Le passage à l’heure de 2012

15-12-2011 09:07 AM

Abdel Massih Felli



À la lumière du résultat des élections cantonales de cette semaine en France, quelles stratégies vont-elles se mettre en place d’ici la présidentielle de 2012? Le rapport de forces s’établit ainsi: 50 % grosso modo pour la gauche (Parti Socialiste PS), 30 % pour la droite, 15 % pour le Front national (FN) et 5 % d’intérêts locaux. Cela signifie que le candidat de la droite modérée, par hypothèse Nicolas Sarkozy, ne pourra être réélu qu’avec le renfort des voix du FN au second tour, avec le risque qu’à trop draguer cet électorat, il le fasse trop grandir. Il lui faudra choisir entre continuer à chasser sur ces terres-là et mettre la gomme sur l’islam, l’immigration et la sécurité, et le lien un peu trouble que l’on peut faire entre ces trois éléments ou bien essayer de montrer qu’on s’adresse d’abord à la priorité de ces électeurs frontistes, la souffrance sociale, tout en affirmant la différence de valeurs. L’équation est compliquée.
Nicolas Sarkozy, qui veut absolument débattre de la laïcité, semble l’avoir résolue. A-t-il déjà perdu? La droite modérée est divisée. Tous les sondages qui mettent la présidente du FN en position d’être deuxième sont avec des hypothèses Villepin, Morin, parfois d’autres. Entre 8 et 10 points sont occupés par des candidatures diverses, ce qui était exactement le problème de la gauche en 2002.
Les appels à annuler le débat sur la laïcité et l’islam, prévu par l’UMP la semaine prochaine, se multiplient et lézardent un peu plus une majorité ébranlée par son récent échec aux élections cantonales.
Dans un appel commun, 48 députés soulignent que Martine Aubry a «la légitimité pour rassembler tous les socialistes et toute la gauche en vue de 2012». Élections cantonales, conséquences locales? C’est évidemment ce dont Nicolas Sarkozy et sa majorité essaient de se persuader au vu des résultats préoccupants pour la droite. Mais du côté du Front national comme des partis de gauche, tout le monde a mis, dès lundi soir, sa montre à l’heure de 2012.
Du côté de Nicolas Sarkozy, la priorité serait plutôt de remettre tout le monde dans son camp à la même heure et sur la même longueur d’onde. Car ces élections marquées par la poussée du FN ont relancé à l’UMP les doutes sur la stratégie de Nicolas Sarkozy.


 


 

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