La CPI accuse Kadhafi de crimes contre l’humanité

15-12-2011 09:07 AM

Abdel Massih Felli


 


 



Mouammar Kadhafi est officiellement recherché, accusé de crime contre l’humanité envers le peuple libyen, puisqu’un mandat d’arrêt a été émis par la Cour Pénale Internationale (CPI). Sont aussi concernés par ces avis de recherches, le fils du colonel, Saif Al-Islam et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Sanousi. Ces mandats d’arrêts ont enfin été délivrés, plus d’un mois après la requête du procureur de la CPI auprès des juges. Le tribunal entend faire juger les trois hommes pour leur rôle supposé concernant la mort de dizaines, voire de centaines de manifestants qui depuis plusieurs mois, de Benghazi à Misrata, exigent le départ du dictateur.


Une décision dont se félicitent les instances internationales, comme les ONG, qui sont auprès de la population afin de leur venir en aide. Ce document délivré par la CPI à l’encontre d’un chef d’Etat encore au pouvoir n’est pas une première. Déjà en 2009, le président soudanais Omar el Béchir était lui aussi mis sous le coup d’un mandat d’arrêt. Pour autant, ce dernier est toujours au pouvoir et parvient même à voyager tranquillement, la plupart des pays où il se rend refusant de le placer en détention. Le président soudanais peut-même s’appuyer de manière générale sur un soutien de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats Arabes. Omar El-Béchir avait même pu se rendre récemment en Chine, sans le moindre problème afin de rencontrer le président Hu Jintao. Évidemment, la consigne a été donnée à la communauté internationale d’empêcher Kadhafi de pouvoir séjourner à l’étranger. Mais la CPI n’a en aucun cas le pouvoir de forcer une arrestation. Elle est dépendante de chaque police nationale et de son bon vouloir à se plier aux ordres, y compris en Libye, où ce sera aux autorités de bien vouloir tout mettre en œuvre pour capturer Kadhafi et ses co-accusés explique Human Rights Watch.


Livrer des armes aux rebelles
Par ailleurs, la France a admis pour la première fois mercredi qu’elle avait livré des armes aux rebelles libyens, dans la région du Djebel Nafusa, au sud-est de Tripoli, un geste qui peut être interprété comme une volonté de hâter la fin du conflit mais qui est contesté par ses alliés. L’état-major français a confirmé partiellement des informations du journal Le Figaro sur des parachutages d’armes à la rébellion libyenne, mais s’est immédiatement attiré les critiques de la Grande-Bretagne, son principal partenaire dans la crise libyenne. Il s’agit, affirme Paris, d’armes légères, larguées à l’occasion d’opérations d’aide humanitaire en faveur de populations sous la menace des troupes de Mouammar Kadhafi dans cette région située à quelques dizaines de kilomètres de Tripoli.


Le groupe de contact sur la Libye, qui comprend tous les pays participant à la campagne de l’Otan contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi, avait annoncé début mai la création d’un “fonds spécial” pour aider les rebelles de ce pays d’Afrique du Nord.  Il doit être alimenté par des fonds provenant notamment d’avoirs bloqués du colonel Kadhafi et de ses proches. Il a été finalisé début juin lors d’une réunion du groupe de contact à Abu Dhabi.


Mission américaine limitée
Le président Barack Obama a déclaré mercredi que la mission américaine en Libye restait limitée et que le débat au Congrès sur la constitutionnalité de sa décision d’entrer dans le conflit était motivé par des questions de politique politicienne. La Chambre des représentants américaine, dominée par une majorité républicaine, a infligé la semaine dernière un revers au président Barack Obama en rejetant un texte qui autorisait l’intervention militaire en Libye, l’administration s’étant jusqu’à présent passée de consulter le Congrès à ce sujet au grand dam de nombreux parlementaires des deux bords. La loi sur les pouvoirs de guerre oblige en principe l’administration à demander l’autorisation du Congrès pour engager des hostilités à l’étranger. Mais l’administration Obama a fait valoir qu’elle se contentait de soutenir l’action de l’Otan de façon limitée et que la notion d’hostilités ne s’appliquait donc pas à l’intervention en Libye.

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