Grande encyclopédie de l’histoire nationaliste

15-12-2011 09:05 AM



Al Saadani nous a quitté le 4 mai 2010,  à l’âge de 82 ans.
Adieu père du sarcasme
Mahmoud Al-Saadani est considéré comme l’un des plus éminents pionniers de l’écriture sarcastique dans le monde arabe. A intelligence et pensée de fer, Al-Saadani n’a pas cessé en dépit de sa maladie et jusqu’à son dernier souffle, d’arrêter ses écritures journalistiques pour le magazine égyptien “ Al-Mossawar ” et le quotidien “ Akhbar Al Youm ”. Son talent réside dans sa capacité de lacer l’histoire avec des observations aigues au sujet de la vie contemporaine.
Parmi ses livres les plus éminents citons : “ Hékayat qahwet katkout ”  (les histoires du café Katkout), “ Amrica ya wika, Misr men tani ”  (L’Amérique ô Wika, l’Egypte de nouveau), “ al mawkous fi bilad al félouss ” (le malheureux au pays de l’argent), “ al-walad al-chaqi fil segn ” (l’enfant agité en prison), “ Himar min al-charq ”  (Un âne de l’Orient), et “ Al-Zorafaa wal modhétkoune ”  (les sympas et les joyeux) qui traite d’un bon nombre de comédiens. Doué pour le théâtre, Al-Saadani  jouit de plusieurs écrits théâtraux, pour ce qu’il appelait “ Le théâtre, père des arts ”. L’un des ses recueils de nouvelles les plus éminentes, c’est “ Khokha Al-Saadan ”  qui dans le temps, était prévu compléter les écrits du fameux écrivain égyptien Youssef Idriss. Cependant, Al-Saadani a abdiqué ses écritures rhétoriques traditionnelles,  pour sculpter un “ nouveau dictionnaire ” propre à lui, aux lexiques mêlant le dialectal au classique. Comme dans ses mémoires : “ Al walad al chaqi fil manfa ”  (l’enfant agité en exil) qui mêle mémoires quotidiennes, aventures journalistiques à corvées personnelles.
D’autre part, Al-Saadani avait un goût pour la musique. Dans les années 1950, il a rédigé un livre sous le titre de  ”Alhane al-samaa ”  (Mélodies du ciel), sur un bon nombre de récitatifs du Coran dont les cheikhs Mohamad Refaat et Moustapha Ismail.
C’est en 2009 que Mahmoud Al-Saadani qui, né le 28 février 1928, au gouvernorat d’Al Ménoufiya, et qui a vécu à Guiza, reçoit l’armure du syndicat des journalistes. Al-Saadani a participé à la publication d’un bon nombre de journaux et de magazines en Egypte et en dehors du pays. Il a ainsi travaillé au journal “ Al-Masri ”, puis à “ Dar Al-Hilal ”. Ceci a eu lieu  avant la révolution de 1952. Ensuite au journal “ Al-Goumhouriya ”  et “ Rose Al-Youssef ”.  Il a également occupé le poste de rédacteur en chef du magazine “ Sabah Al-Kheir ”. Dans les années 1970, Al Saadani quitte l’Egypte, pour se déplacer dans plusieurs pays arabes.  Suite à son déplacement, il occupe la gestion  rédactionnelle du journal “ Al-Fagr ”  aux Emirats Unis. Ceci eut lieu avant son exil en 1982, en Bretagne où durant sa résidence, il a publié son magazine “ 23 juillet ”  qui dénonçait le régime de Sadate et défendait le régime nassérien et la révolution de 1952. Al-Saadani retourna en Egypte après l’assassinat de Sadate.
Le talent de l’écrivain et journaliste Mahmoud Al-Saadani résidait dans sa capacité de lacer l’histoire avec des observations aigues, au sujet de la vie contemporaine. Les plaisanteries d’Al-Saadani étaient nées des disparités et des contradictions, de l’exagération et des calembours. Al-Saadani a eu un cadeau pour remanier n’importe quelle situation, l’assaisonnant avec son humeur typique égyptienne. Ses amis le considèrent comme le meilleur artiste qui illustre et relate l’humeur inépuisable de la vie.
Névine Lamei



 


 



 

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