Jeter de l’huile sur le feu en Corée

15-12-2011 09:06 AM


La communauté internationale a unanimement condamné l’attaque, qui survient après la révélation d’un nouveau programme d’enrichissement d’uranium nord-coréen. La Chine, seul allié diplomatique de poids de Pyongyang, a invité mercredi les deux Corées à “faire preuve de calme et de retenue”. Barack Obama a demandé à la Chine de “clairement signifier à la Corée du Nord l’existence, de règles internationales qu’elle doit respecter”. C’est pour ne pas provoquer une Chine qui monte en puissance et qui se montre de plus en plus jalouse de sa prééminence près de ses côtes que les Etats-Unis avaient renoncé à participer aux manoeuvres en cours prévues de longue date par Séoul. La Corée du sud s’est inquiété, du coup, d’un manque de soutien de la part des Etats-Unis. Barack Obama doit montrer à Séoul et aux autres pays de la région que l’Amérique ne va pas abandonner un allié menacé. Les Chinois vont devoir réagir à cette intrusion des Etats-Unis dans leur environnement proche. Soit ils interviennent et obligent Kim Jong il à calmer le jeu, soit ils risquent de perdre la face en mer Jaune et de devoir gérer une crise avec les Etats-Unis.  La journaliste nord-coréenne l’affirme à la télévision: c’est la Corée du Sud qui a commencé. Pyongyang donne sa version des évènements de la veille. L’attaque contre l‘île de Yeonpyeong était une riposte à des tirs sud-coréens. Au lendemain des bombardements, qui ont tué deux soldats et deux civils, les habitants encore effrayés constatent les dégâts. Les maisons éventrées, dévastées par le feu. Sur les 1500 âmes de cette île, la moitié a fui depuis mardi. Tous ont cru que la guerre avait éclaté. Washington estime que la provocation nord-coréenne est probablement liée à la succession du président Kim Jong-Il, qui installe petit à petit son fils de 27 ans au pouvoir.   Soutien américain et international Embarrassés par le comportement erratique de la Corée du Nord, les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ne prévoient pas de réunion à brève échéance après le bombardement de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong. La prudence des membres permanents, Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne, reflète l’absence à l’heure actuelle de réponse adéquate au bombardement nord-coréen de mardi, soulignent des diplomates.”On a l’impression d’avoir utilisé toutes les cartouches et on ne sait pas sur quel pied danser avec la Corée du Nord. Tout me monde se dit: réfléchissons, prenons le temps”, ajoute-t-il. Dès mardi, une source diplomatique française avait fait savoir à Paris qu’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité était en cours d’organisation. Mais rien de tel ne se dessinait mercredi en milieu de journée à New York. Aucun pays n’a pour l’heure demandé de réunion spéciale du Conseil de sécurité sur le bombardement nord-coréen dans lequel quatre personnes sont mortes.Des diplomates interrogés à New York disent redouter qu’une condamnation du Conseil de sécurité ne fasse que jeter de l’huile sur le feu.”La Chine freine et c’est bien normal. Elle partage 2.000 km de frontière avec la Corée du Nord et elle ne veut pas que ce pays parte en vrille. Elle craint que la Corée du Nord ne réagisse de façon exagérée” et ne s’engage dans un cycle irréparable, a relevé l’un d’entre eux. “Même les Sud-Coréens hésitent. Ils veulent que le Conseil de sécurité serve à quelque chose et ne vienne pas aggraver la situation”, a-t-il dit. “Il y a une très grande prudence de toutes les parties, y compris des Etats-Unis”.  Les Etats-Unis ont affiché mercredi un soutien sans faille à la Corée du Sud et décidé avec elle de manoeuvres militaires communes. Washington réagissait au bombardement mardi par la Corée du Nord d’une île sud-coréenne. L’attaque a été condamnée par la communauté internationale. Les Etats-Unis ont envoyé dans la zone leur porte-avions nucléaire USS George-Washington, qui transporte 75 appareils de combat et plus de 6000 membres d’équipage. Le bâtiment a quitté sa base navale au sud de Tokyo mercredi matin. “Il s’agit de manoeuvres de nature défensive”, soulignent les forces américaines en Corée dans un communiqué. “Même si elles avaient été programmées bien avant l’attaque injustifiée, elles prouvent la force de l’alliance (entre les Etats-Unis et la Corée du Sud) et notre attachement à la stabilité régionale via la dissuasion.”
Ces attaques ont attiré l’attention du monde sur la petite île et provoqué une chute des bourses un peu partout dans le monde. Le Dollar et l’or ont monté, les investisseurs cherchant des valeurs refuges pour leur argent. L’indice principal de Hong Kong a perdu 2,7%, tandis que les index européens ont perdu entre 1,7 et 2,5%. Quant au Dow Jones, sa moyenne industrielle a perdu 142 points, soit 1,3%.  Le Secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-moon a condamné l’attaque d’artillerie, et appelé à une « retenue immédiate » et insisté pour que « toutes les différences soient résolues par des moyens pacifiques et le dialogue ».   De son côté enfin, le porte parole des affaires étrangères, Hossam Zaki, a exprimé son inquiétude sur les évolutions de la situation entre la Corée du Nord et celle du Sud mardi dernier.  Il a déclaré que l’Egypte lance un appel aux deux Corées pour se rassurer et se contrôler afin de mettre un terme à la tension actuelle et retorner à la situation qui précède les événements
 

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