César du cinéma

15-12-2011 09:05 AM

Névine Lameï


La 35e édition des Césars du cinéma, et la 60e du Festival du film de Berlin qui se sont tenues en février dernier, sont deux événements cinématographiques majeurs à considérer.

 


Cette année, la 35e édition des Césars qui est un panorama complet du cinéma français contemporain, qui s’est déroulée le 27 février 2010, au théâtre du Châtelet, à Paris, et qui a récompensé les films  sortis en 2009, a été présidée par l’actrice française Marion Cotillard. Auréolée de deux César et d’un Oscar, elle a lancé la cérémonie des Césars.
La cérémonie des Césars 2010 a été également menée tambour battant par deux icônes des planches, Valérie Lemercier et Gad Elmaleh en maîtres de cérémonie.
Un hommage a été rendu à Eric Rohmer, le réalisateur de l’inoubliable ” Pauline à la plage “, disparu à la mi- janvier.
Sigourney Weaver a remis un prix spécial à Harrison Ford.
Créés par Georges Cravenne en 1974, les Césars sont attribués annuellement après un vote des professionnels du cinéma français. La sélection porte sur les films sortis en salles entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année précédente, et sur les techniciens et artistes ayant collaboré à ces films.
Le palmarès était sûrement teinté de politique tant nombre de films collent à des sujets d’actualité pour le moins brûlants. Entre ” Welcome ” qui aborde le sujet des immigrés prêts à tout pour traverser la Manche, ” Un Prophète ” dont l’intrigue prend corps en prison ou encore ” La journée de la Jupe ” qui traite de la violence minant les établissements scolaires, nul doute que les projecteurs du théâtre du Châtelet contribuaient à alimenter le débat public.
D’ailleurs, les nominations 2010 pour le César du meilleur film étranger, qui ont été dévoilées par l’Académie le 22 janvier, mettent en avant un très jeune réalisateur canadien, Xavier Dolan (” J’ai tué ma mère “), nouveau prodige du cinéma à peine âgé de 21 ans, qui parade aux côtés de pointures du box-office : ” Avatar “, ” Le Ruban blanc “, ” Slumdog Millionnaire “, ” Harvey Milk “, ” Gran Torino “…
Côté acteurs, François Cluzet, nommé deux fois, pour ” A l’origine ” et ” Le dernier pour la route “, concurrence Ivan Attal, Tahar Rahim (” Un Prophète “) et Vincent Lindon (” Welcome “).
Niels Arestrup et Tahar Rahim (” Un Prophète “) se distinguent pour leurs performances d’acteurs dans le film d’Audiard, et sont en compétition pour le César du meilleur acteur dans un second rôle.
Chez les femmes, Isabelle Adjani pour la ” Journée de la Jupe “, est concurrencée par Dominique Blanc, Kristin Scott-Thomas, Sandrine Kiberlain (” Mademoiselle Chambon “) et Audrey Tautou (” Coco avant Chanel “).
Avec 1,2 million d’entrées, “Un prophète” qui nous plonge dans l’univers carcéral est nommé dans 13 catégories. Meilleur film, meilleur réalisateur (Jacques Audiard), meilleur acteur dans un second rôle (Niels Arestrup), mais aussi meilleur acteur (Tahar Rahim) et meilleur espoir (Tahar Rahim et Adel Bencherif).
Deux films tournés dans le Nord de la France étaient également dans les hautes sphères de la compétition : “A l’Origine” de Xavier Giannoli et “Welcome” de Philippe Lioret. Le premier est nommé 11 fois, notamment dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (François Cluzet) ou encore meilleure actrice dans un second rôle (Emmanuelle Devos). Tourné dans la région de Cambrai, le film de Giannoli, sept fois nommé aux César en 2007 pour son précédent film “Quand j’étais chanteur”, reprend cette fois un fait divers, une histoire qui se joue autour d’une construction d’autoroute. Sorti le 11 novembre, ce film à petit budget qui réunit François Cluzet, Emmanuelle Devos et Gérard Depardieu a attiré un peu plus de 310.000 spectateurs. Dans “Welcome”, Philippe Lioret s’attaque avec pudeur au problème des migrants errant à Calais.
A noter également “La Journée de la jupe” de Jean-Paul Lilienfeld pouvait valoir à Isabelle Adjani son cinquième César comme meilleure actrice. Très attendu également, François Cluzet, détenteur du César du meilleur acteur en 2007 pour “Ne le dis à personne” de Guillaume Canet, est nommé deux fois pour le titre de meilleur acteur.
La remise du traditionnel César d’honneur risque d’agiter l’assemblée puisque Sigourney Weaver délaisse son ” Avatar ” pour remettre le prix à Harrison Ford. L’acteur, qui sillonne le cinéma depuis les années 1970, passe des caméras de George Lucas (“American Graffiti” 1973, ou “Star Wars-épisode IV” 1977) à celles de Francis Ford Coppola (“Conversation secrète” 1974), en passant par celles de Ridley Scott (“Blade Runner” 1982) ou de Sydney Pollack (“Sabrina” 1995), sans oublier Steven Spielberg à qui l’on doit les sagas de l’aventurier “Indiana Jones”.
En lice pour le César du meilleur film étranger, le choix était cornélien entre “Avatar” de James Cameron, “Gran Torino” de Clint Eastwood récemment décoré de la Légion d’Honneur, le biopic “Harvey Milk” de Gus Van Sant, “J’ai tué ma mère” du Québécois Xavier Dolan, le film d’animation “Panique au village”, “Le Ruban blanc” de Michael Haneke, dernière Palme d’Or du Festival de Cannes, et le film aux huit Oscars “Slumdog millionnaire”.
Avec 200,85 millions d’entrées en 2009, le cinéma français enregistre sa plus haute fréquentation depuis 27 ans. Le succès des comédies comme “Lol” de Lisa Azuelos, “Le Petit Nicolas” de Laurent Tirard ou “Neuilly sa mère” de Gabriel Julien-Laferrière n’a pourtant pas encore permis la création d’un César de la meilleure comédie, comme l’avait suggéré, l’année passée, Dany Boon.


Festival du film de Berlin


A l’occasion de 60e Berlinale, le Festival international du film qui s’est tenu à Berlin du 11 au 21 février, Frédéric Mitterrand a remis les insignes d’officier de la légion d’honneur au réalisateur Wim Wenders, de commandeur des arts et lettres à la comédienne Hanna Schygulla, d’officier dans l’ordre des Arts et des Lettres à la comédienne Senta Berger, de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres à la comédienne Martina Gedeck et au réalisateur, scénariste, et acteur Fatih Akin.
Cette année, le Festival de Berlin fêta ses 60 ans d’existence en compagnie de Shutter Island, du dernier Polanski, ou encore de Mammuth, nouveau long-métrage groenlandais.
Le Festival de Berlin est souvent présenté comme le troisième grand rendez-vous du cinéma européen après le Festival de Cannes et la Mostra de Venise. Cette année, il devait une nouvelle fois mériter cet honneur, avec les projections exceptionnelles de ” Shutter Island ” , de Martin Scorsese et de ” The Ghost Writer “, de Roman Polanski . Deux films attendus, présentés hors compétition, qui rappellent que la Berlinale est l’un des rendez-vous incontournables des cinéphiles.
Présidé cette année par Werner Herzog ( Aguirre ) et fit la part belle au cinéma anglophone. L’occasion de découvrir si ” The Killer Inside Me “, un drame psychologique porté par Casey Affleck et Jessica Alba choqua autant les Berlinois que les spectateurs de ” Sundance “. James Franco était en compétition dans le rôle d’Allen Ginsberg dans Howl , avant de présenter son premier court-métrage, et Ben Stiller était  à la tête de Greenberg , de Noah Baumbach . Hors compétition, ” The Kids are Alright “,  avec Mark Ruffalo et Julianne Moore était très attendu par les critiques.
Et au niveau des films français, ça donne quoi ? Du lourd avec ” Mammuth “, de Gustave Kerven et Benoît Delépine , qui se paye un casting de luxe : Isabelle Adjani , Gérard Depardieu et Yolande Moreau , déjà dans ” Louise Michel “, du duo Groenlandais. Rappelons aussi que le dernier film de Roman Polanski, ” The Ghost Writer ” , est officiellement un film français, bien qu’anglophone. N’oublions pas les hommages. Comme tout grand festival qui se respecte, celui de Berlin rendit cette année hommage à plusieurs figures du 7ème art, à travers une programmation spéciale anniversaire qui permettait de revoir les films qui ont marqué l’histoire du festival. Une version restaurée de Metropolis , le chef-d’œuvre de Fritz Lang , fut ainsi présentée au public, composée de 25 minutes de bobines supplémentaires, retrouvées en 2008.
En parallèle, Jeanne Moreau , Stephen Frears , Jerzy Skolimowski et Bruno Ganz étaient les invités d’honneur du 60e festival de Berlin.



 

(Visited 29 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires