La guerre du yuan s’envenime entre la Chine et les États-Unis

15-12-2011 09:05 AM



Les attaques contre la politique monétaire chinoise se multiplient mais Pékin maintient sa position… et le yuan à niveau faible. Dans cette guerre commerciale, les États-Unis accusent la Chine de fausser le jeu.
 
“Le yuan n’est pas une potion magique destinée à résoudre tous les problèmes économiques mondiaux.” Cette sortie d’un responsable du ministère chinois du Commerce témoigne de l’agacement grandissant de Pékin face aux critiques de plus en plus pressantes de nombreux pays, au premier desquels les Etats-Unis, irritées par le taux de change désespérément faible de la monnaie chinoise. Le Fonds monétaire international (FMI) a même officiellement estimé, mercredi, que le yuan était “très sous-évalué”. Depuis le début de l’année, la Chine fait face à une fronde de la part de ses principaux partenaires commerciaux qui lui demandent de mettre fin à sa décision, prise en juillet 2008, de maintenir sa monnaie stable contre le dollar. Si, en 2009, les grandes puissances se voulaient solidaires face au choc économique et financier, 2010 s’annonce comme l’année du bras de fer. Manipulation Tout a commencé en janvier lorsque, devant la commission des finances du Congrès américain, le secrétaire du Trésor, Tim Geithner, a assuré que Barack Obama soupçonnait la Chine de “manipuler sa devise”. De fait, le président américain reproche à Pékin de fausser le commerce international : un yuan faible favorise les exportations chinoises et handicape celles de leur principal partenaire économique, les Etats-Unis. Des accusations que le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, s’est empressé de balayer avant de qualifier les demandes américaines de “protectionnisme commercial”. Fin de non-recevoir Depuis lors, aucune rencontre entre les autorités chinoises et un autre pays ne se fait sans un échange d’amabilités sur la question. Lors d’une visite en Chine, en février, une délégation européenne, qui réclamait une réévaluation du yuan, s’est vu signifier une fin de non-recevoir. Pour sa première visite dans l’ex-empire du Milieu en mars, Barack Obama n’a pas eu plus de succès. Les principales économies occidentales estiment que cette politique du yuan faible ralentit leur sortie de crise. Cette stratégie les irrite d’autant plus que la Chine a annoncé un taux de croissance de 8,7 % pour 2009. De quoi faire baver d’envie n’importe quel gouvernement européen ou américain. La prochaine étape de cette guerre commerciale pourrait bien être à la mi-avril, si le rapport annuel du Trésor américain décide effectivement d’inscrire le yuan sur la liste des monnaies manipulées.


 


 


 


 



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