« Bienvenue » au cinéma

15-12-2011 09:06 AM


Le grand prix de la 26ème édition du Festival cinématographique d’Alexandrie a été remporté par le film français « Bienvenue »
La 26e édition du Festival du film d’Alexandrie a lieu du 14 au 19 Septembre 2010. La France était  l’invitée d’honneur de cette édition. A cette occasion, cinq grands films français ont été projetés : « Welcome » et « Mademoiselle Chambon » avec Vincent Lindon, « Qu’un seul tienne et les autres suivront », le premier long-métrage de Léa Fehner, « Regrets » avec Yvan Attal et « Dans tes bras », d’ Hubert Gillet.
La compétition Méditerranée comprenait 14 films provenant de tout le pourtour méditerranéen qui traitent plus particulièrement de l’immigration clandestine et du dialogue interculturel
Le grand prix de cette 26ème édition du Festival cinématographique d’Alexandrie à laquelle ont pris part 14 pays a été remporté par le film français “Bienvenue” de Philippe Lioret, sorti le 11 mars 2009 en France.
Le film raconte les aventures d’un maître-nageur qui décide d’aider un jeune émigrant à atteindre le Royaume-Uni. « Bilal, jeune kurde de 17 ans, arrive à Calais après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Irak. Il compte rejoindre sa promise qui vit à Londres, où elle l’attend patiemment. A Calais, il retrouve Zoran, un ami qu’il croyait en Angleterre mais qui lui explique qu’entre les contrôles des camions, des bateaux et des trains, lui et d’autres immigrés se retrouvent dans un no man’s land français où ils ne sont plus les bienvenus… Bilal n’entend pas baisser les bras et compte bien rejoindre sa belle. Par tous les moyens. C’est Vincent Lindon, maître nageur sauveteur et ancien champion de natation, qui touché en plein cœur par le destin de ce jeune, prendra sous son aile le jeune immigré. Mais on sent aussi qu’il est finalement et de toute cette communauté de réfugiés qui ont pour seul malheur de ne pas être nés dans le bon pays. » Le dégoût et l’écoeurement prennent le dessus à ce stade du film.

Philippe Lioret a pris le risque de faire un film politique. Il montre l’état policier dans lequel les calaisiens vivent et qui n’est pas étranger à la politique d’immigration du gouvernement actuel. Il montre comment les services de la police ont ordre d’empêcher tout acte de solidarité envers les populations sans-papiers, obligeant les concitoyens de Calais à se justifier s’ils sont arrêtés avec des réfugiés dans leur voiture, ou les menaçant de prison s’ils en hébergent chez eux.
Les comédiens de “Bienvenue” sont parfaits dans leurs rôles. Vincent Lindon campe, à la perfection, un bourru plein d’humanité avec son flegme légendaire et sa conviction intacte. Audrey Dana se révèle à nos yeux ébahis. Enfin, Firat Ayverdi, le jeune kurde, s’impose comme un jeune acteur à suivre qui n’a littéralement pas peur de se mouiller et qui montre en quelques regards la profondeur de la condition de son personnage.

« Welcome » puissant émotionnellement, intense dans son engagement, est finalement l’un des plus beaux du moment et l’un des meilleurs films français depuis le début de l’année. Il fait partie de ces œuvres que l’on a envie de porter haut et de faire découvrir au plus grand nombre.
Biographie
Philippe Lioret est né en 1955 à Paris. Ingénieur, il se fait connaître dans le milieu du cinéma. A partir du début des années 1980, Lioret travaille notamment avec Jean-Pierre Mocky (Y a-t-il un Français dans la salle ?, Le paltoquet), Robert Altman (Beyond therapy), Deville (la lectrice, Nuit d’été en ville) ou Xavier Beauvois (Nord). Mais le virus de la réalisation le démange et il saute le pas en 1993 avec Tombés du ciel, une comédie douce-amère avec Jean Rochefort, Ticky Holgado et Marisa Paredes. Entre comédie débridée et critique sociale acerbe, ce premier film contait les aventures d’une demi-douzaine de personnes recluses dans le terrain politiquement neutre d’une minuscule pièce de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. L’occasion pour le réalisateur de faire sourire mais aussi réfléchir sur les incohérences du système judiciaire et politique français. Reprenant pour cadre un lieu clos (un palace parisien) dans Tenue correcte exigée, Philippe Lioret continuait son analyse sociale, sur fond de conflit de classes, à travers toute une brochette de personnages croqués avec aisance et acuité. Changement de ton pour Mademoiselle, un film plus intimiste écrit avec la complicité de Christian Sinniger, qui s’est pour cela inspiré de sa propre expérience de comédien d’improvisation. Au fil des ans, de films en films, il développe un univers cohérent, le plus souvent dramatique, toujours fin et poignant : L’équipier nous emmène dans le dur quotidien d’un gardien de phare. Vient la consécration avec Je vais bien ne t’en fais pas. Cette adaptation vaut à Kad Merad un César et révèle Mélanie Laurent, jeune comédienne talentueuse. Fidélisant un large public, Philippe Lioret revient en 2009 avec Welcome, ode à la tolérance, portée par Vincent Lindon.


 

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