L’Oasis de Siwa, un trésor éternel

15-12-2011 10:12 AM


L##oasis de Siwa, ce mythe si lointain et si difficile d##accès, a merveilleusement réussi  à fasciner 18 jeunes artistes égyptiens, à produire des œuvres d##art. A la galerie de l##Opéra du Caire sont exposées un bon nombre d##admirables œuvres très créatives traitant de cette oasis légendaire, occupée depuis la Haute Antiquité.

Fruit du projet “Atelier  Siwa” à l’enceinte de la merveilleuse oasis de Siwa, auquel ont participé neuf artistes femmes égyptiennes et neuf artistes hommes égyptiens, une exposition intitulée “Ateliers Siwa 2009”, avec la coopération de l’Organisme des Palais de la culture, a été tenue du 18 juin et sera clôturée aujourd’hui à la galerie de l’Opéra du Caire.
Chaque artiste, à la différence de son sexe et son style, s’est inspiré à sa manière  à mettre en relief cette vétuste oasis, témoin du temps, du lieu et de l’histoire. Une manière de préserver le patrimoine égyptien, mais aussi la personnalité égyptienne et son affiliation à son pays. 
L’exposition “Ateliers Siwa 2009” se caractérise, selon les artistes participants, par la diversité de la vision créative et la richesse contemplative dans leurs œuvres, vis-à-vis de cette oasis, qui était pour eux une magnifique source d’inspiration.
Pour les artistes participants, il s’agit pour eux, femmes et hommes, de s’enrichir de la nature à l’état pur de l’oasis de Siwa qui se définit par ses richesses naturelles. D’où la production d’œuvres aux idées innovatrices, riches en matières imbibées d’une palette de couleurs à la fois douce et simple, dans un beau jeu bien contrasté d’ombre et de lumière. Pour les artistes participants, cet atelier pour des jours à l’oasis de Siwa, leur a donné la chance d’expérimenter avec la matière, dans une ambiance de convivialité et d’échange d’expérience et de visions artistiques, entre collègues d’une même carrière.  Vivre au sein de la nature et savoir capter le temps adéquat pour produire des œuvres d’art. C’est ce que l’oasis de Siwa, avec son environnement très différent et provocateur, a offert intimement aux artistes. Citons entre autres artistes participants: Aqlila Riad, Carelle Hamssi, Rania Al Helw, Mona Al Chazli, Riham Mahmoud, Iman Ezzat, Fatma Hindawi, Névine Al-Réfaï, Hayam Abdel Baqi, Ahmad Abdel Kérim, Khaled Aboul Magd, Haïssam Abdel Hafiz, Hatem Chaféï, Walid Jahine, Adel Al Saïdi, Achraf Awad, Refqi Al Razzaz et Ali Hégazi.
Autant d’œuvres à haute sensation artistique qui puise dans la mémoire du lieu et ses influences actuelles illimitées.


Découvrir Siwa


Sur fond d’impressionnantes collines corrodées et d’une mer de dunes, Siwa surgit tel un mirage, ensemble de villages en briques crues de couleur ocre, à l’ombre des palmiers-dattiers et des oliviers verdoyants, reliés entre eux par des torrents, des sources jaillissantes et des jardins arrosés à profusion.
Siwa est un paradis isolé, fait depuis des lustres par des mains de ses habitants d’origine berbère. Lesquels conservent et perpétuent encore leurs coutumes, traditions, davantage leur langue Tamazight. Depuis les temps reculés la Berbère ou Tamazgha entretenait des relations amicales, tantôt, belliqueuses avec l’Egypte.
Connue sous le nom plus ancien d'”oasis d’Amon” qu’est le dieu bélier, lié à l’eau et à la fécondité, Siwa signifie en Tamazight “l’oiseau de la proie qui protège le dieu Amon”. C’est une oasis de l’ouest de l’Egypte à la frontière libyenne et à 560 km du Caire. C’est dans l’oasis de Siwa qu’Alexandre le Grand rencontre l’oracle qui le confirme comme descendant direct du dieu Amon, le confortant dans son rôle de pharaon. Avec le temps, Siwa connut le déclin, quand ses temples païens sont tombés en désuétude à la diffusion du Christianisme. Cette période a coïncidé avec l’effondrement de l’Empire Romain.


Conquête  de  Siwa
Toute la région a sombré dans l’anarchie, ce qui a abouti à l’invasion arabo-musulmane de l’Egypte en 640 ap. J.C. ” Au 8ème siècle, l’armée arabo-musulmane fanatisée conduite par des émirs saoudiens arriva dans le but de conquérir Siwa. Les habitants issiwiyan issus d’une tribu millénaire berbère, furent confrontés à choisir entre trois possibilités : Rejoindre la horde de conquérants, se plier à ses exigences en lui rendant hommage et vivre en paix ou combattre pour leur terre. Les habitants de Siwa gagnèrent du temps en demandant trois jours pour faire leur choix. Pendant cette période de trois jours, ils recueillirent leurs richesses tels que l’or, les bijoux, les pierres précieuses, et les trésors pharaoniques. Puis, le dernier jour, ils se sauvèrent vers l’Ouest avec tout ce qu’ils pouvaient porter. Laissant derrière eux leurs trésors les plus lourds en les dissimulant de sorte qu’ils soient gardés en leur absence par les puissances magiques de leur génie.” extrait des récits fixés dans la mémoire collective. Un temps s’écoula, une grande sécheresse frappa toute l’Afrique du Nord-ouest, ainsi les tribus berbères recherchant l’herbe et l’eau, voguèrent par les sables étouffants du désert. Grande surprise, ils y trouvèrent réponse à leurs peines, l’oasis de Siwa verdie de palmiers-dattiers, de vergers d’abricotiers, d’oliviers. Ils y prirent demeure avec d’autres familles venues successivement de l’Ouest (Maroc, Algérie), afin de renforcer la puissance de la tribu sur cette terre fertile. La première cité fut bâtie dans les terres en contrebas de l’oasis et fut appelée “Ami Misalum”. Cependant, cet emplacement les rendait vulnérables aux attaques des forces hostiles et aux moustiques. Ainsi, en 1203, ils établirent une citadelle “Shali” sur le haut de la colline pour se protéger et y établir leur royaume. De nouvelles lois et règles furent instituées permettant aux chefs des tribus de régir Siwa comme Etat indépendant pour des centaines d’années.


Nouveau système de gouvernement


En 1840, Mohamed Ali, officier albanais devenu vice-roi d’Egypte, vassal de Constantinople envoya son armée égyptienne à Siwa, dans le but d’obtenir la soumission de ses habitants à sa loi. Ces derniers creusèrent un fossé autour de la citadelle pour empêcher l’armée égyptienne d’attaquer, mais Ali mit le feu à la citadelle causant sa destruction. Il a également ordonné au Général Hussein Bek Ashamashurgi d’inviter soixante-douze des plus hauts chefs de clans locaux à une réunion où ils ont tous été exécutés. Ainsi les habitants de Siwa ont été forcés de se soumettre. Un nouveau système de gouvernement égyptien a été imposé et les habitants de Siwa durent payer un impôt pour chaque palmier dans l’oasis. Ceci a continué jusqu’en 1950 où un homme d’affaires bédouin a acheté toutes les dates dans Siwa et a payé tous les impôts de l’Etat sur les arbres. Le nouveau défi pour Siwa fut de s’ouvrir au monde. En 1977, le Président Mohamed Anouar Sadate a visité l’oasis et a montré la grande sympathie envers le peuple. Plus tard, en 1983, il a créé une ligne aérienne pour faciliter l’accès au reste de l’Egypte et désenclaver ainsi cette cinquième oasis, la plus mystérieuse et spectaculaire.


Emplacement de Siwa


Elle est située à l’extrême ouest du pays, non loin de la frontière avec la Libye. Elle est la plus septentrionale des oasis égyptiennes s’abreuvant sur les nappes souterraines, à 300 km des côtes méditerranéennes de Marsa Matrouh. . Il faut neuf heures pour se rendre à Siwa depuis Alexandrie. La route est bonne et le voyage – en car ou en voiture – plutôt tranquille. Cette oasis surprend d’abord par sa luxuriance. Siwa compte 250.000 palmiers dattiers! Peuplée de 23 000 habitants, on la sait occupée depuis la Haute Antiquité. Aujourd’hui, la langue berbère y est parlée sous sa forme siwi, le tsiwit – intégrant environ 40% de racines de l’arabe dialectal.
Située dans une dépression rendue fertile par le jaillissement de quelques centaines de sources artésiennes et d’un travail humain continu, Siwa est en bordure directe du plateau du désert libyen. De fait, le plateau de calcaire (souvent coquillier) et des inselbergs issus de son érosion le long des dunes de sable créent des reliefs que les Isiwan (habitants de Siwa en berbère) qualifient de montagne (adrar en tsiwit, et djebel en arabe). L’oasis Siwa est décrite par la seule évocation des vastes étendues de palmeraies ombrageant les jardins oasiens et les deux grands lacs des dépressions alimentés par l’eau de drainage d’une agriculture multimillénaire (où s’accumulent les sels qui viennent saturer l’eau). La marque distinctive de Siwa, du moins tel que cela est évoqué dans les guides touristiques, ce sont ses deux vieilles forteresses de terre juchées sur deux inselbergs : shâlî siwa et shâlî aghurmi. Shâli siwa est une étonnante termitières fantomatique nichée au cœur de la ville moderne. Quant à la colline d’Aghurmi, en haut des ruines du temple de l’Oracle, il est à profiter de sa vue époustouflante sur l’ensemble de l’oasis, alternance de villages de terre et de forêts de palmiers dattiers, bordée par deux lacs salés et ceinturé par un océan de dunes.
Dans son ensemble, Siwa respire la douceur de vivre. Autre site touristique. C’est Jebel al-Mawta, la “colline des morts”. Creusée de toute part, Jebel al-Mawta mérite le détour pour la belle tombe de Si-Amon remontant à l’époque ptolémaïque. Des peintures témoignent de la cohabitation entre Grecs – dessinés avec des peaux plus claires – et Egyptiens. D’autre part, une petite route de terre conduit tout visiteur de l’oasis de Siwa, jusqu’aux rares vestiges du temple d’Amon et aussi au bain de Cléopâtre.
L’agriculture est l’activité principale de Siwa. C’est essentiellement une agriculture oasienne irriguée de jardinage en palmeraie : du maraîchage et une arboriculture principalement tournée vers la culture des dattes et des olives, lesquelles sont en partie valorisées en huile.
La commercialisation de produits du palmier dattier avec les caravanes (des routes transsahariennes) est très ancienne : Siwa a connu un isolement relatif, on y venait sans vraiment y séjourner. Depuis la route goudronnée en 1984 liant l’oasis à Marsa Matrouh (littoral à 300 km), on note un début d’ouverture au tourisme égyptien et international, bien qu’encore très modéré.


 


 


 


 

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