La révolte arabe touche la Syrie

15-12-2011 09:07 AM


De nouvelles violences ont fait au moins six morts mercredi à Deraa dans le sud de la Syrie, où les forces de sécurité ont lancé un assaut près de la mosquée où s’étaient retranchés des manifestants, a-t-on appris auprès d’un militant syrien. Ce serait le bilan le plus lourd depuis le début de manifestations dans cette ville dans le sillage des révoltes populaires dans le monde arabe. Selon un militant interrogé par l’Associated Press et qui a requis l’anonymat par peur de représailles, un membre des secours figure parmi les morts. La télévision d’Etat syrienne rapporte que quatre personnes sont mortes quand “une bande armée” a attaqué une ambulance à Deraa. Un médecin, un infirmier, un chauffeur et un policier figurent parmi les morts, selon la télévision. Au cours du week-end, sept personnes avaient été tuées par les forces de sécurité lors de manifestations anti-gouvernementales à Deraa, selon des témoins et des militants. Le gouverneur de la province Faisal Kalthoum a été limogé mardi, selon un responsable syrien.   Liberté et corruption  La tension est à son comble entre la jeunesse et les forces de l’ordre dans la région de Daraa située à 120 km au sud de Damas, compte plus de 75 000 habitants et se situe près de la frontière avec la Jordanie, le Liban et Israël. Pour cause, 15 élèves âgés de 13 à 15 ans sont détenus par la police depuis près d’un mois pour avoir écrit sur des murs des slogans anti-régime qu’ils avaient entendus à la télévision. Notre Observateur nous fait part des affrontements dans cette province reculée du sud-ouest de la Syrie. La Syrie est un pays de 22 millions d’habitants. Le pouvoir est concentré entre les mains de la famille Al Assad depuis 1970, date d’accession au pouvoir de Hafez Al Assad suite à un coup d’Etat. A sa mort, en 2000, il est remplacé par son fils Bachar Al Assad. Le mouvement de protestation en Syrie a été lancé le 15 mars à Damas après un appel d’une page Facebook réclamant “une Syrie sans tyrannie, sans loi d’urgence ni tribunaux d’exception, sans corruption ni vols, ni monopole des richesses”. “Dieu, la Syrie, la liberté. Quiconque tue son propre peuple est un traître”, ont crié les manifestants. Les manifestants réclamaient des réformes démocratiques et dénonçaient la corruption. Les manifestations de Deraa et leur répression constituent les événements les plus graves en Syrie depuis le début de la vague de révolte qui secoue les pays arabes. Des centaines de manifestants ont mis le feu au palais de justice et à d’autres bâtiments et voitures dans la ville de Deraa, en proie à de violentes protestations contre le pouvoir. Les manifestants ont également tenté de marcher vers la maison du gouverneur mais ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre qui ont tiré en l’air des balles réelles et des gaz lacrymogènes. Un peu plus tôt, les autorités syriennes avaient indiqué qu’elles libèreraient des manifestants, dont 15 enfants, arrêtés à Deraa, au lendemain d’une manifestation dans cette ville qui a fait au moins quatre morts. Condamnation mondiale  Le gouvernement syrien a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les violences à Deraa. “Les États-Unis condamnent fermement les violences qui ont été commises en Syrie et appellent le gouvernement syrien à autoriser les manifestations pacifiques “, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Tommy Vietor. De son côté le secrétaire général de l’ONU a appelé Damas à la retenue et a jugé inacceptables l’utilisation d’armes létales et l’arrestation arbitraire de manifestants agissant de manière pacifique. Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, “l’usage excessif de la force”, qui a fait “au moins 6 morts” depuis vendredi en Syrie, où des manifestations contre le pouvoir sont violemment réprimées. “La Syrie doit cesser de tirer à balles réelles et tout autre usage excessif de la force contre les manifestants”, a insisté l’organisation de défense des droits de l’homme située à New York.  


 

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