Disparition de l’acteur franco-égyptien Gamil Rateb

21-09-2018 11:21 AM


Disparition de l’acteur franco-égyptien Gamil Rateb

Le célèbre acteur franco-égyptien Gamil Rateb, est décédé mercredi matin à l’âge de 92 ans. L’acteur a été très apprécié en Egypte et à l’étranger. Né le 28 novembre 1926 au Caire, Rateb a fait carrière depuis 65 ans et a joué dans des films et des émissions de télévision égyptiens et français.

Le défunt artiste est le neveu de la célèbre activiste égyptienne Hoda Chaarawi (1879-1947) et est issu d’une famille aisée. Diplômé du lycée, il est entré à la faculté de droit français au Caire puis, après la première année, il se rendit à Paris pour terminer ses études de droit et d’économie, mais il a préféré étudier le théâtre. C’est ainsi qu’il a joué dans «Très ado sans rien (1947)» de Shakespeare. Pour couvrir ses frais de subsistance, Gamil a travaillé dans de petits travaux en plus de la carrière d’acteur et est ensuite devenu un membre éminent de la Comédie Française. Le cinéaste américain Carol Reed a présenté Gamil Rateb dans «Trapèze (1956)» avec Burt Lancaster, Tony Curtis et Gina Lollobrigida.

Sa première apparition au cinéma a eu lieu en Egypte en 1946 dans le film « Je suis l’Orient » aux côtés notamment de l’actrice française Claude Godard, puis il est retourné en France pour continuer l’œuvre d’art au cinéma. Il est revenu en Egypte au milieu des années soixante-dix. Depuis ce temps, il fut intensivement, covedette dans un grand nombre de films égyptiens, y compris: « Kafany Ya Kalb », (Pas de consolation ô mon cœur), « Amour en prison », « Le début », « Les oiseaux de l’obscurité » et au niveau de la série télévisée, il a pris part à plusieurs feuilletons comme: « Yawmiat Wanis » (Mémoires de Wanis), « El-Raya al-Bayda » (Le drapeau blanc ), « Les Amis », « Le visage de la lune ».

Gamil s’est également montré dans de nombreuses séries télévisées comme; «Rehlat al-million », (le voyage pour devenir millionnaire) et «Sonbol baad al-million », (Sonbol… un millionnaire). Il a joué le rôle du méchant à sa manière unique et a excellé dans des rôles autoritaires et aristocratiques, en particulier avec Faten Hamama dans «Hekaya waraa koll bab » (une histoire derrière chaque porte).

Il parlait l’anglais et le français couramment et était habitué à jouer dans des pièces françaises lors de son séjour en France.

Il a été un candidat pour le rôle de “Khaled Safwan” dans le film “El-Karnak”, mais en raison de son étrange accent qui l’a privé du rôle, le rôle est allé à l’artiste “Kamal El-Chennawi”.

“Gamil Rateb” a également travaillé dans le cinéma tunisien et français après sa participation au cinéma égyptien.

Sa carrière en Egypte et en France lui a valu plusieurs distinctions égyptiennes et françaises, dont la Légion d’honneur de grade de chevalier en France en 2006.

Parmi ses œuvres les plus notables citons « Lawrence d’Arabie » (Lawrence of Arabia), un film britannique réalisé par David Lean, sorti en 1962. Il est inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence dont le rôle est interprété par Peter O’Toole.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’officier du Royaume-Uni Thomas Edward Lawrence, en poste à la surveillance du canal de Suez, conseille aux Arabes du chérif Fayçal ibn Hussein en Syrie de se révolter contre les Turcs de l’Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne.

Ce film est considéré comme un des chefs-d’œuvre du cinéma : il a été récompensé par sept oscars, dont celui du meilleur film. Il a propulsé Peter O’Toole et Omar Sharif au rang de légendes du cinéma. Il est aussi particulièrement bien classé dans le Top 100 de l’American Film Institute, où il se trouve être à la septième place. Le tournage a duré plus d’un an, de mai 1961 à octobre 1962. Une partie de ce tournage s’est déroulée à Almería en Espagne pour les scènes se passant dans le désert, ainsi qu’aux studios Texas Hollywood. La Place d’Espagne à Séville a été utilisée pour figurer le Quartier Général de l’Armée de la Grande-Bretagne. D’autres scènes furent tournées au Maroc (notamment à Agadir et Ouarzazate), ainsi qu’en Jordanie et en Syrie.

Gamil a aussi pris part au film « Adieu Bonaparte » de Youssef Chahine. En 1798, Bonaparte envahit l’Égypte et se pose en libérateur face à l’oppression turque. Il est accompagné du général Caffarelli, homme de cœur et d’esprit, qui se lie d’amitié avec deux jeunes Égyptiens. Au fur et à mesure, Bonaparte se révèle un conquérant sans scrupules et la résistance s’organise. Le général Caffarelli et ses deux disciples en feront partie.

Gamil était connu pour son rôle dans le film tunisien « Poussière de diamant ». Abbes, vieil aristocrate, est agressé un soir dans la rue par un voyou. Il est secouru par une jeune inconnue, Kinza, dont il tombe éperdument amoureux.
Son dernier rôle a été attribué en 2018 à « Hier », un drame hongrois qui suit un propriétaire de société d’ingénierie sur un site en Afrique du Nord.
Alors que la nouvelle de sa mort était annoncée, de nombreuses stars du monde arabe se sont rendues sur les réseaux sociaux pour se souvenir de Rateb. Hend Sabri, qui a rendu hommage au regretté acteur, a eu le «privilège» de travailler avec Rateb dans le drame égyptien « L’Aquarium ». L’actrice a décrit l’acteur comme «un artiste rare qui a défié les frontières». Nancy Ajram, Zeina et Asser Yassine étaient également parmi ceux qui se sont rendus sur Twitter.
A noter que Gamil a été honoré lors de la septième édition du Festival du Film Africain de Louxor qui s’est déroulé du 16 au 22 mars 2018 ainsi que lors de la 29ème édition du Festival international du film du Caire.

Ses récompenses ont été les suivantes: Festival du film et des cultures méditerranéennes de Bastia 1991 : prix d’interprétation pour « Poussière de diamants », Biennale des cinémas arabes de l’IMA (Institut du monde arabe) 1992 : prix d’interprétation pour « Poussière de diamants », Magazine Visions 1992 : prix d’interprétation pour « Poussière de diamants », Festival méditerranéen des nouveaux réalisateurs de Larissa 2004 : prix d’interprétation pour « La Danse éternelle », Festival international du film de Dubaï 2011 : récompense pour l’ensemble de sa carrière, la première catégorie de l’Ordre tunisien du mérite culturel.
L’écran du cinéma ou de la télévision n’oubliera pas les traits innocents, bons, complexes et diaboliques en même temps de Gamil Rateb qui a gravé les figures qu’il incarnait dans la conscience des téléspectateurs égyptiens et arabes. Le public n’oubliera pas le sourire sarcastique qui traduit la complexité du monde qui nous entoure et transmet la dialectique du mal, qui n’est pas sans principes inhérents, reflétant le parcours de la naissance du héros maléfique riche et profond, qui plonge dans la personnalité, ne comptant pas seulement sur ses caractéristiques externes.

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