Avatar bat le record

15-12-2011 09:05 AM

Névine Lameï


Avatar de James Cameron, le réalisateur du fameux long-métrage ” Titanic “, est le film le plus cher du cinéma hollywoodien. Actuellement en projection dans le monde entier, Avatar s’offre la médaille d’argent de l’année 2009. En Egypte, il est dans toutes les salles du cinéma. Un événement qui célèbre Noël.

Sorti à seulement quinze jours de la fin de l’année 2009, Avatar s’offre le luxe de coiffer au poteau ses concurrents et s’offre la seconde meilleure première semaine de l’année ! Sur une histoire épique (une love story et une quête aventurière à travers l’espace), Avatar est l’un des chefs-d’oeuvre de 2009.
Avatar est le titre du nouveau film de James Cameron dans lequel le réalisateur a signé là un autre blockbuster, après le succès phénoménal de ” Titanic “, sa précédente œuvre réalisée en 1998. Ce film d’animation qu’il coproduit et dont il a écrit lui-même le scénario affiche un casting à la fois prestigieux et déroutant. En effet, on y retrouve des acteurs confirmés tel que Sigourney Weaver, la célèbre héroïne de la saga ” Aliens “, en plus des figures montantes telles que Michelle Rodriguez qui s’est illustrée dans” Fast and Furious “, Zoé Saldana, Lola Herrera, Giovanni Ribisi et Sam Worthington.

Bénéficiant d’un budget de 315 millions de dollars, ce film distribué aux Etats-Unis par la maison de production Twentieth Century Fox, figure parmi les plus onéreux dans l’histoire du cinéma. Classé dans le genre science-fiction, ce film d’animation d’une durée de 189 minutes, utilise la dernière technologie “Imax 3D”. James Cameron travaillait depuis une dizaine, voire une quinzaine d’années auparavant sur le projet du film Avatar. En effet, bien avant le succès retentissant de Titanic en 1998, le réalisateur s’attelait déjà à son script. Il a dû attendre les années 2000 pour le concrétiser, parce que les avancées en matière de technologies 3D étaient encore insuffisantes pour recréer fidèlement tout l’univers du film. Pour réussir ce coup d’essai, il a fallu près de 4 ans à l’équipe de James Cameron pour synchroniser et assembler les images de synthèse en postproduction.

Pour l’histoire du film, il s’agit d’un marine dénommé Jake Sully contraint à la retraite anticipée, étant paralysé à cause d’une blessure de guerre. Sa guérison, aussi bien sur le plan physique que psychologique est proche lorsqu’on lui propose de faire partie d’une équipe pour un projet appelé Avatar, un programme militaire qui lui redonnera la chance de retrouver l’usage de ses membres inférieurs. Ce projet consiste à l’exploration de Pandora, une planète unique par son environnement et ses richesses naturelles dont une immense forêt tropicale qui abrite des formes de vie aussi impressionnantes qu’effrayantes. Les habitants de Pandora sont des extraterrestres dénommés “Na’vi “, des créatures à l’aspect humanoïde de plus de 3 mètres de hauteur, ressemblant à des primates à la peau bleue et dotée d’une queue. Leur mode de vie et leurs technologies sont nettement plus évolués que ceux des terriens, mais c’est un peuple qui ne connaissait pas la guerre et vivait en paix jusqu’à l’arrivée des humains. Jake Sully, recruté dans l’équipe a pour mission d’envahir Pandora avec ses soldats afin de s’emparer de toutes ses richesses minérales et minières. Les soldats du projet Avatar vont ainsi dévaster une grande partie de la forêt de cette planète pour trouver de l’Unobtanium, un minéral d’une grande valeur. Cependant, un problème persiste car les êtres humains ne pouvaient pas survivre sur cette planète en raison de sa composition atmosphérique. on a donc créé des Avatars, des mutants mi-humains, mi-Na’vi, des soldats qui n’ont pas d’intelligence autonome. C’est là où Jake intervient car il a pu intégrer le corps d’un Avatar par le biais d’une technologie sophistiquée, et recouvre ainsi sa santé. Il s’éprend alors d’une Na’vi dénommée Neytiri. Sous l’assaut des terriens, les Na’vi deviennent des guerriers prêts à tout pour défendre leur planète alors qu’entre-temps, notre héros s’étant intégré peu à peu à eux se retrouve devant un choix difficile, celui de combattre aux côtés des terriens ou s’allier avec ceux qu’il considère comme sa nouvelle famille.
Dans Avatar, James Cameron a totalement inventé une langue pour le peuple Na’Vi. Il a fait appel à Paul Frommet, 65 ans et spécialiste de la linguistique à Los Angeles. Dans un souci de crédibilité, James Cameron a donc fait le choix de créer entièrement un langage composé d’une grammaire et d’un vocabulaire qui n’existaient pas avant. Et ce n’est pas rien, puisque la dernière fois que cela a été tenté remonte aux années 1980 avec l’invention de la langue Klingon pour Star Trek. Il espère d’ailleurs que le langage Na’Vi deviendra également une véritable référence dans les langues Aliens. C’est plus de 1 000 mots de vocabulaire qui ont été inventés, dont 50 espèces de plantes qui vivent sur Pandora. Cela peut paraître très simple, mais il a tout de même travaillé 4 ans pour réaliser cette tâche. Un film qui mérite bien de le scruter.

Douze ans après Titanic, James Cameron donne vie à une épopée en 3D, visuellement somptueuse et puissamment romanesque.
“S’y joue l’avenir d’une planète, d’un peuple et, peut-être, de l’homme”. “Un film qui véhicule quelques messages écologiques et politiques bien sentis”. “Pour la première fois, une image de synthèse est vivante”. Autant de critiques qui se sont communiquées vis-à-vis du fameux fameux film Avatar.
Comme ses pilotes bleus d’Avatar, un esprit d’homme dans un corps de Na’vi, Cameron est une sorte d’hybride : cinéaste, explorateur, consultant pour la Nasa, inventeur.
Avatar est un formidable divertissement, mais il véhicule quelques messages écologiques et politiques bien sentis.
Avatar nous fait basculer dans un monde nouveau. Pour Cameron, l’histoire du monde se résume à l’histoire de ses ressources convoitées. Dans le cas d’ Avatar, on est en 2154, la Terre n’a plus d’énergie et le minerai-miracle est niché sur Pandora, sous les racines de l’arbre-maison géant, divinité protectrice dont les entrailles sont habitées par les Na’vis bleus, elfes aborigènes hauts de 3 mètres et redoutables guerriers.
Pour entrer ce nouveau monde signé Cameron, le spectateur doit suivre les pas de Jake Sully (héros principal d’Avatar), ex-marine tétraplégique engagé pour la mission scientifique Avatar.
La vraie nouveauté est ailleurs. 3D. Motion capture. Images de synthèse. Caméra virtuelle… Le tournage a été un tel laboratoire que Spielberg, Peter Jackson et Ridley Scott sont venus en explorateurs. “Il y a la caméra Fusion 3D que Cameron développe depuis dix ans. Vous êtes immergés comme jamais et en plus vous n’avez plus mal aux yeux”, explique le producteur Jon Landau. Exact. Il évoque aussi la caméra virtuelle qui permettait à Cameron, au moment même où il travaillait avec ses acteurs, de les visionner en Avatars ou en Navi’s, sous forme d’images de synthèse : plus besoin d’attendre les effets spéciaux. Mais la révolution concerne la conversion même en images de synthèse, cette fameuse motion capture qu’on retrouve dans “Le Seigneur des anneaux” ou “Le Drôle de Noël” de Scrooge :”Grâce à un casque muni d’une petite caméra et fixé sur la tête des acteurs, qui jouaient sur une scène vide, il n’y a plus de déperdition : on garde dans l’image l’émotion de l’acteur.” Exact, là encore. Pour la première fois, l’image de synthèse est vivante.
La grande réussite, c’est que sur l’écran on ne fait plus la différence entre virtuel, réel et animation. En alchimiste du cinéma, Cameron a créé un type d’image inédit : l’avatar est au coeur même de la forme du film. L’ironie veut que cette débauche technologique soit au service d’un récit écologique : “Le cinéma, conclut Cameron, ce n’est pas, comme dit Godard, la vérité 24 fois par seconde. Mais le mensonge 24 fois par seconde. Tout est fabriqué. Avec une émotion authentique au coeur de l’histoire.” Une conception du cinéma qui pourrait lui permettre de redevenir le “roi du monde”.

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