Le film « Capharnaüm » au Cinéma de Mounira

27-09-2023 06:05 AM


Demain lundi 18 septembre à l’Auditorium de l’Institut français d’Egypte à Mounira aura lieu la projection du film « Capharnaüm ». C’est un film dramatique américano-franco-libanais sorti en 2018 écrit par Nadine Labaki, Jihad Hojaily et Michelle Keserwany avec la participation de Khaled Mouzanar et Georges Khabbaz. Le film était en sélection officielle au Festival de Cannes 2018. Trois fois primé, il a reçu le prix du jury, le prix du jury œcuménique et le prix de la citoyenneté. Il a été ensuite sélectionné pour représenter le Liban à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

« Capharnaüm » relate que dans un quartier pauvre de Beyrouth, Zain vit entre sa famille à problème et de petits trafics dans les rues. Entouré de sept frères et sœurs, il pense avoir 12 ans. Ses parents violents ne lui ont jamais demandé de carte d’identité et il ne peut empêcher que l’une de ses sœurs de 11 ans Sahar soit vendue à un marchand de fruits et légumes pour deux poulets. Exaspéré, il quitte le domicile parental et trouve refuge chez Rahil une femme de ménage éthiopienne clandestine. Zain devient le baby-sitter de son fils d’un an, Yonas.

Lorsque Rahil ne revient pas du travail un jour pour des problèmes de papiers, il est obligé de se débrouiller seul avec le petit. Tandis que la mère est retenue en prison, il rencontre Maysoun, une fillette qui lui apprend qu’elle projette de quitter le Liban pour aller en Suède grâce à la complicité d’Aspro, tenancier peu scrupuleux d’une boutique des souks du centre-ville. Celui-ci informe Zain qu’il peut faire de même pour lui à condition de lui céder le petit – ce qu’il accepte de faire à contrecœur – et de lui fournir un papier officiel de naissance.

Il retourne alors chez ses parents pour tenter d’en trouver un. Sans rien de valable, il se fait rabrouer notamment par son père qui finit par l’insulter. Par ailleurs, il apprend que sa sœur Sahar qui a été mariée est morte enceinte de trois mois peu après. Furieux, Zain quitte une nouvelle fois et sans plus attendre ses parents en emportant un couteau pour régler ses comptes au mari de sa sœur décédée.

À l’intérieur d’un tribunal, Zain est présenté devant le juge. À la question : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? », Zain lui répond : « Pour m’avoir donné la vie ! ». Capharnaüm retrace l’incroyable parcours de cet enfant en quête d’identité et qui se rebelle contre la vie qu’on cherche à lui imposer.

Plus tard, il est interpellé, jugé et mis en prison pour cinq ans. Un jour, sa mère lui rend visite et lui apprend qu’elle attend à nouveau un enfant qu’elle pense appeler du même prénom que sa sœur, s’il s’agit d’une fille. Dégoûté par son manque de remords, il contacte les médias leur disant qu’il n’en peut plus des parents qui négligent leurs enfants et envisage de poursuivre les siens. Lorsque le juge lui demande ce qu’il souhaite, il répond : « Je veux qu’ils arrêtent d’avoir des enfants ». Zain révèle également qu’Aspro revend illégalement des gamins à des familles. La maison d’Aspro est vidée et enfants et parents sont à nouveau réunis, notamment Yonas et Rahil. Une photo de Zain est prise pour l’établissement de son passeport. Le visage morne, le photographe lui signifie que « C’est pour une carte d’identité, et non pour un certificat de décès », et Zain parvient à sourire.

Nadine Labaki est une réalisatrice, scénariste et actrice libanaise et canadienne, née le 18 février 1974 à Beyrouth. Elle s’est fait connaître pour la première fois en tant qu’actrice au début des années 2000. Sa carrière cinématographique a débuté en 2007 après la sortie de son premier film, « Caramel », présenté en première au Festival de Cannes. Elle est connue pour démontrer les aspects quotidiens de la vie libanaise et couvrir une gamme de questions politiques telles que la guerre, la pauvreté et le féminisme. Ayant grandi pendant la guerre civile libanaise, les films de Labaki s’inspirent de ses expériences de troubles politiques dans son pays d’origine, explorant souvent les thèmes de la violence et des traumatismes. Les films de Labaki remettent en question l’apathie face à des questions importantes, telles que la crise des réfugiés et la pauvreté. Bien que les thèmes de la guerre et de la tragédie soient prédominants dans les œuvres de Labaki, l’humour l’est aussi. Ses films couvrent la guerre civile libanaise et ses impacts durables sur le pays. Ses expériences ont eu un impact personnel sur Labaki, ainsi que la manière dont elles ont façonné sa réalisation cinématographique. Elle est la première réalisatrice arabe à être nominée pour un Oscar dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère pour son troisième film, « Capharnaüm ».
Tout en essayant de réfléchir aux concepts du scénario, son équipe a trouvé des idées qu’elle souhaitait inclure, telles que « le travail des enfants, les droits des travailleurs migrants, les droits des enfants, l’absurdité de devoir avoir des papiers pour prouver qu’on existe, l’absurdité des frontières et du mariage précoce”

Labaki pense que l’origine du film est liée au « désir de braquer des projecteurs sur l’envers du décor de Beyrouth, et de toutes les grandes villes ». La réalisatrice a choisi des acteurs non professionnels pour la plupart d’entre eux, comme c’était déjà le cas dans son précédent film, « Et maintenant, on va où ?”. L’acteur qui joue le garçon de 12 ans, Zain Al-Rafeea, est un réfugié syrien arrivé au Liban à l’âge de 7 ans et « pour tous les commentateurs une révélation.
L’actrice qui incarne la mère éthiopienne, Yordanos Shiferaw, est elle-même une immigrée sans-papiers ; elle a été arrêtée puis relâchée pendant le tournage, comme c’est le cas pour le personnage de Rahil dans le scénario du film. « Entièrement porté par un casting de sans-papiers, le film mêle réalité et fiction ». Lors de sa présentation au festival de Cannes, le film a reçu une ovation à l’issue de sa projection. La présidente du jury Cate Blanchett est apparue alors très émue,
La projection du film aura lieu de 18:30 à 20:00. Séance gratuite.

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