LE PAPE CHENOUDA III, DON DE LA DIVINE PROVIDENCE

15-12-2011 09:07 AM


Il y a déjà 40 ans, le 14 Novembre 1971, Son Eminence Anba Chenouda  était consacré à l’âge de 48 ans, 117ème Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de Saint Marc, succédant à Sa Sainteté le Pape Cyril VI. 
C’est en véritable leader spirituel que le nouveau patriarche va conduire l’Eglise donnant l’impulsion sur tous les fronts : les diocèses, le monachisme, l’oecuménisme, en Egypte et hors d’Egypte. Il entreprendra ainsi de nombreux voyages pour s’occuper des coptes en exil, car pour lui : “l’Egypte n’est pas une patrie dans laquelle nous vivons, mais une patrie qui vit en nous”. 
En ce jour béni de demain, au nom de tout le personnel de  Watani Francophone nous félicitons Sa Sainteté à cette importante occasion dans l’histoire de notre Eglise.
Que notre Seigneur Jésus-Christ le conserve sur son trône durant de nombreuses et paisibles années !
 
Un voyage qui ne connaît pas de repos, entrepris par le jeune homme Nazir Gayyed et la manière dont la Providence le préparait pour porter la bannière du trône de Saint Marc dans la prédication en Egypte, en Afrique et à l’étranger…
Il a vécu le monachisme, avant même d’être moine. Nous vivons avec lui le rite de l’ordination pas à pas, pour connaître les titres du Pape à l’Eglise et au rite… Et comment la Divine Providence le protégeait.
C’est l’un des héros de la foi orthodoxe dans l’histoire contemporaine de notre Eglise, l’image de l’Eglise a changé puisque le monde chrétien l’a choisi comme un des présidents du Conseil Mondial des Eglises, et nous avons vu un Pape qui enseigne, écrit des livres spirituels et préside des conférences.
Dieu le sauva
Le 3 Août 1923, naquit l’enfant Nazir Gayyed à « Sallam », village de la province d’Assiout en Haute Egypte. Sa mère fut rappelée à Dieu juste après sa naissance, laissant le nourrisson orphelin.
Son père était riche et l’un des notables du village ; son frère aîné Raphaël et sa femme l’élevèrent en lui donnant une bonne éducation chrétienne. Il grandit dans une famille pieuse, aimant l’Eglise. L’enfant Nazir était assidu au catéchisme (Ecole du dimanche), il écoutait les leçons et admirait les chants et les cantiques.
Lorsque Raphaël fut muté à Damanhour, ses deux jeunes frères Chaouky et Nazir le suivirent.
Il est certain que la Divine Providence le préparait. En effet, Dieu le sauva de l’incendie du train survenu lors de leur voyage à Alexandrie dans les années trente.
Il était alors seulement âgé de sept ans, sont frère Chaouky de douze ans et l’aîné de trente ans.
Ils prirent un fiacre jusqu’à la gare, mais avant d’arriver, le cheval glissa et tomba. Les trois frères attendirent une minute, le temps que le cheval se lève et se mette à marcher.
Arrivés à la gare, ils trouvèrent que le train était déjà parti depuis une minute avant l’heure précise du départ. Ils apprirent, plus tard, que ce train avait pris feu, et que tous les voyageurs avaient péri !
« Dieu a voulu sauver ces trois frères d’une mort évidente ».
Etudes
Nazir entra à l’école primaire de Damanhour puis à l’école américaine de Banha où son frère Raphaël fut muté. Il se révéla être un brillant élève. Lorsque Raphaël fut nommé chef de service au Ministère des Finances au Caire, Nazir s’inscrivit au lycée « El Iman » (la foi), où il avait obtenu le baccalauréat.
Il commença à servir dans le cadre des Ecoles du Dimanche de l’église Saint Antoine à Choubra, près de chez lui. Il était âgé de dix-sept ans.
En 1943, Nazir, suivit ses études universitaires à la faculté des Lettres « section histoire ».
Il était sérieux et brillant, si bien qu’il bénéficia de bourses pendant toutes ses années d’études. Pendant les vacances, il suivait des retraites spirituelles dans un monastère, seul ou en groupe.
Son génie et son amour du service de l’Eglise se révélèrent dans le cadre des Ecoles du Dimanche.
En 1947, il obtint sa licence de lettres et accomplit son service militaire à l’Ecole des Officiers.
Il aimait la poésie et la littérature, qu’il maîtrisait.
Avec Habib Guirguis
Il fut enseignant à la faculté « Al Salam » au Caire (Saraï Al Qoubba) mais il pensait déjà se consacrer à Dieu. Il décida alors de s’inscrire au Séminaire à Mahmacha.
Habib Guirguis, le directeur de cette faculté avait inauguré une section du soir destinée aux universitaires et aux titulaires de diplômes supérieurs. Nazir Gayyed se porta candidat. En 1950, il obtint le diplôme de fin d’étude au séminaire.
L’archidiacre Habib Guirguis l’affecta en tant que professeur au Séminaire à cause de son esprit brillant, ses succès scientifiques, sa disposition spirituelle et son grand amour de l’Eglise.
Etudiant à l’université, Nazir répétait : « Nous donnons à Dieu une partie de notre cœur, alors que Dieu veut que nous lui consacrions tout notre temps et tout notre cœur », c’est pour cette raison qu’il abandonna l’enseignement et se donna entièrement au service de l’Eglise.
Habib Guirguis lui avait confié la présidence des « Ecoles du Dimanche » ainsi que la rédaction de sa revue.
Dans le désert de Scété
Pendant cette période, il se préparait à une nouvelle vie monastique. Il se mit effectivement en marche vers le désert, rempli de joie et d’allégresse, demandant à Dieu une vie meilleure.
Nazir Gayyed fut ordonné moine sous le nom de « Abouna Antonios El Souriani » au Monastère de la Vierge Marie (connu sous le nom d’El Sourian). 
Son éminence Anba Théophile, l’Evêque du monastère lui avait confié le service culturel, il supervisa, organisa la bibliothèque et il publia aussi des précieux manuscrits à l’imprimerie du monastère.
En 1955, Abouna Antonios fut ordonné prêtre puis higoumène en 1956.
Préparation
Sa Sainteté le Pape Cyril VI l’avait nommé au poste de secrétaire personnel. Il représenta le pape dans plusieurs réunions du Saint Synode, mais il retourna au monastère à cause de son attrait pour la vie monastique.
Sa Sainteté le pape Cyril VI voulut l’ordonner Evêque de l’école de théologie, mais il refusa en disant : « Je ne mérite pas cet honneur, mon souhait est de vivre dans le désert auquel je me suis donné ».
Le Pape se mit alors d’accord avec Anba Théophile pour l’ordonner Evêque à son insu.
Lorsqu’il s’inclina, il fut surpris de voir le Pape et l’Evêque lui imposer les mains.
Le 30 Décembre 1962, il fut ordonné Evêque des Instituts religieux et ecclésiastiques. 
L’école du dimanche
Chargé d’une lourde responsabilité pastorale, l’Evêque Chenouda saisit bien que l’éducation religieuse des enfants et des jeunes était une question fondamentale et il fut un guide et un conseiller.
Invité par les métropolites et les évêques, il visita les évêchés du pays, donnant des conférences aux catéchistes et expliquant le programme d’enseignement d’une manière spirituelle et didactique.
Depuis ce moment, les « Ecoles du Dimanche » sont devenues habilitées à préparer des moines et des prêtres.
Il permit l’inscription des jeunes filles au Séminaire, car il était persuadé qu’elles seraient mères et source de grâce pour leurs foyers.
Il donna aussi le droit aux fidèles d’assister aux conférences qui étaient seulement réservés aux étudiants. A partir de ce jour, la salle Saint Marc (grande salle de conférence) se remplit régulièrement de milliers de personnes et les conférences devinrent des réunions plénières.
Il est le premier pape issu du Séminaire.
Syndicat des journalistes
Les journalistes et les hommes de la Chaire éprouvèrent une grande joie, car il était un éminent penseur et un homme de principes.
En 1949, il fut rédacteur en chef de la revue des « Ecoles du Dimanche ».
En 1965, il fonda et fut rédacteur en chef de « El Keraza » (La prédication). Il participa à la rédaction de plusieurs articles dans différents journaux et magazines. Il parla et écrivit également sur le redressement de l’Eglise et défendit ses lois.
Succession
Après le départ du Pape Cyril VI, la Divine Providence choisit Anba Chenouda, qu’elle avait préparé pour être le successeur de Saint Marc.
Il fut élu par le peuple et par le tirage au sort sur l’autel. Le Patriarche par intérim annonça le résultat.
Ce fut un jour mémorable dans l’histoire de notre Eglise Copte Orthodoxe. Les cloches sonnèrent le matin du quatorze novembre 1971. Le Patriarche par intérim lui remit l’ordination en disant : « Recevez l’ordination pour de longues années glorieuses ». Tous les membres du Saint Synode l’avaient signée en signe de reconnaissance.
Selon le rite de l’Eglise Copte, l’Evêque prend la houlette le jour de son ordination par le Pape.
Le Pape, lui, reçoit la houlette directement des mains du Christ. Celle-ci est posée par l’Eprosphérin, près d’un crucifix enveloppé d’un voile de soie.
Le Pape s’assit sur le trône de Saint Marc dont il est maintenant le cent seizième successeur.
Il suivra le chemin de tous les Papes qui l’ont précédé sur ce siège, conservant la foi reçue des Saints.
Sa Sainteté entra dans l’autel puis présida le service de la messe après son couronnement.
La messe se termina à quatorze heures. Le peuple s’en retourna heureux de cette journée historique.
A l’étranger
Sa Sainteté accorde une grande importance aux coptes émigrés ; il a identifié les différentes communautés et leur assure le service pastoral et spirituel nécessaire de la part de l’Eglise mère.
Il effectua plusieurs longs voyages pastoraux pour visiter les fidèles en Afrique, en Australie, au Canada, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.
Il inaugura de nombreuses églises en Amérique, en Australie, en Allemagne et des évêchés en Angleterre, en Afrique, en Italie et en France ; il missionna des prêtres dans les pays d’immigration.
Les titres du Pape
Pape et Patriarche, Archevêque de la mégalopole d’Alexandrie. Trois fois bienheureux, père des pères et pasteur des pasteurs, le chef des prêtres, le successeur de Saint Marc l’évangéliste, le bien-aimé du Christ, le vrai pasteur selon le magistère sacré de Melchisédech et Aaron, le Saint bienheureux et le treizième Saint apôtre.
Les Vertus du Saint Esprit
Voici les douze vertus du Saint Esprit, écrites dans les livres Saints et dont vous êtes revêtus, ô notre Père Anba Chenouda III :
L’Amour, l’Espérance, la Foi, la Chasteté, le Célibat, la Paix, la Sagesse, la Justice, la Douceur, la Patience, la Longanimité et l’Ascétisme.
Ce sont les douze vertus dont vous êtes parés, ô notre Bienheureux Père, notre Patriarche, le Saint Père Anba Chenouda.                                           Extrait de la revue ‘El Keraza’ 3 Août 2003
Il serait difficile de parler de Sa Sainteté le Pape Chenouda III sans évoquer son activité littéraire ; en effet, il est connu pour être un très grand poète. Dès son enfance, Sa Sainteté aimait écrire, et surtout des poèmes. D’ailleurs plusieurs de ces poèmes sont disponibles dans ses différents livres parus.
Plusieurs de ses poèmes ont été repris et chantés, dont celui que la Chorale des Jeunes a interprété: « Mon Coeur qui bat », que nous vous présentons ci-dessous:
Mon coeur qui bat
Dans mon Coeur, habite
Dans mon Coeur qui bat
O Jésus viens vite
Demeurer en moi
Car, pour toi, je quitte
Le monde et le bruit
Et mon Coeur t’abrite
Viens lui donner vie
Car pour mieux Te suivre
Mes pensées, désirs
J’écartais pour vivre
Pour ne pas mourir
Et Jacob, mon père
Qui  t’a combattu
Etonnant mystère
Son secret, j’ai su
Tu es beau splendide
Viens là dans mon Coeur
Et mon âme avide
Fais-en ta demeure
Justifier des âmes
Dieu puissant jaloux
Jusqu’au sang tes larmes
Ont coulé pour nous
L’univers immense
Trop étroit pour Toi
Pourrais–Tu, je pense
Habiter en moi?
Car, pour Toi, je quitte
Le monde et le bruit
Et mon Coeur T’abrite
Viens lui donner vie
Et pour Toi, je laisse
J’ai abandonné
Or, argent, richesses
Pour Te retrouver
Mes pensées qui traînent
Je les combattais
Dieu, Tu les entraînes
Là où Toi Tu es
Ma famille, moi-même
J’ai tout oublié
Oui, pour Toi que j’aime
Me suis exilé
Mes yeux, mes oreilles
Je les ai fermés
Pour que je m’éveille
Dieu, à Ta beauté
Car dans le silence
J’entends Ton appel
Dans Ton ciel immense
Tu règnes, Eternel
Mais un Coeur je pense
Plein d’amour pour Toi
Est un ciel immense
Où Tu règneras
Dans mon Coeur habite
Dans mon Coeur qui bat
O Jésus viens vite
Demeurer en moi
 
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