Le mouvement chiite à Bahreïn exige la chute de monarchie!

15-12-2011 09:06 AM



Trois mouvements d’opposition chiites radicaux ont réclamé mardi l’abolition de la monarchie qui règne depuis plus de deux siècles sur l’île de Bahreïn. Les trois groupes, dont le mouvement Hak, à la pointe de la révolte de la majorité chiite qui secoue le royaume depuis quelques semaines, exigent l’instauration d’une république. “Cette coalition tripartie a fait le choix de renverser le régime existant à Bahreïn et d’y établir un système républicain démocratique”, déclare un communique conjoint. Des milliers de Bahreïnis exigeant des réformes démocratiques avaient manifesté devant le siège du Parlement pour réclamer la démission de tous ses membres après la répression meurtrière de leur soulèvement. Depuis un mois, sept personnes sont mortes et des centaines d’autres ont été blessées lors d’interventions des forces de sécurité contre les manifestants, issus pour l’essentiel de la majorité chiite du royaume dirigé par la dynastie sunnite des Khalifa. Les manifestants, qui campent sur la place de la Perle, un carrefour important de Manama, réclamaient jusqu’à présent la démission du gouvernement dirigé depuis 40 ans par un oncle du roi Hamad ibn Issa al Khalifa. Sous la pression de ses alliés occidentaux, notamment des Etats-Unis, les autorités de Bahreïn se sont engagées à laisser la population manifester pacifiquement et l’ont invitée à un “dialogue national”.


A noter que depuis certains jours, Des milliers de manifestants ont exigé dimanche à Manama la démission du Premier ministre bahreïni, en poste depuis 1971, en se massant pour la première fois devant le palais où le cabinet tenait sa réunion hebdomadaire. La foule agitait des drapeaux bahreïnis et scandait des slogans hostiles à la dynastie des Al-Khalifa, une lignée sunnite qui règne depuis 200 ans sur ce royaume dont la population autochtone est en majorité chiite. “Le peuple veut la chute du régime!”, scandaient les manifestants en levant le poing en direction du palais. “Khalifa, pars”, répétaient-ils à l’adresse du Premier ministre Khalifa ben Salman Al Khalifa. Des forces de police, équipées de casques et de boucliers, ont pris position devant le palais al-Qudaibiya, mais aucun incident n’a été signalé. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le conseil des ministres a affirmé “respecter la liberté d’opinion” mais demandé aux manifestants “de ne pas porter atteinte aux intérêts publics”. Le gouvernement a également “mis en garde contre les actes pouvant provoquer des tensions confessionnelles” dans le pays.


Haranguant les manifestants, le chef du Wefaq, principal mouvement de l’opposition chiite, cheikh Ali Salmane, a réclamé une “réforme politique” qui permettrait “au peuple de choisir son gouvernement”. “Nous voulons un pays où les sunnites et les chiites puissent vivre en sécurité et en toute dignité”, a ajouté le chef chiite, exhortant les manifestants à “préserver le caractère pacifique de leur mouvement”. Depuis trois semaines, des manifestations dans le centre de Manama exigent une plus grande participation populaire dans la gestion de ce royaume, qui occupe une position stratégique dans le Golfe. Les plus radicaux des manifestants demandent la fin de la dynastie des Al-Khalifa et le départ du roi.


 

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