Découverte d’un temple dédié à la déesse-chat Bastet

15-12-2011 09:05 AM


Des archéologues égyptiens ont mis au jour les ruines d’un temple grec antique dédié à la déesse-chat égyptienne Bastet à Alexandrie, la grande ville du nord de l’Egypte, a annoncé le service des antiquités. Six cents statues ptolémaïques ont également été découvertes, dont plusieurs à l’image de Bastet, la déesse de la joie et de la maternité, au visage de chat.


La mission, menée par Mohammed Abdel Maqsoud, le chef des antiquités pour la Basse-Egypte, a découvert ce qui reste du temple de la reine Bérénice, l’épouse du roi Ptolémée III, qui a gouverné l’Egypte de 246 à 222 avant J.-C., à Kom al-Dikka, à Alexandrie. Cette découverte est la première d’un temple ptolémaïque dédié à Bastet à Alexandrie, a affirmé M. Abdel Maqsoud. “Cela indique que le culte de la déesse Bastet s’est poursuivi en Egypte après le déclin de l’époque égyptienne antique”, a-t-il précisé.


L’époque ptolémaïque marque le règne grec de l’Egypte de 305 av. J.-C. jusqu’à la conquête romaine en 30 av. J.-C.. Alexandrie fut la capitale de l’Egypte ptolémaïque, prospérant en tant que centre de la culture et du commerce grecs.



Bastet est la déesse de la musique, de la joie et de la maternité aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte).Le nom que lui donnaient les Égyptiens était vraisemblablement Bast. La confusion vient du fait qu’un hiéroglyphe était souvent ajouté après le mot pour préciser la prononciation du son final (ce nom s’écrivait bastt). Les premiers égyptologues ne l’avaient pas interprété en tant que tel, conduisant à la translittération en Bastet.


Culte
Bastet est l’une des déesses les plus discrètes du panthéon égyptien, et n’est jamais représentée, sinon dans son temple à Bubastis, qui, selon Hérodote, aurait été, à son époque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui était dédié à Tell Basta (Bubastis en grec, et Per Bast en égyptien, « La maison de Bastet »).


D’abord divinité locale de la ville de Bubastis, le culte de Bastet se propage progressivement à tout le pays. Vénérée dès la VIe dynastie, sous le règne de Pépi II, on l’imagine comme le pendant d’Hathor de Dendérah.


Un culte de Bastet s’installe à la Basse Époque à Saqqarah non loin du complexe funéraire de Téti, dont la ferveur est attesté par les innombrables ex-voto dédiés à la déesse chatte retrouvés sur place ainsi qu’aux nécropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies félines témoignages des dévots antiques.


 Fête de Bubastis


Les fêtes annuelles de la ville de Bubastis, en honneur de la déesse Bastet, étaient des évènements très attendus en Égypte. Hérodote en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archéologues modernes découvrent des preuves de l’existence de ces fêtes mémorables. Vers la Basse Époque, la fête de Bastet était l’une des plus populaires du calendrier égyptien. En cette occasion, la cité de Bubastis (à 80 km au nord-est du Caire) ne pouvait être rejointe que par les voies fluviales.


Hérodote raconte :


    « Ils arrivent en bateau,hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des insultes aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. A leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année. »


Hérodote parle d’au moins 700.000 personnes « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la déesse Bastet.


Hérodote dit encore :


    « Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées. »


Des milliers de ces créatures furent enterrées dans des galeries souterraines de la ville et des environs afin qu’ils puissent porter le message de leur maître jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fête de Bastet ainsi décrite parut absolument invraisemblable aux égyptologues de la fin du XIXe siècle, mais, en 1887, un archéologue, Henri Édouard Naville, mit au jour le site et démontra qu’Hérodote n’avait pas menti. Il fouilla les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet évènement religieux considérable attirait toutes les couches de la société égyptienne.



Symbolique


Fille du dieu soleil Rê, Bastet est cependant parfois considérée comme la fille d’Amon. Elle est une déesse à double visage : Sous sa forme de chatte ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante. Elle est également réputée pour ses terribles colères. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie alors à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet. L’apparence de Bastet évoque celle d’autres dieux ; elle a les hanches d’Horus, le ventre d’Osiris et le nez de Thot, ce qui fait d’elle un personnage multiple et singulier.


La séduisante déesse à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« énergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens.


Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent Apophis chargé de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un sistre dans sa main.


Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’Atoum et elle aurait enfanté le lion Miysis (Mihos en grec). D’après une tombe de la vallée des reines où elle porte des couteaux pour protéger le fils du roi, elle aurait aussi enfanté et allaité Pharaon dont elle serait la déesse protectrice.


légende


1 Six cents statues ptolémaïques ont été découvertes, dont plusieurs à l’image de Bastet, la déesse de la joie et de la maternité, au visage de chat.
2 Les ruines du temple grec antique découvert à Alexandrie.
3 La déesse chatte Bastet, Bronze (Musée du Louvre)


4statuette de la déesse Bastet sous forme de chat, portant à son cou, l’oeil de Rê et un collier avec un scarabée solaire.

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