Des murs témoins de l’histoire

15-12-2011 09:06 AM

Névine Lameï


L’artiste suédois Mia Gröndahl, expose à l’Université américaine du Caire, des photographies qui dépeignent la vie à Gaza


Graffiti de Gaza, Messages de l’amour et de la politique,est le titre d’une exposition de photos de Mia Gröndahl, journaliste et photographe suédois, basé au Moyen-Orient depuis 1996. Après cinq ans à Jérusalem-est, elle habite maintenant au Caire. Pendant ses années dans le Moyen-Orient elle a documenté les vies des Palestiniens dans de nombreuses expositions et livres. D’ailleurs, Mia Gröndahl est cet artiste aussi connu par son livre « Les réfugiés palestiniens : 50 ans », qui a fait la matière d’une exposition inaugurée par le secrétaire général Kofi Annan, aux sièges de l’ONU à New York. 
Quant à son exposition « Graffiti de Gaza, Messages de l’amour et de la politique », actuellement tenue à l’Université américaine du Caire, elle est une exploration photographique de l’écriture de Gaza sur le mur, appelée aussi le « graffiti ». Un art qui a commencé à Gaza en 1987, pendant la première Intifada, quand il n’y avait aucun journal, télévision ou radio palestinienne dans la bande de Gaza. Ainsi, et par le biais de l’art du graffiti, considéré par les uns, comme un acte de « vandalisme », les messages qui ont écarté le long des murs de Gaza, sont devenus des moyens de communication importants, à message politique et social.
Documentant les écritures sur les murs de Gaza, l’unique moyen de communication, pendant sept ans, Gröndahl nous transmet le rôle de cette gamme colorée et étonnante de leur expression artistique, et de leur réflexion sur la situation politique changeante. Et indépendamment des slogans politiques, les murs témoignent trop de la joie et de la tristesse : les célébrations de mariage, les nombreuses victimes du conflit, et l’espoir toujours présent de la paix et de la liberté. Pour nous sur l’extérieur, les photographies de Mia Gröndahl offrent une vision panoramique de la vie passionnante et inattendue à Gaza.
L’exposition Graffiti de Gaza, perdurera jusqu’au 14 novembre, au Future Gallery de l’Université américaine du Caire. L’exposition était témoin le jour de son vernissage, d’une discussion sous le titre « Gaza d’aujourd’hui. Ce qui se produit à l’intérieur des frontières fermées », et d’une performance théâtre avec la troupe Al-Warcha de Hassan El Guerelty qui a beaucoup travaillé à collecter des monologues des enfants de Gaza, produits par la troupe Achtar de Jérusalem. Cette troupe mobilise son réseau artistique global long-construit pour produire des considérants des Monologues de Gaza avec des groupes de jeunes dans 30 villes du monde, dans autant de langues.
Graffiti de Gaza, est cette exposition de photos d’une artiste qui a su par excellence, tracer inquiétudes et soucis et même joie, de toute une population palestinienne. Une population qui se sert du bloc de béton de leur maison, pour le transformer en un travail de graffiti, l’un des médias les plus rapides et utilisées, à nos jours, par toute faction palestinienne. 
Cet art qui fortement présent à Gaza, reflète les sentiments de toute une couche d’une société, sa langue et sa conception, vis-à-vis du monde dans lequel elle vit. Ceci par le biais d’une écriture calligraphique arabe, claire, simple, lisible et touchante. Une écriture peinte, effacée ou gardée par d’autres, reste un témoin de l’histoire. 


 

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