Inauguration du tombeau du scribe Néferhotep

26-02-2024 07:28 PM


Le tombeau de Néferhotep, le scribe d’Amon-Rê, situé dans la région de Khokha à Louxor, a été inauguré par le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités et l’ambassadeur d’Argentine au Caire après l’achèvement de son projet de restauration. Présentant une multitude de scènes et d’inscriptions magnifiquement peintes, le tombeau offre aux visiteurs un aperçu captivant et détaillé de l’histoire de l’Égypte ancienne.
Les travaux de restauration ont été entrepris par une délégation argentine affiliée à l’Université de Buenos Aires, dirigée par le Dr Violeta Pereyra et sous la supervision du Conseil suprême des antiquités.
La tombe remonte à la XVIIIe dynastie, sous le règne du pharaon Ay (1327-1323 av. J.-C.), et elle appartient à Néferhotep, grand scribe et superviseur de bétail du dieu Amon-Rê, et son épouse Merit-Amon, chanteuse de cette divinité.
L’importance du tombeau réside dans sa décoration picturale et ses inscriptions qui illustrent les changements dans les pratiques funéraires survenus après la période amarnienne, en plus de la présence d’une statue du propriétaire du tombeau et de son épouse, Merit-Amon.
Le projet de restauration et d’entretien du tombeau a débuté en 2000, lorsque l’Université de Buenos Aires a enregistré et étudié les textes du site avant de commencer sa restauration. Cependant, les travaux de restauration proprement dits ont commencé en 2013 lorsqu’une équipe de restaurateurs allemands a effectué l’entretien, notamment le nettoyage des peintures murales, le traitement des parties en pierre démontées et des fissures, et l’application de mortier séparé et de couches de couleurs sur les inscriptions.
Dr. Violeta Pereyra a exprimé sa joie de l’achèvement de la restauration du tombeau et de son ouverture après 24 années de travaux de restauration, saluant la grande coopération avec le Conseil Suprême des Antiquités pendant la période de restauration du cimetière.
Selon Waziri,président du Conseil Suprême des Antiquités, l’importance de la tombe est due à ses sculptures parfaites, ses inscriptions et ses peintures murales qui témoignent de sa valeur patrimoniale et du prestige dont jouissait son propriétaire qui vivait à l’époque du roi Ay. « Cette tombe comporte de magnifiques scènes représentant les détails de la vie quotidienne à cette époque », s’est-il félicité.
Le responsable a affirmé que l’aménagement de la tombe de Néferhotep et son ouverture reflètent les efforts continus du ministère du Tourisme et des Antiquités dont l’objectif est de protéger les trésors archéologiques égyptiens et de promouvoir le tourisme en Egypte.
Pour sa part, l’archéologue Violeta Pereyra, cheffe de la mission archéologique de l’Université de Buenos Aires et du Musée national de Rio de Janeiro au Brésil, qui travaille dans la tombe depuis près de 24 ans avec une équipe d’archéologues et de scientifiques d’Egypte, d’Argentine, du Brésil, d’Allemagne et d’Italie, a expliqué que la restauration de la tombe est passée par plusieurs étapes, à commencer par l’étude détaillée du monument et son contenu, de ses inscriptions et de ses peintures.
Pour sa part, Fathi Yassine, directeur général de la zone des Antiquités de Louxor et de Haute-Egypte, a expliqué que la structure architecturale des salles d’enterrement inférieures de la tombe a été conçue sur un axe longitudinal allant de l’est à l’ouest, ce qui évoque la résurrection du défunt et le voyage quotidien du soleil.
Il a ajouté que les travaux de restauration comprenaient le nettoyage des surfaces fragiles au laser, sans contact physique, rétablissant ainsi la lucidité des peintures murales, des hiéroglyphes, des inscriptions et des sculptures. Les pièces en pierre décollées et les fissures ont été traitées.
« En étudiant les peintures dans la tombe nous avons constaté que les anciens muralistes égyptiens ont utilisé des colorants avec de la gomme arabique », a affirmé Yassine.
Quant à Mohamed Badie, président du département central des antiquités de la Haute-Egypte, il a expliqué que la restauration était la phase la plus délicate des travaux, surtout celle des gravures et des peintures afin de leur rendre leur beauté d’antan. « Les gravures, les peintures et les couleurs de cette tombe montrent que les artistes de cette époque se sont inspirés de l’art de Tel el-Amarna », a-t-il affirmé.
Dans un communiqué, le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités a déclaré: «Cette inauguration marque l’ajout d’une nouvelle destination touristique majeure aux monuments de Louxor sur la rive ouest, au moment où un grand nombre de touristes affluent pendant la saison touristique hivernale.»
Présentant une multitude de scènes et d’inscriptions magnifiquement peintes, le tombeau offre aux visiteurs un aperçu captivant et détaillé de l’Histoire de l’Égypte antique.
Il est bon de savoir que Néferhotep est un ancien fonctionnaire égyptien avec le titre « Scribe de la grande enceinte ». Il a vécu pendant la XIIIe dynastie, vers 1750 avant notre ère. Son tombeau a été découvert en 1860 par Auguste Mariette et contenait une importante gamme d’objets, dont notamment le papyrus Boulaq 18 qui est un récit de la vie dans le palais thébain. Le papyrus avait déjà été publié, mais les trouvailles dans la tombe de Néferhotep n’ont été publiées que récemment.

La tombe contenait le cercueil de Néferhotep, qui était probablement en très mauvais état lorsque Mariette l’a trouvé. Elle n’est donc connue que de la description de Mariette. D’autres trouvailles dans la tombe sont un bâton de marche, un appui-tête, un hippopotame en faïence, des pièces en bois du jeu du chien et du chacal, une masse, des instruments d’écriture, un plateau en bois pour un miroir, deux récipients en calcite, une baguette magique et un double scarabée. Il y a peu de groupes de tombes bien conservés de cette période, ce qui donne à cette découverte une importance particulière.
A noter que la zone du tombeau «El-Khokha» est une des nécropoles de Thèbes. Elle se situe sur une petite colline au Sud-est du site de Deir el-Bahari. L’emplacement est baptisé du nom d’un village moderne et est situé entre El-Assasif au Nord, et Cheikh Abd el-Gourna à l’Ouest. La signification exacte du nom Khokha fut traduite comme : Pêche ou chambre forte. En Égyptien aujourd’hui, le terme est employé pour décrire une ouverture dans un mur, une porte, ou une porte de guichet, se rapportant probablement aux entrées des tombeaux creusées dans la roche.
Le site comprend des tombeaux privés de l’Ancien Empire (2647-2150) et de la Première Période Intermédiaire (2140-2022) et plusieurs tombeaux des XVIIIe dynastie (1549-1295) et XIXe dynastie (1295-1186) qui ont été étudiés par des expéditions Égyptiennes, Britanniques, Allemandes et Hongroises.
L’endroit est idéalement placé : au sommet de la colline qui surplombe le village à l’ouest, avec une vue sur l’ensemble du site et au nord-est, sur le Ramesseum, le Temple de Millions d’Années de Ramsès II. L’emplacement privilégié de la sépulture, sa taille, l’existence de deux cours et d’une rampe d’accès témoignent de l’influence et de l’éminente position sociale qui étaient celles de Néferhotep.

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