Le Nayrouz, fête des martyrs

15-09-2023 06:12 AM


Le mardi prochain 12 septembre, 1er Tout, marque le début de la nouvelle année copte 1740 de l’ère des martyrs. En ce jour nous honorons ceux qui ont tenu et admis leur foi en Dieu avec fermeté et engagement.

Le nouvel an Copte est aussi appelé la fête du “Nayrouz”, mot perse signifiant “le début de l’année”. Le calendrier égyptien remontait à 4240 avant Jésus Christ. Les coptes décidèrent de le restaurer et de faire commencer le leur au début du règne de Dioclétien en l’an 284, en souvenir des millions de martyrs coptes. Son règne est considéré comme une époque dorée durant laquelle l’église a offert de véritables témoins du Christ. L’église copte a été irriguée par le sang de ses martyrs.

Le mot Naurouz ou Nayrouz, écrit Nawruz dans The Coptic Encyclopedia (page 1784) publié par Aziz S. Atiya, est un ancien mot égyptien qui veut dire eau vivifiante ou crue vivifiante. Le nouvel an perse, qui porte le même nom, semble avoir une origine égyptienne.

Selon Diodore de Sicile (1er siècle av. J.C.) : « On prétend que les Chaldéens de Babylone, si renommés dans l’astrologie, sont une colonie égyptienne, et qu’ils furent instruits dans cette science par les prêtres d’Égypte …

Le Nouvel An copte est le tout premier calendrier connu de l’homme sur la planète Terre ! Le mot “Nayrouz” est d’origine copte. Sa racine est niiaro-oo, ce qui signifie “les rivières”. Le suffixe “ouz” est grec, d’où le mot “Niiaroouz”. La mi-septembre est généralement le moment où les eaux du Nil montent, et les prières sont donc adressées à Dieu pour qu’il fasse monter les eaux des fleuves pour l’irrigation et demande sa bénédiction au début (couronne) de l’année du calendrier copte. Lorsque les Perses ont régné sur l’Égypte de 525 à 405 avant J.-C., ils ont adopté le mot et l’ont incorporé dans leur langue pour signifier “le début de leur année persane” et l’ont appelé “Nayrouz”. Ce mot en persan signifie “la nouvelle année”.

Il n’y a peut-être pas de pays où les positions et les mouvements des astres soient observés avec plus d’exactitude qu’en Égypte. Ils conservent depuis un nombre incroyable d’années des registres où ces observations sont consignées.
On y trouve des renseignements sur les mouvements des planètes, sur leurs évolutions et leurs stations. » On sait qu’après les conquêtes de Thoutmosis le Grand (1480 av. J .C.), un grand nombre de colonies égyptiennes s’étaient répandues dans tout l’Orient antique.

On peut mentionner d’autre part une découverte dans un manuscrit de la librairie copte de Nag Hammadi d’une description de la division du temps ayant une analogie avec des traditions iraniennes. Ces similitudes s’expliqueraient bien par la tradition rapportée par Diodore de Sicile que ce sont des colonies égyptiennes qui introduisirent les connaissances astronomiques en Chaldée. Elles prouvent la grande influence que la culture égyptienne a eue sur les pays de l’Orient antique.

Les anciens Égyptiens étaient passés maîtres dans l’art de la mesure du temps et ont inventé le seul calendrier intelligent qui n’ait jamais existé dans l’histoire humaine. Il serait invraisemblable de penser que les anciens Égyptiens seraient allés copier le nom de leur nouvel an, phénomène à la fois national et religieux, des anciens Perses. La civilisation égyptienne est plus ancienne que la civilisation perse.

Les Coptes, descendant en droite ligne des anciens Égyptiens, comptent leur calendrier depuis l’ère des martyrs. Deux dates retiennent l’attention, 284: accession de Dioclétien au pouvoir, et 303: publications de l’édit de persécution contre les Chrétiens. Durant quatre ans de 292 à 295 les Égyptiens se soulevèrent pour réclamer leur indépendance. Les représailles furent terribles, des villes furent rasées par l’occupant romain, Alexandrie après un siège de huit mois fut prise, pillée et ses habitants massacrés. Dioclétien ordonna de brûler tous les livres d’alchimie des Égyptiens de peur qu’en produisant de l’or, les Égyptiens puissent arriver un jour à acheter leur indépendance.

Ceci fut suivi par l’édit de persécution contre les Chrétiens en 303. Eusèbe de Césarée visita l’Égypte alors que la persécution durait encore, « On lui parla d’exécutions en masse, de trente, soixante, jusqu’à cent martyrs exécutés chaque jour, décapités ou livrés aux flammes; de supplices abominables, de femmes qu’on suspendait nues par un pied, de confesseurs que l’on attachait par les jambes à des branches d’arbres rapprochées de force, la corde coupée, les branches se redressaient écartelant les malheureux. » (L. Duchesne, Histoire Ancienne de l’Église).

En choisissant 284 comme le début de l’ère des martyrs (et non pas 303), les Égyptiens ont voulu commémorer aussi bien ceux qui sont morts pour l’indépendance de leur pays que les Chrétiens victimes des persécutions. Le concile de Nicée (325) avait donné autorité à l’évêque d’Alexandrie de fixer la date de Pâques et de l’annoncer aux autres évêques. Saint Athanase data ses lettres pascales depuis l’ère des martyrs, et c’est ainsi que l’usage du calendrier égyptien se répandit dans le monde chrétien de l’époque.

Inutile de dire que depuis l’Égypte pharaonique, de nombreuses activités joyeuses marquaient la fête du nouvel an. L’historien Makrizi (1360-l442) rapporte dans son « al-Khitat » avec beaucoup de détails les festivités populaires à cette occasion qui se déroulaient encore au 14e siècle, les promenades, les visites, les baignades dans l’eau du Nil. Ces festivités populaires furent interdites par les Mamelouks en 1378-1379. La fête du nouvel an est toujours mentionnée dans le Synaxaire de l’Eglise copte, avec des prières à cette occasion qu’on nomme afshia pour la guérison par l’eau.

On mange à la fête du Nayrouz les dattes parce que la couleur rouge de la croûte indique la couleur du sang des martyrs, à l’intérieur le noyau que vous ne pouvez pas briser indique leur ferme conviction.

Par ailleurs, la goyave parce que son cœur blanc est semblable au cœur des martyrs qui ont versé leur sang et beaucoup supporté pour leur foi en Jésus-Christ, alors qu’elle contient aussi beaucoup de graines, symbole du nombre élevé de martyrs qui ont été tués.

Pendant la fête du Nayrouz, nous percevons les portes ouvertes du Paradis. Nous voyons le Christ venant nous transporter spirituellement au-dessus des nuages aux côtés de ceux qui sont déjà entrés au Royaume de Dieu afin de célébrer cette nouvelle année que nous espérons être abondante de grâces et de salut.

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