Ouattara confronté au défi de la réconciliation

15-12-2011 09:07 AM


C’est la priorité d’Alassane Ouattara. Tant que la sécurité ne sera pas rétablie à Abidjan, il n’y aura ni reprise d’activité ni arrêt des pillages, qui ont empiré depuis l’arrêt des combats.  Des commandos pro-Ouattara assurent actuellement un semblant de sécurité, mais ils sont totalement désorganisés. Beaucoup de ces combattants viennent du Nord et ne connaissent pas Abidjan. En outre, pour la plupart, ils ne sont pas soldats. Les armes en main, ils ne savent pas vraiment les manier. Certains profitent même de leur situation de nouveau maître dans la ville pour procéder à des pillages dans les quartiers huppés.  Et certains quartiers de la capitale économique continuent à être sous le joug des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo. Ils sont en position de snipper et maintiennent la terreur.


Un coup d’Etat 
La crise post-électorale qui a rythmé la vie des Ivoiriens au soir de la présidentielle du 28 novembre 2010 a connu lundi dernier un tournant décisif avec la capture de Laurent Gbagbo par son rival Alassane Ouattara même si cet événement ne semble pas mettre définitivement fin au conflit. Laurent Gbagbo, président sortant, déclaré réélu par le conseil constitutionnel continuait d’occuper la résidence de chef de l’Etat d’où il a été fait prisonnier par les soldats fidèles à Alassane Ouattara dont la légitimité est affirmée par la commission électorale soutenue par la communauté internationale. “La situation que nous vivons avec l’arrestation du président Gbagbo entre dans le cadre de l’empêchement absolue prévu par la constitution ivoirienne. En pareille circonstance c’est le président de l’Assemblée nationale qui assure l’intérim jusqu’à l’organisation de nouvelles élections”, a déclaré le porte-parole de Laurent Gbagbo en France Alain Toussaint.


Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, membre du Fpi de Laurent Gbagbo, garde le silence depuis le déclenchement de la crise postélectorale rappelle-t-on. Sa réaction au regard de la nouvelle donne pourrait donner une autre orientation au bras de fer entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.


Partie civile du conflit


 Cette sortie d’Alain Toussaint sonne donc comme la farouche détermination du camp du président sortant de ne pas lâcher prise et de mener le combat pour la légitimité jusqu’au bout. Une bataille qui quitterait donc le terrain politique pour se jouer sur l’aspect juridique comme l’a toujours souhaité Laurent Gbagbo. Gbagbo lui-même aux mains de ses geôliers a affirmé que “le temps est venu pour que les combats cessent et que s’ouvre la partie civile du conflit”, se gardant bien de reconnaître une quelconque légitimité à son adversaire. Le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, a pour sa part traité Alassane Ouattara de “président illégitime” soutenant que le vrai président de la Côte d’Ivoire reste Laurent Gbagbo victime “d’un coup d’Etat de la France”.
Alassane Ouattara après avoir réussi l’isolement diplomatique de son adversaire, lancé une offensive militaire couronnée de succès sur l’ensemble du territoire ivoirien et fait prisonnier Laurent Gbagbo a marqué des points importants. Mais il n’a pas encore le soutien du conseil constitutionnel qui a fait roi son rival.


Du coup, Alassane Ouattara a décidé de renommer à leur poste trois des principaux généraux de l’ancien pouvoir car ils ont une véritable autorité sur les forces de police et de gendarmerie. Mais le soutien des militaires français, qui ont commencé à patrouiller dès mercredi dans Abidjan, ne sera pas de trop.  Car le climat d’angoisse dans la ville est exacerbé par l’incertitude autour du sort réservé à Laurent Gbagbo. L’ONU a voulu l’exfiltrer, mais il est finalement resté pour une seconde nuit à l’hôtel du Golf.



 

(Visited 40 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires