La Peste

15-12-2011 09:05 AM


Le livre que nous avons décidé de vous présenter aujourd’hui n’est pas n’importe quel roman. C’est un des grands ouvrages du XXe siècle, déjà un classique, une histoire marquante, horrible, purifiante et poignante. Nous avons nommé “La Peste” d’Albert Camus.

La ville d’Oran est une cité calme et prospère logée le long de la Mer Méditerranée.

Un seul mot d’ordre semble y régner, l’ordre.

Pour les habitants, les animaux, le vent, les saisons tout n’est qu’habitude. Tout se déroule toujours selon un plan qui paraît préétabli, sans accroc, sans surprise.

Les mois défilent apportant chaleurs insupportables, atmosphères humides et pluies et vents violents.

Les chats ronronnent dans les rues. Les habitants partent et reviennent du travail à heures fixes, font la sieste l’après-midi, sortent à la soirée profiter de la fraîcheur sur les terrasses des cafés.

Le temps y suit son cours inexorablement. Pourtant, dans cette ville si ordonnée, tout n’est peut-être pas si beau qu’il n’y paraît. On s’ennuie, on ne profite pas vraiment de la vie, de sa famille, de ses amis, trop enfermé dans une routine malsaine et étouffante.

Oran, toutefois, c’est aussi la cité où vit le docteur Rieux. Médecin de famille respecté, il est connaît le vrai visage de sa ville, ses quartiers riches, ses quartiers pauvres, sa chaleur et ses malades.

Par, une journée ensoleillée, le brave docteur partait en consultation lorsqu’un fait étrange se produisit : plusieurs rats morts gisaient au milieu des escaliers de son immeuble.

Tout ceci aurait peut-être pu être banal, anodin si dans les jours qui ont suivi des milliers de ces sales bestioles ne s’étaient précipités hors de leurs tanières pour se laisser mourir en plein jour dans les rues de la ville.

Les jours passent, les cadavres s’entassent et puis,… plus rien.

Du moins, jusqu’à ce que plusieurs cas de maladies étranges ne se déclarent de ci, de là.

Les malades se retrouvent avec des ganglions au cou, de la fièvre, des douleurs atroces…

On croit difficilement au fléau lorsqu’il vous tombe sur la tête, dit Camus. Et de fléau, la ville paisible d’Oran venait d’hériter de la Peste.

La Peste… On la connaît, maladie ancienne, ravageuse, destructrice, faucheuse. Elle a su éliminer à elle seule des millions et des millions de morts. Rien ne l’arrête vraiment, rien ne la soigne, rien ne lui résiste.

Au XXe siècle, on la pensait disparue. Elle reparaît, prête comme jamais à semer le chaos.

Pourtant, comment l’accepter, comment s’y résigner, comment réagir ?

Les médecins ont beau l’avoir reconnue, ils doutent. Rien ne les a prémunis contre ça, rien ne les a préparés à affronter ça.

On prend des mesures, on isole la ville, on s’organise peut à peu. Mais s’organiser contre quoi ou comment lorsqu’on ne peut pour ainsi dire rien faire ?

Les personnages se croisent, les réactions s’opposent. Il y a ceux qui prient, qui se condamnent : “Mes frères, vous êtes dans le malheur, mes frères vous l’avez mérité”.

On retrouve également ceux qui fuient, ceux qui refusent de se mettre en danger ou d’affronter un mal trop fort pour eux : «Eh bien, moi, j’en ai assez des gens qui meurent pour une idée. Je ne crois pas à l’héroïsme, je sais que c’est facile et j’ai appris que c’était meurtrier. Ce qui m’intéresse, c’est qu’on vive et qu’on meure de ce qu’on aime”.

Et enfin, apparaissent, tel le docteur Rieux et quelques autres volontaires, ceux qui vont faire leur métier en persévérant ou tout simplement faire ce qu’ils peuvent.

La Peste, c’est une histoire, comme on le dit souvent, illustrant la réaction de résistance face au nazisme qui sévissait pendant la Seconde Guerre Mondiale. Plus généralement, c’est la réaction digne de l’homme confronté à l’Histoire et à ses injustices.

C’est l’illustration de l’urgence de s’unir et de travailler en groupe main dans la main entre êtres humains y compris dans des cas désespérés, y compris lorsqu’on n’a aucun pouvoir.

La Peste de Camus, on peut la vanter pour ses idées de résistances, d’unité entre les hommes… c’est avant tout un roman et un roman d’une qualité exceptionnelle.

C’est un livre tendu, passionné, électrique, laissant planer le suspense d’un espoir miraculeux.

C’est un ouvrage qui gagne par son style d’écriture. Le texte vous emmène sans accrocs de la première à la dernière page sans s’essouffler, sans relâcher la pression sur le lecteur, sans perdre de sa qualité.

A présent, vous le savez, vous devez absolument lire cet incontournable de la culture française, vous devez plonger au cœur de la maladie pour en ressortir différent, comme purifié…

Citations d´albert Camus

Il faut bien que vieillesse se passe. [Albert Camus]
Extrait de Caligula

C’est cela l’amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour.
(Les justes)

Vivre est une torture puisque vivre sépare.
(Les justes)

Un homme est plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit.
(Le mythe de Sisyphe)

N’être plus écouté : c’est cela qui est terrible lorsqu’on est vieux.
(L’envers et l’endroit)

La souffrance profonde de tous les prisonniers et de tous les exilés est de vivre avec une mémoire qui ne sert à rien.
(La peste)

S’il est une chose qu’on puisse désirer toujours et obtenir quelquefois, c’est la tendresse humaine.
(La peste)

Je vais vous dire un grand secret. N’attendez pas le Jugement dernier. Il a lieu tous les jours.
(La chute)

Il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer.
(L’été)

Aimer un être, c’est accepter de vieillir avec lui.
(Caligula)

Ah ! C’est un affreux tourment de mourir en sachant qu’on sera oubliée.
(L’État de siège)

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