Haïti veut prendre en mains sa reconstruction

15-12-2011 09:05 AM


Haïti aura besoin d’un soutien international “massif” pour sa reconstruction, mais souhaite prendre en mains ce travail “colossal”, a déclaré lundi à Montréal le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, à l’ouverture de la réunion sur l’aide internationale à son pays.
Les “pays amis” d’Haïti ont décidé de convoquer une conférence internationale sur l’aide au siège de l’ONU en mars, alors que les autorités du pays ont assuré être toujours aux commandes après le séisme du 12 janvier, dont bilan final pourrait être de 150.000 morts. La décision d’organiser une conférence en mars au siège des Nations unies à New York a été annoncée à l’issue d’une réunion d’urgence à Montréal, au cours de laquelle les participants ont arrêté une série de principes qui doivent être appliqués dans l’organisation de l’aide. Ils ont notamment insisté sur une coopération étroite entre les différentes partenaires et souligné le rôle dirigeant de l’Etat haïtien. L’ampleur de la tâche à accomplir a été réaffirmée aussitôt par le Premier ministre canadien Stephen Harper. “Je n’exagère pas en disant qu’au moins dix années de travail nous attendent en Haïti”, a-t-il déclaré, appelant les participants à cette conférence à s'”investir sur le long terme”. Tant le dirigeant haïtien que les autres intervenants ont souligné que l’Etat haïtien, malgré ses faiblesses, devait jouer un rôle central dans l’organisation de la relance du pays. Dans son discours, M. Bellerive a résumé les principaux problèmes auxquels son pays est confronté treize jours après le séisme qui pourrait avoir fait 150.000 morts dans l’ensemble du pays, selon le dernier bilan des autorités. “La structure gouvernementale telle qu’elle est actuellement ne peut pas répondre à l’urgence”, a-t-il reconnu, précisant que les autorités réfléchissaient à des mécanismes pour mieux coordonner leur action avec les partenaires étrangers. Il a parlé de “comités de crise” aptes à travailler notamment avec la mission des Nations unies en Haïti, la Minustah. Le Premier ministre a évoqué aussi la centralisation excessive du pays autour de Port-au-Prince, phénomène qu’il veut éliminer à l’avenir, et la mobilisation indispensable de la diaspora haïtienne. “Pour retourner au point zéro, c’est-à-dire au point 11 janvier 2010, d’après nos premières évaluations, ça va nous prendre de quatre à cinq ans”, a-t-il dit. “Pour retourner à une situation qui, de l’avis de tous, n’était pas acceptable”, a-t-il souligné. Le Premier ministre n’en a pas moins affirmé la capacité de l’Etat de faire face à ce défi immense. “L’Etat haïtien est au travail dans des conditions précaires mais il est en mesure d’assurer le leadership que la population attend de lui”, a dit M. Bellerive. Une quinzaine de pays, dont les Etats-Unis et la France, ainsi que les Nations unies et des organisations internationales participent à la réunion présidée par le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Cannon. Parmi la population, cette conférence suscitait lundi un optimisme mesuré. “Le pays est ravagé. Je me demande bien comment le reconstruire après cette catastrophe. Le gouvernement haïtien est très corrompu”, a réagi Gesnel Faustin, 29 ans, agronome. Pour lui, le président René Préval “ne fait rien”. “Mais si les Etats-Unis, la France et le Canada se mettent ensemble pour la reconstruction, ça va aller”.

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