Al-Assad attaché à l’alliance entre Damas et Téhéran

15-12-2011 09:05 AM



Le président syrien Bachar al-Assad a ironisé jeudi sur les efforts des Etats-Unis pour l’éloigner de son allié iranien, estimant au contraire que les relations bilatérales devaient être renforcées, lors d’une visite à Damas de son homologue Mahmoud Ahmadinejad.


Le président iranien, dont le pays est menacé de nouvelles sanctions en raison de son programme nucléaire controversé, est arrivé à Damas au lendemain d’un appel de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton à la Syrie pour qu’elle prenne ses distances avec l’Iran.


Téhéran est soupçonné par l’Occident et Israël de chercher à se doter de la bombe atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil et Mme Clinton a dit espérer “dans 30 à 60 jours” une résolution de l’ONU condamnant les activités nucléaires iraniennes.


Interrogé sur l’appel de Mme Clinton lors d’une conférence de presse commune avec son allié iranien, M. Assad a répondu par une boutade: “Nous nous sommes rencontrés aujourd’hui pour signer un ‘accord de séparation’ entre la Syrie et l’Iran, mais en raison d’une mauvaise traduction nous avons signé un accord sur la suppression des visas”.


Cet accord, a-t-il dit, “renforcera davantage les relations (syro-iraniennes) dans tous les domaines et à tous les niveaux”.


“Je suis étonné qu’ils demandent aux pays de s’éloigner les uns des autres  alors qu’ils évoquent la stabilité et la paix au Proche-Orient et tous les autres beaux principes”, a lancé M. Assad. “Nous avons besoin de renforcer davantage les relations si l’objectif est vraiment la stabilité”.


Mme Clinton, dont le pays a entrepris un rapprochement avec Damas, a demandé à la Syrie de “commencer à s’éloigner de l’Iran”, le priant aussi de cesser d’armer le mouvement chiite libanais Hezbollah, de coopérer davantage dans le dossier irakien et de reprendre les pourparlers de paix avec Israël.


“Les relations entre la Syrie et l’Iran sont fraternelles, profondes, solides et pérennes”, a confirmé pour sa part le président iranien. “Aucun élément ne peut (leur) porter atteinte, a ajouté M. Ahmadinejad, dont la dernière visite en Syrie remonte à mai 2009.


Il a également affirmé, comme il l’a fait à de nombreuses reprises, que l’Etat d’Israël était “en voie de disparition”. “Si l’entité sioniste veut répéter les erreurs du passé, sa mort sera inévitable”.


Le président syrien a aussi de nouveau défendu le droit de l’Iran à un programme nucléaire civil. “Interdire à un Etat indépendant le droit à l’enrichissement (d’uranium) relève d’un nouveau processus colonialiste dans la région”.


Israël et les puissances occidentales veulent notamment dissuader l’Iran de procéder lui-même à l’enrichissement de son uranium, perçu comme une étape vers la fabrication d’armes atomiques.


Après des mois de bras de fer, les Etats-Unis poussent désormais les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (France, Chine, Russie, Royaume-Uni) à accepter un quatrième train de sanctions contre le régime de Téhéran.
 
Légende
Le président iranien reçu par son homologue syrien à Damas.

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