Le Festival de la Citadelle se déroulera cette année du 10 au 20 août dans quatre théâtres au sein de la Citadelle du Caire, à savoir: Panorama 1, Panorama 2, Al Mahka et Sarayat Al Gabal.
Cette année, le festival de la Citadelle cherche à récupérer un public aussi varié que multiple. Ainsi, le programme comprend-il, cette fois-ci, un large éventail de concerts de musique arabe soudanaise, de chant religieux, de folklore libanais et même deux soirées de musique occidentale sont au menu.
D’autre part, la Citadelle ouvre donc ses portes pour accueillir, pour la première fois, deux orchestres, à savoir l’Orchestre des instruments à vent sous la conduite de maestro Magdi Boghdadi, et l’Orchestre du Caire. Ce dernier jouera au théâtre Sarayat Al Gabal, des morceaux choisis d’œuvres musicales classiques mondiales.
Cependant, le festival ne rompt pas avec ses traditions. Il continue à inviter au théâtre Panorama 1, des troupes qui se sont produites dans la plupart des éditions précédentes : le trompettiste Raouf Al-Guanaïni, la troupe du chant religieux d’Ahmad Al Kahlawi, la troupe Angar du Liban, l’orchestre ” al-nour wal-amal ” (la lumière et l’espoir), la troupe Banat Al Nil, le percussionniste Saïd Al Artiste, le sextuor de violon Attiya Charrara qui continue à se produire sur scène et son sextuor ne cesse de fasciner le public. Sur scène, accompagné de son sextuor, Attiya Charara serre son violon, le regarde avec passion. Sans esquisser le moindre sourire au public, la rencontre de l’archet et des cordes de son violon engendrent des mélodies euphoriques et purement égyptiennes. Le festival de la Citadelle sera témoin également de concerts de musique soudanaise, avec Al Fatteh Hussein, accompagné de sa troupe ” Al Samandal ” (sorte d’oiseau mythique) qu’il a fondé au Soudan en 1986. Toutes les compositions de cette troupe puisent leurs racines, leurs paroles et leur rythme dans le patrimoine soudanais. Sur scène, les membres d’Al-Samandal sont tous en costumes modernes et enturbannés à la soudanaise. Au centre figurent les instruments de percussion : le konga (instrument à percussion de forme cylindrique); à droite, l’orgue avec Nagui Tayssir et le saxophone ; à gauche, la guitare jouée par Al-Fatteh Hussein lui-même. Mais dans son groupe, tous les instruments du Soudan sont plus au moins représentés: le Sud par le balembo (instrument qui ressemble au xylophone) et al-nogara, (instrument à percussion soudanais) le Nord avec le tambour, l’Est avec le basinkop (un tambour mais en plus petit). Quant aux rythmes, il y a de tout: ” al-mardoum ” de l’Ouest, ” al déléb ” du Nord, ” l’africain spicy ” du Sud et ” al-séra ” du centre. Recourir à des instruments occidentaux, cela sert selon Al Fatteh, en tant qu’intermédiaire afin de diffuser la musique soudanaise.
Toujours du Soudan, au théâtre Panorama 1, participera au festival de la Citadelle, Sattouna. La fameuse Sattouna, chanteuse très à la mode et très prisée lors des fêtes de mariage où elle enflamme l’ambiance par une présence sympathique et très haute en couleur. Ceci est fait en mêlant dialecte égyptien au soudanais, tout en restant fidèle aux rythmes et aux mélodies soudanais, comme à travers sa chanson ” Al-Wad al-réwech ” (Ce type est branché).
Il est à souligner également la présence de chanteurs et vedettes bien aimés auprès du public égyptien. Un acte qui témoigne d’un désir ardent de fédérer et fidéliser leur public à des musiques colorées, éparses et flatteuses. Parmi les chanteurs et chanteuses qui participeront cette année au festival de la Citadelle, nous citons Nadia Moustapha (15 août), Medhat Saleh (14 août), Ihab Tewfik (19 août), Mohamad Al Helw (17 août), Iman Al Bahr Darwich (12 août), Tarek Fouad (17 août), Manal (19 août), Fatma Eïd (18 août), Mohamad Al Ezabi (10 août) et Ali Al Haggar (11 août).
Ce dernier appartient à ce genre de chanteurs réputés pour leur style purement oriental. Tout de même, il prend le risque de changer de peau pour suivre les changements de rythmes et de goûts. Les paroles très mélodiques des chansons d’Al Haggar se distinguent par leur simplicité, basée essentiellement sur l’émotion.
En outre, la musique arabe s’empare d’une bonne part de la programmation. Ce qui est clair, avec la présence de plusieurs Takhts orientaux qui animera six soirées successives, depuis le 12 août.
Sollicitant un public jeune, des interprètes de la chanson dite “chababiya” (des jeunes) s’imposent dans cette édition avec Gannate (13 août), Rahama (20 août) et Khaled Sélim (17 août).
Tout simplement, ceux qui aiment le style du chant oriental sur des airs occidentaux seront enchantés par Khaled Sélim. Puissance, virtuosité, rondeur et timbre de sa voix. Rien ne lui manque. Khaled Sélim a réussi merveilleusement à se trouver à tout moment entouré d’un bon nombre de ses fans, jeunes et moins jeunes.
Autre vedette du festival de la Citadelle, citons la harpiste Manal Mohieddine (le 15 août). Cette dernière qui tente de promouvoir son instrument en jouant une musique qui mêle classicisme et modernité, vient de lancer son nouvel album ” Anamel charqiya ” (phalangettes orientales). La harpiste a choisi pour cette occasion, et lors du festival de la Citadelle, de jouer au théâtre Sarayat Al Gabal, un bon nombre de chefs-d’œuvre de compositeurs de renom, tels que Mohamad Abdel Wéhab ” Raqset Aziza ” (la danse d’Aziza) et ” Al-qamh al léla ” (le blé ce soir), Riad Al Sonbati ” Law naga ” (s’il se sauve) et Sayed Darwich ” Télet ya mahla norha ” (le lever du soleil), ” Atchane ya sabaya ” (J’ai soif ô filles). Ceci sans omettre de jouer également d’autres compositions du fameux pianiste Omar Khaïrat (Trilogie de Faten Hamama), des Frères Rahabani ” Nassem alayna al-hawa ” (le vent nous souffle doucement) et autres.
Egalement au théâtre Sarayat Al-Gabal jouera la percussionniste Nesma Abdel Aziz (20 août). Cette dernière aime faire vivre le public à son rythme oriental. C’est à tous les instruments de percussion qu’aime toucher Nesma Abdel Aziz: Xylophone, marimba, vibraphone et tambour.
Un large éventail de musique et de chants variés, à ne pas rater.