Hommage à Léonard de Vinci, génie universel de la Renaissance

11-05-2019 08:04 AM


Le 2 mai 1519,au manoir de Cloux – appelé aujourd’hui château du Clos-Lucé,sur les hauteurs de la ville d’Amboise, Léonard de Vinci meurt, après avoir passé les trois dernières années de sa vie dans cette gracieuse demeure de la vallée de la Loire.

Le jour exact du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, Emmanuel Macron a reçu en Touraine son homologue italien Sergio Mattarella, pour célébrer la culture européenne et l’amitié franco-italienne. Avec son épouse Brigitte et le ministre de la Culture Franck Riester, le chef de l’Etat s’est recueilli avec Sergio Mattarella sur la tombe du peintre à la chapelle Saint-Hubert du château royal d’Amboise.

Ce château est l’un des emblématiques châteaux de la Loire. Place forte médiévale fief du duché d’Amboise, le château devient une résidence royale à la Renaissance sous les règnes de Charles VIII et François Ier. Occupé par la puissante cour de France, le monument attire alors des artistes venus de toute l’Europe. Parmi eux, Léonard de Vinci dont on célèbre le 500ème anniversaire de la mort (1519-2019). Invité par le roi de France à venir se mettre à son service, le génie italien passera trois années à ses côtés et sera inhumé au château à son décès. Sa sépulture est toujours visible dans la chapelle Saint Hubert. Haut lieu de l’Histoire de France, étape incontournable en Val de Loire, le château royal d’Amboise possède une exceptionnelle collection de mobilier, témoignant du raffinement artistique de la première Renaissance Française.

La dernière demeure du maître Toscan attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs et les délégations italienne et française sont venues se recueillir jeudi 2 mai 2019 sur sa tombe dans la petite chapelle gothique du château.

A l’occasion des 500 ans de la Renaissance et de l’anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, le château d’Amboise et la région du Centre-Val de Loire ont renduun hommage digne de ce nom au peintre et inventeur visionnaire, avec un programme regroupant 500 événements à travers toute la région tout au long de l’année. Le manoir du Clos Lucé est devenu quant à lui un musée à l’honneur du plus grand des génies de l’époque.

Si le château d’Amboise fût une terre d’accueil pour de nombreuses personnalités de renom, il est bon de revenir en arrière, en ce jour anniversaire de sa mort, pour comprendre pourquoi Amboise a retenu la venue de Léonard de Vinci.

Si cette ancienne demeure royale, bordant la Loire, fait la fierté des Amboisiens, c’est avant tout grâce à Charles VIII, qui donna toute son envergure à Amboise. Il transforma la vieille forteresse, où il avait passé son enfance, en un superbe château dont l’architecture traduit les prémices de la Renaissance.

L’histoire du château d’Amboise s’apparente à une trahison : celle de Louis d’Amboise, qui essaya d’enlever le roi Charles VII le 8 mai 1431, dans les environs du château de Chinon. Pour cela, il fut condamné à mort et la seigneurie d’Amboise fut confisquée et rattachée à la couronne par lettres patentes le 4 septembre 1434. Après une longue occupation d’Amboise par les Anglais, Charles VIII, qui depuis sa naissance a vécu à Amboise, décide de reconstruire la forteresse. Il rapporte d’Italie des meubles et un horticulteur, Pacello de Mercogliano.

En 1495, le château s’agrandit de plusieurs bâtiments : l’aile du logis du Roy, puis la grosse tour des Minimes avec sa large rampe hélicoïdale, la tour Hurtault (ou tour de César) et la chapelle Saint-Hubert de style gothique flamboyant. Lorsque Charles VIII y meurt accidentellement, Louis XII puis François Ier poursuivent les travaux.

Au XVIe siècle, très précisément à l’automne 1516, le roi François Ier, ami des artistes et des hommes de lettres, invite le célèbre peintre Léonard de Vinci à s’installer au Manoir du Cloux à proximité immédiate du château d’Amboise. Léonard de Vinci, alors âgé de 64 ans, amène avec lui trois de ses tableaux célèbres, dont le fameux portrait de La Joconde. Le souverain prenait plaisir à discuter avec le génie italien et lui offrit une pension princière de 700 écus d’or après l’avoir nommé premier peintre, architecte et ingénieur du roi. Le rêve d’Italie est une sorte d’obsession pour les rois de France et le raffinement des cours qu’ils ont vus dans la péninsule italienne et au-delà de la puissance militaire et financière du royaume qui est sans doute à ce moment-là le royaume le plus puissant d’Europe occidentale. Il y a cette volonté que la cour de France doive être au même niveau de rayonnement culturel.

Le peintre et philosophe n’était pas venu à Amboise pour mourir, mais pour travailler. François Ier lui confie alors de nombreux travaux. C’est ainsi qu’il imagina les plans d’un château idéal qui auraient très probablement inspiré la construction du château de Chambord.

Hôte du roi de France, Léonard de Vinci laisse ce dernier dans un profond chagrin. L’amitié qui liait les deux hommes était grande, François Ier manifestant son admiration pour de Vinci par plusieurs gratifications. Son mécène confie qu’il ne croyait pas «qu’un homme possédât autant de connaissances».
Le souverain français, homme cultivé et raffiné, connu pour son amour de l’art italien, n’avait pas hésité à ouvrir les portes d’une de ses résidences à «l’homme universel» venu depuis Rome. Léonard de Vinci arrive donc en France en 1516, avec deux assistants artistes-peintres, Francesco Melzi et Salai. Bien qu’affaibli physiquement – une probable thrombose cérébrale lui paralyse la main droite -, Léonard de Vinci continue de mener diverses études et recherches scientifiques. Il travaille par exemple au projet de Romorantin, prévoyant la construction d’une ville nouvelle. Mais la concrétisation de ce chantier pharaonique est rendue caduque par la mort du génie.
En dépit de plusieurs projets inachevés, l’héritage de Léonard de Vinci est immense. Viennent d’abord à l’esprit de célèbres tableaux: la Vierge aux rochers (vers 1482-1483) et la Cène(1497), l’incontournable Joconde (vers 1503-1507) ou encore la Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne (vers 1508-1510). Dans le domaine de la peinture, il laisse aussi des écrits théoriques, notamment le Traité de la peinture dont l’artiste conçoit le projet vers 1490, et qui sera édité en 1651.
Léonard de Vinci s’intéresse aussi à toutes les branches de la science, comme en témoignent ses écrits et ses étonnants carnets de dessins, dont les châteaux de Windsor, (Angleterre), et du Clos-Lucé détiennent d’importantes collections. Il souhaite atteindre la connaissance totale de l’univers visible, dans ses structures et ses mouvements. Tout en célébrant «la suprême certitude des mathématiques», il est avant tout un «visuel», pour qui l’œil, «fenêtre de l’âme, est la principale voie par laquelle notre intellect peut apprécier pleinement l’œuvre infinie de la nature».
Ses trois domaines de prédilection sont l’anatomie, la mécanique et la vie du globe terrestre. Là encore, ses abondantes notes et ses minutieux croquis révèlent son génie. Dessins d’anatomie comparée, schémas d’inventions balistiques, de chars d’assaut, de ponts et de canaux, projets de machines volantes, études de tourbillons, croquis panoramiques montrant la formation des vallées alpines, analyses de fossiles et de la forme des coquilles… Son sens visionnaire est à la hauteur de sa sagacité.
En 67 ans de vie, Léonard de Vinci se forme à Florence, puis œuvre à Milan au service de la famille Sforza; pour des raisons politiques, il se réfugie ensuite à Venise, revient à Florence, est appelé à Rome auprès des Médicis, puis est invité à rejoindre la cour du roi de France. Un destin italo-français mais un rayonnement universel pour cet homme d’origine modeste, né le 15 avril 1452 à Anchiano, hameau de Vinci, petite ville de Toscane proche de Florence.

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