d’Israéliens. Il présente un point de vue déformé des lois de la guerre qui ne correspondent pas aux règles appliquées par les Etats démocratiques en lutte contre le terrorisme”.
“Le rapport ignore les efforts déployés par l’armée israélienne pour éviter au maximum que soit porté atteinte à des civils non-combattants”, a-t-il souligné en accusant le Hamas “d’avoir mené des opérations à partir de zones densément peuplées en utilisant la population comme bouclier humain”.
Dans son rapport intitulé “22 jours de morts et de destruction à Gaza”, Amnesty confirme le bilan des services de santé palestiniens de 1.400 Palestiniens tués et quelque 5.000 blessés et le fait que de larges secteurs de la bande de Gaza ont été dévastés, avec plus de 2.700 bâtiments détruits.


 Appel à la communauté internationale


L’organisation de défense des droits de l’Homme, basée à Londres, demande à la communauté internationale de “soutenir sans réserve la mission” du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu chargée d’enquêter sur l’opération, mission qu’Israël boycotte.
Dans ce rapport de 117 pages, qui constitue la première étude approfondie sur cette guerre, Amnesty renouvelle son appel à un embargo “total et immédiat” sur les armes à destination aussi bien d’Israël que des islamistes du Hamas qui contrôlent Gaza.
Amnesty International demande aux Etats partout dans le monde d’engager des poursuites judiciaires pour “crimes de guerre” et “d’arrêter leurs auteurs suspectés”.
En réponse à un rapport préliminaire publié en février, le ministère israélien des Affaires étrangères avait reproché à Amnesty d’avoir présenté “une version biaisée des évènements qui ne répond pas aux critères professionnels d’objectivité”.
Le ministère avait déclaré qu’Israël n’a pas délibérément attaqué des cibles civiles et que “toutes les armes utilisées étaient conformes au droit international et à l’usage qu’en font les armées occidentales”.
Amnesty International rejette ces arguments, soulignant qu’à ce jour, les autorités israélienne “se sont abstenues de mener une enquête indépendante et impartiale sur la conduite de leurs forces”, l’armée s’étant bornée à des enquêtes internes sur des bavures commises durant l’opération, pour conclure qu’elles n’avaient jamais été intentionnelles.
Amnesty relève aussi que le Hamas et les groupes armés palestiniens ont tiré des centaines de roquettes contre le territoire israélien, qui ont fait trois morts civils, alors que six militaires étaient tués lors de l’opération, et provoqué un exode de centaines de milliers d’habitants du sud d’Israël.
“Non seulement le Hamas n’a entrepris aucune enquête sur les tirs de roquettes, mais encore il persiste à justifier ces actions illégales”, souligne Amnesty International.
 
 “PRUDENCE” “Dans de nombreux cas, les forces de défense israéliennes ont fait preuve de prudence, notamment en avertissant la population civile avant une attaque”, ajoute Tsahal. “Les forces israéliennes ont dirigé leurs attaques uniquement contre des cibles militaires”, affirme l’état-major. Une enquête ouverte par l’état-major israélien avait conclu à l’absence de crimes tandis que l’Etat hébreu a refusé de coopérer avec une enquête diligentée par les Nations unies. Amnesty précise que les roquettes tirées par les combattants du Hamas ont rarement fait des victimes et ont surtout provoqué des mouvements de panique parmi les populations. Ils n’en restaient pas moins des actes “aveugles et illégaux au regard du droit international”. Amnesty accuse le Hamas et d’autres groupes armés d’avoir mis en danger la vie des civils palestiniens en tirant des roquettes et en cachant des armes à proximité d’habitations. L’organisation humanitaire affirme n’avoir recueilli aucune preuve montrant que “le Hamas et les autres groupes armés obligeaient des civils à demeurer à l’intérieur ou à proximité de bâtiments utilisés par leurs combattants.” Aucune preuve n’a été trouvée que ces civils étaient retenus contre leur gré dans des immeubles ou dans des quartiers sous le contrôles des insurgés. Un porte-parole du Hamas a estimé que le rapport d’Amnesty ne mettait pas suffisamment l’accent sur les “crimes” commis par Israël. “Ce rapport met sur un pied d’égalité l’agresseur et la victime et ne tient pas compte du droit international, qui consacre la résistance à une occupation”, a-t-il dit.
Le rapport affirme en revanche qu’en plusieurs occasions des soldats israéliens se sont servis de civils palestiniens, y compris d’enfants comme de “boucliers humains” en les contraignant à rester à proximité de “maisons qu’ils utilisaient comme positions militaires”.
 Légende Au balcon d´un immeuble fortement endommagé à Rafah

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