Al-Maliki cherche des alliés chez les voisins de l’Irak

15-12-2011 09:06 AM


Nouri Al-Maliki, le Premier ministre irakien sortant, était  en tournée au Proche-Orient. Il était en quête de soutiens régionaux pour appuyer sa candidature à la tête d’un nouveau gouvernement en Irak, plus de sept mois après les élections législatives. Il multiplie les tractations pour se faire nommer à la tête du gouvernement, après les législatives du 7 mars dernier qui n’ont donné à aucun parti la capacité de former seul le cabinet. Nouri Al-Maliki, est arrivé au Caire pour rencontrer le président Hosni Moubarak mercredi. Il a effectue une tournée régionale pour rallier des soutiens à sa candidature à la tête d’un nouveau gouvernement en Irak. Le Premier ministre irakien, qui s’est déjà rendu en Syrie, en Jordanie et en Iran, multiplie les tractations pour se faire nommer à la tête du gouvernement, après sept mois d’impasse politique.
Le président Moubarak a rencontré le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki. Les deux parties ont discuté de nombreuses questions, y compris la formation du nouveau gouvernement irakien, et le rôle de l’Iran dans la région, la lutte contre le terrorisme, le rôle de l’Egypte dans les opérations de reconstruction en Irak. Les deux parties ont souligné l’importance de développer les relations économiques et d’investissement, et de profiter d’experts égyptiens dans les domaines du développement.


Iran et reconstruction
Le Premier ministre irakien sortant Nouri Al-Maliki, a demandé l’aide de Téhéran pour la reconstruction de son pays. Signe du soutien de l’Iran, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Raouf Sheibani, a estimé que “dans la situation actuelle, le choix de Nouri Al-Maliki, qui a une longue expérience dans la direction du pays, semble être un des choix appropriés pour l’Irak”. “Nous allons mettre en place un gouvernement au service de tous les Irakiens et progresser dans la reconstruction de notre pays”, a déclaré Al-Maliki lors d’une rencontre avec le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, selon un communiqué de son bureau. Pour sa part, le numéro un iranien a pourfendu une nouvelle fois la présence américaine en Irak, selon la télévision d’Etat. “Que Dieu fasse en sorte que l’Irak soit débarrassé de la malfaisance des Etats-Unis pour que les problèmes de ce pays soient réglés”, a déclaré M. Khamenei.


Lors de sa rencontre avec Al-Maliki, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui émis l’espoir qu'”avec la formation du gouvernement irakien, la période difficile sera terminée pour le peuple, et grâce à la coopération de tous les groupes irakiens, les gens atteindront le bien-être et la prospérité”, selon le site de la télévision d’Etat. Al-Maliki, accueilli à son arrivée par le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, a également rencontré le vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi, qui a offert “l’aide de l’Iran pour la reconstruction de l’Irak”. Les deux pays, à majorité chiite, ont renforcé ces dernières années leurs relations économiques et commerciales. Al-Maliki a par ailleurs rencontré le chef radical chiite Moqtada al-Sadr dans la ville sainte de Qom, selon le site internet de la télévision iranienne Al-Alam TV.


L’Irak est sans gouvernement depuis les législatives du 7 mars qui n’ont donné à aucun parti la capacité de former seul le cabinet. Le parti de Maliki dispose de 89 députés sur 325, contre 91 pour son prédécesseur et concurrent Iyad Allawi. Allawi, un chiite modéré soutenu par les sunnites, a accusé l’Iran de “mettre la région sens dessus dessous et de la déstabiliser en déstabilisant l’Irak”. En Irak, “l’Iran essaye de modifier le processus politique en fonction de ses intérêts”, a-t-il dénoncé sur la chaîne américaine CNN. L’ambassadeur d’Iran à Bagdad, Hassan Danaeifar, a rejeté lundi ces accusations “infondées”, dans une déclaration à l’agence Fars. “Al-Maliki a été désigné pour former le prochain gouvernement et a jugé nécessaire de mener des consultations avec les pays voisins”, a-t-il expliqué. Al-Maliki doit se rendre en Turquie, en Egypte et dans plusieurs pays du Golfe, selon la chaîne de télévision iranienne en arabe al-Alam.


Gouvernement d’union nationale
L’Irak doit avoir un gouvernement d’union nationale qui représente l’ensemble de la société irakienne, toutes composantes politiques confondues, a déclaré mercredi le président syrien Bachar Al-Assad lors d’un entretien avec le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, en visite à Damas. La Syrie a “de nouveau insisté sur la nécessité de former rapidement un gouvernement irakien qui garantisse la participation de tous les groupes de la société irakienne au processus politique pour préserver l’unité, la stabilité et la sécurité de l’Irak”, rapporte l’agence syrienne SANA en référence aux propos du président Assad. Les forces politiques irakiennes n’arrivent toujours pas à former un nouveau gouvernement après plusieurs mois d’impasse politique consécutive aux élections législatives tenues début mars dernier. Des experts avertissent que cette impasse politique pourrait s’avérer dangereuse sur fond de retrait des troupes américaines. Dans ces conditions, le président Assad a réitéré le soutien de la Syrie à toute entente inter-irakienne basée sur la préservation de l’intégrité et de la souveraineté de l’Irak. Il a aussi retenu l’importance de la non-ingérence dans les affaires internes de l’Irak. Les relations entre Damas et Bagdad se sont dégradées cette année après que l’Irak eut accusé la Syrie d’abriter les commanditaires d’attentats qui ont fait une centaine de morts et 600 blessés le 19 août 2009 à Bagdad. Damas a catégoriquement démenti son implication.

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