Annoncé par le pape Jean-Paul II et confirmé par Benoît XVI, le 2ème synode pour les évêques d’Afrique s’est tenu à Rome du 4 au 25 octobre 2009. Il avait pour thème : “L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix”.
Au cours du synode tenu sous les auspices et en présence du pape Benoît XVI, un protocole de réconciliation entre Arméniens et Turcs a été signé.
A cette occasion, Mgr Krikor-Okosdinos Coussa, évêque arménien en Egypte, s’est exprimé en ces termes:
« J’en appelle aux dirigeants politiques afin qu’ils soutiennent notre cheminement » de réconciliation « auprès des Turcs, avec l’Église universelle et l’Église africaine en détresse ».
L’évêque a évoqué « le témoignage que donne l’Église arménienne, qui depuis le génocide de 1915, est présente dans le monde entier par sa diaspora ».
« En 1915, a-t-il rappelé, les Ottomans, poussés par la jalousie, ont massacré le peuple arménien présent en grande Arménie et en petite Arménie (Turquie). Un million et demi de personnes ont péri dans ce génocide ».
« Partout où elle s’est implantée, l’Église arménienne a été accueillie et a emporté avec elle sa langue, sa liturgie, sa foi, ses traditions et sa culture », a ajouté l’évêque.
Il a également mentionné la célébration, en 2001, des 1700 ans du baptême de l’Arménie, et la béatification par Jean-Paul II de l’archevêque de Mardine, Mgr Ignace Maloyan, qui, « à la tête de son peuple, a donné sa vie pour ne pas renier sa foi dans le Christ ».
Ainsi, « 94 ans après ce massacre, suivant l’appel du Christ à pardonner à ses ennemis, les dirigeants de l’État arménien ainsi que les chefs des Églises arméniennes (catholique, orthodoxe et évangélique) accomplissent un acte de pardon public envers les Turcs », a souligné Mgr Coussa, devant un synode consacré justement aux thèmes de la réconciliation, de la justice et de la paix.
« Nous le faisons, a ajouté Mgr Coussa, en demandant aux Turcs de reconnaître le génocide, de rendre hommage aux martyrs et d’octroyer aux Arméniens leurs droits civils, politiques et religieux ».
Il se réjouit que « ce chemin de la réconciliation » ait « déjà été entamé entre les deux États ».