Rythme insuffisant aux négociations de l’OMC

15-12-2011 09:05 AM


sont apparus incapables de réduire le fossé qui sépare les nations développées et émergentes. Et ceci alors que le cycle de négociations de libéralisation des échanges de Doha arrive bientôt à terme. Bien que n’étant pas formellement à l’ordre du jour, le cycle de Doha a été au premier plan des discussions de la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui s’est tenue à Genève cette semaine. Les leaders du monde, incluant ceux du groupe-clé des 20 nations émergentes et développées, ont promis d’achever les tortueux pourparlers sur la libéralisation du commerce mondial en 2010, mais aucun accord n’a pour l’heure été trouvé. Lors de l’ouverture de la réunion, le directeur général de l’OMC Pascal Lamy a averti les ministres et les hauts fonctionnaires des 153 Etats membres que l’échéance finale approchait à grands pas, même si, selon lui, 80% de l’accord a déjà été conclu et que les 20% restants sont subordonnés à la volonté politique La septième conférence ministérielle de l’OMC a pris fin mercredi à Genève sans percée dans les négociations commerciales. Tout en affirmant leur désir de conclure en 2010 le cycle de Doha, les ministres ont campé sur leurs positions. “Il est encore possible de conclure le cycle de Doha en 2010, mais les progrès sont trop lents”, a confié la conseillère fédérale Doris Leuthard avant même la fin de la conférence. Elle a précisé qu’une trentaine de ministres se réuniront comme chaque année au Forum de Davos, fin janvier, pour préparer le terrain à une éventuelle rencontre ministérielle au printemps. La Suisse a fait savoir à ses partenaires qu’elle ne pourra pas aller plus loin sur le dossier agricole. “Je crois qu’ils l’ont compris. Nous paierons un prix élevé”, a admis la cheffe du Département fédéral de l’économie (DFE), en soulignant en même temps qu’il est “impossible” de changer le mandat de Doha comme le demandent les agriculteurs suisses. En attendant, les pays en développement comme les pays industrialisés ne restent pas inactifs. Les ministres de 22 pays en développement ont signé un accord visant à réduire dès la fin 2010 leurs droits de douane d’au moins 20% sur 70% de leurs lignes tarifaires, alors que, lundi, la Suisse signait à Genève une déclaration avec la Chine en vue de conclure un accord de libre-échange. A noter que le cycle de négociations commerciales dit de Doha, entamé il y a huit ans et toujours pas conclu, est critiqué dans un rapport publié mardi qui souligne qu’il ne permet pas de répondre aux nouveaux enjeux, qu’il s’agisse des pannes de marchés ou du réchauffement climatique. Ce document, rendu public au deuxième jour de la conférence ministérielle de l’OMC organisée à Genève, souligne en outre que les pays pauvres auront peu à gagner d’un pacte de libre-échange mondial qui devait au départ leur permettre de trouver de nouveaux débouchés pour leurs exportations. “Le commerce international et l’économie ont beaucoup changé depuis 2001”, affirme l’Institut de recherche internationale sur la politique alimentaire (IFPRI), évoquant l’émergence de nouvelles puissances économiques telles que le Brésil, l’Inde ou la Chine. Les mouvements des cours des matières premières et des denrées alimentaires de base n’ont pas été inscrits au programme des négociations de Doha tandis que le changement climatique n’est évoqué qu’à la marge. Selon les calculs de l’IFPRI, les propositions mises sur la table à Genève auraient un impact dérisoire sur l’état de l’économie mondiale, n’améliorant que de 0,09% par an – soit 70 milliards de dollars – le revenu mondial réel. Dans l’ensemble, les exportations mondiales augmenteront de 2%, estime l’institut. Les pays les plus pauvres sont ceux qui ont le plus souffert de la crise financière mondiale et ils bénéficieront peu de l’accord que le directeur de l’OMC souhaite voir conclure en 2010, ajoute l’institut. “L’accord de Doha a un impact ambivalent sur les pays en développement et n’offre pas assez aux pays les plus pauvres”, estime l’IFPRI. “Il doit offrir davantage en termes d’accès au marché et de réduction des frais commerciaux.” Les estimations des économistes sur les effets d’un accord de Doha varient. Pour certains, ils seront négligeables. D’autres les chiffrent à plusieurs centaines de milliards de dollars. Le calcul exact reste impossible à réaliser tant que rien n’est signé et qu’on ne connaît pas quels biens seront protégés de la concurrence internationale.

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