Auteur de nombreuses pièces de théâtre

15-12-2011 09:06 AM


, dont la plus célèbre est Antigone que nous vous présentons ci-dessous pour lui rendre hommage et célébrer sa mémoire à l’occasion du centenaire de sa naissance, Jean Anouilh nous laissa un riche héritage de littérature.                                                                             .  Jean Anouilh, grand dramaturge français  Jean Anouilh, né le 23 juin 1910 à Bordeaux et mort le 3 octobre 1987 à Lausanne, est un écrivain français. Son père était tailleur, et sa mère musicienne et professeur de piano. C’est en 1923 que son amour pour le théâtre apparut au Lycée Chaptal. Après l’obtention du baccalauréat, Anouilh entame des études de droit, à Paris, qu’il interrompt au bout de dix-huit mois. En 1928, deux rencontres littéraires essentielles interviennent : celle de Giraudoux avec Siegfried et celle de Cocteau avec ” Les Mariés de la tour Eiffel “. À vingt-deux ans, Anouilh est le secrétaire de Louis Jouvet au Théâtre des Champs-Élysées. Il travaille pendant deux ans dans une agence de publicité (avec, entre autres, Jacques Prévert et Jean Aurenche). C’est en 1929 que Jean Anouilh fait jouer sa première pièce, ” Humulus le muet “, un échec. Mais c’est en 1932 qu’il écrit sa première ” vraie pièce ” : ” L’Hermine “. Il décide alors de vivre de sa plume, mais les débuts vont être difficiles. Il connaît son premier grand succès en 1937 avec ” Le voyageur sans bagage ” au Théâtre des Mathurins. Les acteurs principaux sont Sacha et Ludmilla Pitoëff ; Darius Milhaud en écrit une exquise musique de scène, en forme de suite pour violon, clarinette et piano, (op 157b). En 1938, il obtient un nouveau succès critique et public avec la création du “Bal des Voleurs”, et inaugure une collaboration avec André Barsacq. Il sera son principal interlocuteur et metteur en scène, pendant plus de quinze ans. Jean Anouilh a classé la majeure partie de son œuvre dramatique en pièces noires, pièces roses, pièces brillantes, pièces grinçantes, pièces costumées, pièces baroques, pièces secrètes et pièces farceuses. L’auteur traite presque toujours les mêmes thèmes : la révolte contre la richesse et contre le privilège de la naissance, le refus d’un monde fondé sur l’hypocrisie et le mensonge, le désir d’absolu, la nostalgie du paradis perdu de l’enfance, l’impossibilité de l’amour, l’aboutissement dans la mort. Anouilh ne verse pas dans la pièce à thèse, mais diversifie ses créations depuis la fresque jusqu’à la satire en passant par la tragédie. Il place avant toute chose le jeu théâtral.   Antigone                                Antigone, de Jean Anouilh est un texte théâtral inspiré d’un mythe antique mais en rupture avec la tradition de la tragédie grecque. Il s’agit d’une des réécritures de la pièce de Sophocle représentée aux Dionysies d’Athènes au Ve siècle J.-C..  L’Antigone d’Anouilh est représentée pour la première fois à Paris le 4 février 1944, c’est-à-dire durant l’occupation allemande. Le personnage d’Antigone symbolise la résistance en luttant contre les lois de Créon, qui représente le pouvoir.  Dans la ville de Thèbes, après la mort d’Oedipe, ses deux fils, Polynice et Étéocle, décidèrent de régner chacun un an. Mais Étéocle, au terme de la première année, refusa de quitter le trône. Après une guerre terrible où ils se sont entretués, Créon, leur oncle, prit le pouvoir, ordonna des funérailles somptueuses pour Étéocle, mort en défendant sa patrie, tandis qu’à l’égard du traître Polynice, à titre d’exemple, il promulgua que “Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort” et décréta que son corps, laissé sans sépulture, devait pourrir sur le sol, ce qui, pour les Grecs, était la sanction la plus terrible. La ” petite Antigone “, leur soeur, rompt avec son fiancé, Hémon, le fils de Créon, sans lui dire pourquoi et, malgré les conseils de sa soeur, Ismène, passant outre cet ordre, rend au défunt les honneurs funèbres en le recouvrant, avec sa pelle d’enfant, d’un peu de terre. Elle est arrêtée par trois gardes qui la mènent à Créon. Celui-ci préfèrerait ne pas punir sa nièce et la fiancée de son fils. Comme personne d’autre ne l’a vue, il lui suffirait de faire disparaître les gardes. Mais Antigone s’obstine : si Créon la libère, son premier soin sera de retourner enterrer son frère. Créon tente alors de lui expliquer que son refus de sépulture à Polynice est avant tout un acte politique et qu’en choisissant de prendre en main l’État ébranlé par le règne d’Oedipe, il a choisi de ” dire oui “, c’est-à-dire d’assumer les mille besognes de ” la cuisine ” politique pour ” rendre le monde un peu moins absurde “. Il lui prouve par dix arguments la sottise de son acte, lui révélant que Polynice n’était qu'” un fils de famille “, ” un petit fêtard imbécile”, une ignoble crapule qui avait même frappé son père, Oedipe, et voulait le faire assassiner, et qu’Étéocle ne valait guère mieux : ” Ils se sont égorgés comme deux petits voyous pour un règlement de comptes. ” Il n’accorda les honneurs nationaux à la dépouille d’Étéocle que pour des raisons de gouvernement ; saurait-on dire, d’ailleurs, quelle est la dépouille d’Étéocle? Créon s’est borné à faire ramasser ” le moins abîmé “. Antigone n’ignore rien de cela, mais elle ne cède pas. Elle accomplit ce qu’elle doit et veut accomplir. Devant Créon qui lui jette : ” Essaie de comprendre une minute, petite idiote ! ” elle secoue la tête, insensible aux paroles étrangères à sa propre vérité : ” Je ne veux pas comprendre. Moi, je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir. ” Cependant, Antigone, ébranlée, renoncerait alors. Mais Créon commet l’erreur de lui dire qu’elle doit être heureuse avec Hémon et consentir à la vie qui n’est en fin de compte que le bonheur. Or elle ne veut ni être heureuse ni même vivre. Créon doit donc la condamner à être enterrée vivante. Mais elle se pend dans le tombeau. Son fiancé se donne la mort à ses côtés. Eurydice, la reine, se tranche la gorge de désespoir.  Citations  “C’est laid un homme qui a peur.”  “C’est plein de disputes, un bonheur.”  “On ne sait jamais pourquoi on meurt.”  “C’est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles.”  “C’est très joli, la vie. Mais cela a un inconvénient, c’est qu’il faut la vivre.”  

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