LA CROIX

15-12-2011 09:06 AM

Dominique Quinio


Voici les commentaires de la presse française, sur la réforme des retraites.
“Dans le domaine des relations sociales, il existe une ” culture ” typiquement française. Contrairement à d’autres pays européens, notre pays avance vers les réformes en ordre très dispersé. Chaque étape de l’actuelle réflexion sur les retraites illustre cette division, spectaculairement affichée dans les médias, même si dans leur for intérieur certains partagent le même diagnostic et seraient d’accord sur une partie des remèdes. (…) On n’en est qu’au prologue et chacun reste dans son rôle, ou plutôt dans son jeu de rôle. On espère que les différents acteurs accepteront d’assouplir leur posture pour rapprocher les positions. Si l’on veut une adhésion de l’ensemble des Français, une acceptation des sacrifices demandés, une compréhension de la gravité des enjeux – la sauvegarde du système de répartition, sans érosion du montant des retraites -, il faudra bien, dans le dialogue social à la française, instiller quelques gouttes de raison et d’esprit de consensus. Sinon, au bout de la partie, on comptera beaucoup de perdants.”
 
L’HUMANITE
Jean-Emmanuel Ducoin
“En pleine crise sociale et en terrain propice aux irruptions populaires, le pouvoir continue surtout d’avancer en trompe-l’oeil. Pour l’Élysée, l’affaire est entendue. Sarkozy veut en effet entériner la fin programmée de la retraite à 60 ans. Mais pour “vendre” sa contre-réforme, il fallait une trouvaille: la “contribution de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital”. (…) Le grossier tour de passe-passe, afin d’enfumer l’opinion et tenter d’endormir les forces sociales devant l’injustice des sacrifices demandés, n’a échappé à personne! Il masque mal néanmoins le non-dit principal de cette contre-réforme: celui d’examiner avec sérieux de nouvelles pistes de financement. Qui existent bel et bien, à condition d’anéantir pour commencer le principal tabou des libéraux en tous genres en alignant de toute urgence la taxation des revenus du capital sur celle du travail. Cela pourrait rapporter jusqu’à 100 milliards d’euros !”
 
LIBERATION
Laurent Joffrin
“La volonté des classes dirigeantes de s’affranchir des contraintes fiscales est insupportable aux peuples. Ainsi le bouclier fiscal, destiné à rassurer les fortunes, est-il percé d’une première flèche: on mettra les plus riches à contribution pour financer les retraites. Il est vrai que son efficacité, tant vantée par l’UMP, est nulle en fait. Bercy constate que le nombre des patrimoines ramenés en France n’a pas augmenté depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Il en faudrait beaucoup plus pour faire revenir en France les émigrés de l’argent. Encore un effort et quelques niches fiscales injustes disparaîtront à leur tour. Ainsi le sarkozysme est-il de nouveau pris à contrepied. Pour lutter contre la crise, il doit sans cesse se renier. On finit par se demander s’il n’était pas erroné au départ.”

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