L’Égypte des pharaons De Khéops à Ramsès II à Paris

12-02-2024 09:58 PM


Du 9 février 2024 au 5 janvier 2025, l’Atelier des Lumières à Paris présente « L’Égypte des pharaons. De Khéops à Ramsès II ». L’exposition immersive rassemble les plus beaux chefs-d’œuvre de l’Égypte ancienne et plonge les visiteurs au cœur de cette fascinante civilisation antique et de ses croyances.

L’Atelier des Lumières (Paris, XIe arrondissement) propose un nouveau voyage dans l’Égypte antique. Avec ce sujet plus historique que purement artistique, Virginie Martin montre une civilisation vivante, colorée et impressionnante. Du cycle de la vie à la construction des pyramides, en passant par le quotidien des Égyptiens et les bijoux sacrés, la directrice artistique présente une exposition immersive riche en émotions qui saura plaire autant aux néophytes qu’aux passionnés d’égyptomanie.

Pour raconter l’Égypte des pharaons, Virginie Martin a choisi un parcours thématique : Elle voulait se libérer de la chronologie pour pouvoir aller chercher des sources de différentes époques mais autour d’un même sujet. À l’aide d’images de bas-reliefs, papyrus, peintures, sculptures, architectures et bijoux, elle explore la vie sur terre et dans l’au-delà en illustrant les cultes, rites et croyances pour restituer ce qu’était la civilisation égyptienne.

Sans tomber dans l’effet dessins animés et dénaturer les œuvres d’art, les projections donnent vie aux personnages et lieux de cette histoire. On trouve les pots-pourris d’objets et de détails de tableaux dans tous les sens. Virginie Martin ne touche pas aux objets pour que les visiteurs puissent les observer tels qu’ils sont. Tout se joue dans l’ambiance et l’atmosphère pour donner une émotion qui raconte l’âme des trésors que l’on voit. Chaque détail visuel et mouvement est souligné par une dimension sonore, que ce soit par du sound effect ou bien par des musiques de films (l’incontournable Laurence d’Arabie de David Lean), de l’opéra (Aïda de Verdi), des morceaux contemporains et des créations sur mesure. De cette façon, pour figurer la pénibilité à construire les pyramides, des percussions ont été ajoutées pour transmettre l’idée de pesanteur dans l’empilement des blocs.

La véritable pensée pharaonique et égyptienne est reconstituée dans l’exposition, selon l’égyptologue Jean-Guillaume Olette-Pelletier, qui apporte une caution scientifique à l’exposition. Tous ces reliefs ne sont pas figés pour eux. Tout était animé par le mouvement des flammes dans les reliefs, par la peinture, les senteurs. Ces statues que l’on voit inertes bougeaient d’une certaine manière pour eux, parce que tout était vivant pour les Égyptiens. Aussi, pour favoriser l’immersion, les séquences sur les pyramides, le Sphinx de Guizeh et le temple de Karnak de Thèbes s’appuient sur des reconstitutions 3D détaillées issues du jeu vidéo Assassin’s Creed Origins, édité par Ubisoft.

Grâce aux œuvres mises en avant, on a le sentiment que devaient avoir probablement les Égyptiens face à la mort et face aux dieux. Ainsi les spectateurs peuvent s’émerveiller devant la création du monde avec les déesses et dieux qui incarnent les éléments naturels, tels que Shou (l’air) et Tefnout (l’humidité), puis être modérément terrorisés quand surgit des ténèbres le serpent Apophis pour renverser la barque solaire de Rê.

Parmi les plus belles séquences se trouve celle consacrée aux bijoux et objets en or. Les murs de l’ancienne fonderie se recouvrent de veines d’or en fusion avant de dévoiler les chefs-d’œuvre éclatants des rois et des reines d’Égypte, le tout accompagné par Angel de Massive Attack. Les bijoux antiques me fascinent et sont très modernes, selon Virginie Martin qui voulait transmettre cette émotion personnelle et la raconter comme quelque chose de complètement organique et mystique. L’or était considéré par les anciens Égyptiens comme un matériau sacré, éternel et divin qui brillait comme le soleil. D’après les écrits funéraires, comme les Textes des Pyramides ou le Livre des Morts, il constituait même la chair des dieux.

On peut ainsi remonter le temps et redécouvrir l’Égypte des pharaons à travers les chefs-d’œuvre de cette civilisation mythique qui s’étend sur trois millénaires et fascine toutes les générations.

Les grains de sable soulevés par le vent laissent apparaître les vestiges de l’Égypte antique tels qu’ils sont apparus aux scientifiques français lors de la Campagne d’Égypte de 1798 à 1801, et que David Roberts (1796 – 1864 ), peintre écossais connu pour ses aquarelles représentant la vie au Moyen-Orient avec les scènes de village et les monuments, dessina, notant dans son carnet « Nous sommes un peuple de nains visitant une nation de géants ».

Au commencement, l’Égypte ancienne possède sa propre cosmogonie, riches récits de la genèse du monde. Les forces sacrées des dieux s’affrontent et se révèlent sur les murs de l’Atelier des Lumières, jusqu’à l’apparition des premiers hommes sur terre.

Le voyage se poursuit le long du Nil, fleuve sacré et source de la vie. Le rythme des crues et des saisons fournit le limon fertile nécessaire à l’épanouissement d’une faune et d’une flore luxuriantes. La vie quotidienne de l’Égypte ancienne se dévoile grâce à de magnifiques bas-reliefs, peintures et papyrus anciens.
Gigantesques chantiers et prodiges de l’architecture antique, les pyramides se construisent littéralement : un à un, les blocs colossaux s’empilent et érigent les tombeaux des rois éternels, gardés par le Sphinx majestueux.

La formidable pérennité de l’Égypte ancienne est intimement liée aux pharaons qui régnèrent sur le royaume unifié de la Haute et Basse Égypte. Les sculptures monumentales des souveraines et souverains dont les noms résonnent dans l’histoire surplombent ensuite l’espace : Khéphren, Hatchepsout, Thoutmosis III, Akhénaton et Néfertiti… Des batailles mythiques ont rythmé les règnes des souverains successifs, comme Ramsès II et la bataille de Qadech. Les bras du Nil irriguent ensuite l’espace d’or en fusion, chair des dieux, qui coule le long des murs, forgeant les incroyables bijoux des rois et reines égyptiens.

À travers l’Égypte se déploient plusieurs centaines de temples dédiés aux multiples divinités. Depuis Louxor jusqu’à Abou Simbel, ces complexes imposants sont des centres culturels, spirituels, économiques et politiques, où la vie et la mort sont fêtées lors de grandes processions. S’ouvre ensuite sur la Vallée des rois, qui abrite le fameux tombeau de Toutankhamon. La Vallée des reines renferme elle aussi de pures merveilles, comme le tombeau de Néfertari, qui se révèlent sur les murs dans des couleurs éclatantes.

Le cycle de la vie arrive à sa fin et on est conduit dans l’au-delà, en s’approchant du plafond astronomique de Dendérah, qui culmine normalement à 15 mètres du sol et se déploie à portée de vue. Le voyage s’achève, n’ayant dévoilé qu’une infime partie de cette fascinante Égypte antique, dont il reste encore tant de mystères à explorer.

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