Marcel Callo patron pour la jeunesse lors des JMJ 2023

10-08-2023 07:17 AM


Le pape François rencontre les jeunes du monde entier lors de l’édition des JMJ du 25 juillet au 6 août 2023. A cette occasion, le bienheureux Marcel Callo (1921-1945), jeune Français mort en déportation à 23 ans, est l’une des treize figures que l’Église catholique a choisies comme patrons pour la jeunesse lors de cet événement tenu au Portugal.

La Postulation Marcel Callo (qui œuvre à la promotion de sa cause de canonisation), portée par le diocèse de Rennes, organise un rassemblement à Lisbonne du 1er au 4 août prochain, « pour faire connaître aux jeunes du monde entier cette figure inspirante marquée par l’engagement ».

« Marcel’s » est un lieu « pour accueillir les jeunes autour de nombreuses activités inspirées par l’histoire du bienheureux breton : exposition, spectacle, concerts, café, film, tables-rondes avec des témoins amis de Marcel venus de France, d’Allemagne et d’Autriche.

Le 8 juillet, l’avant-première des animations qui ont été proposées cet été aux JMJ, autour du bienheureux Marcel Callo, à Saint-Malo. Dans le programme : visite de l’exposition sur Marcel, projection de nouveau documentaire-fiction « Marcel Callo, une vie en mission »; ainsi que le spectacle « Le trésor de Marcel ».

« Marcel Callo, une vie en mission » est un documentaire-fiction qui vise à faire découvrir à la fois la vie du bienheureux Marcel Callo, mort au camp de Mauthausen le 19 mars 1945, et l’actualité de son message.

Le « message » du bienheureux Marcel Callo est toujours actuel : il s’agit de l’importance de la mission dans le monde qui nous entoure, de la fidélité à nos engagements, de la nécessité d’une vie intérieure et spirituelle par la fréquentation quotidienne des sacrements et de la prière.

C’est un film de 52 minutes, réalisé par Tanguy Louvel et Emmanuel Massou, a été diffusé sur le site www.lejourduseigneur.com à partir du 20 juillet. Il sera également diffusé pendant les JMJ 2023 au Portugal.

La force de ce film est aussi dans les scènes de reconstitution de la vie de Marcel Callo. Ces séquences permettent de méditer ce qui, dans la vie de ce jeune, constitue le socle d’une foi solide et engagée.
On peut dire que nous sommes tous des Marcel Callo ! c’est à dire, tous sont appelés à chercher cette même radicalité dans nos engagements.

Le spectacle « Le trésor de Marcel », imaginé et co-écrit par Amarù Cazenave, Fitzgerald Berthon et Maximilien Ambroselli, et mis en scène par Jean Baptiste Darantière, réunit une soixantaine de bénévoles – acteurs, musiciens, danseurs et techniciens – pour donner vie à une histoire inédite sur l’engagement. À travers le parcours de deux étudiantes, Margaux et Valentine, ce spectacle dresse un parallèle entre les questions et incertitudes auxquelles a été confronté le jeune Marcel dès 1943 et celles qui traversent les jeunes en 2023.

Ordonnés le 25 juin dernier, les trois nouveaux prêtres du diocèse de Rennes ont été confiés à l’intercession du bienheureux Marcel Callo.
« Je n’hésite pas à vous confier à l’intercession du bienheureux martyr Marcel Callo, un jeune fidèle du saint Peuple de Dieu », a dit Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, lors de son homélie. « Ce jeune Marcel mort à 23 ans a prié et offert ses sacrifices dans le camp allemand où il était réquisitionné, pour que son frère Jean soit un « saint prêtre ». « Or, la prière de Marcel fut exaucée, j’en suis personnellement témoin. Marcel a éprouvé la réalité de l’amitié de Jésus. Dans sa prison où tout lui a été retiré, il écrit : ‘Il est un Ami qui ne me quitte pas un seul instant.’ Il fut fidèle à la prière ‘au pied de son lit’, raconte Jean son frère. Vous aussi, soyez fidèles à la prière dont aucune occupation ne peut vous distraire, comme le conseille le sage saint Jean de la Croix. »
« Que le bienheureux Marcel illumine dans vos cœurs de prêtres l’amitié que le Christ vous porte », a souhaité l’archevêque.

Rappelons que le pape François a cité l’exemple du bienheureux Marcel Callo dans sa lettre aux jeunes « Christus vivit », publiée le 2 avril 2019. « Le bienheureux Marcel Callo, a écrit le pape, était un jeune Français mort en 1945. Il fut emprisonné en Autriche dans un camp de concentration, où il réconfortait dans la foi ses compagnons de captivité, au milieu de durs travaux. »

A noter à cet égard que Marcel est né à Rennes le 6 décembre 1921. Après des études à l’école Sainte-Anne, il adhère à la Croisade eucharistique des jeunes, mouvement dont le but est d’apprendre aux enfants et aux adolescents à faire de leur vie une prière ininterrompue, en plaçant l’Eucharistie au cœur de toute initiative.

En 1934, à 12 ans, il entre comme apprenti typographe à l’imprimerie Simon et prend à cœur son rôle d’aîné après le départ de son frère, Jean, au séminaire.
Marcel apprécie son métier même si l’ambiance de l’atelier est pesante pour lui. Sur les conseils de sa mère, lit-on dans sa biographie, « il se tourne vers la Vierge, secours des adolescents ; cela lui vaut le surnom de ‘Jésus-Christ’ ».
Inséré dans le monde professionnel, il adhère à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) à la section Saint-Aubin en 1936. Devenu président de la section, il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianisé.

Il se fiance le 6 décembre 1942 avec Marguerite Derniaux (elle assistera à la béatification de Marcel en 1987 et décédera en 1991).
En mars 1943, il reçoit une convocation pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il accepte de partir, d’une part pour éviter des représailles sur sa famille, d’autre part dans une perspective missionnaire.
Le 19 mars 1943, il arrive à Zella-Melhis, province de Thuringe (Allemagne), dans un camp de 3000 ouvriers environ. Il travaille dans une fabrique de revolvers lance-fusées.
Il milite clandestinement dans l’action catholique en participant aux réunions des responsables jocistes de villes différentes, aux messes interdites. Il est vite arrêté par la Gestapo (le 19 avril 1944) et est transféré à la prison de Gotha. D’abord en cellule, il est regroupé par la suite avec d’autres chrétiens au 3e étage de la prison. Avec les douze principaux dirigeants jocistes de Thuringe, ils vivent une vraie vie de prière et de partage.
Puis, il est déporté, d’abord aux camps de concentration de Flossenburg (en Bavière) en octobre 1944, puis à Mauthausen (en Autriche).
Après des mois de travail forcé dans des conditions de vie insupportables, maigri de 40 kilos, il meurt le 19 mars 1945, à 23 ans.

Un de ses camarades, le colonel Tibodo témoignera plus tard au procès de béatification de Marcel : « J’ai connu Marcel Callo pendant quelques heures seulement, celles qui ont précédé sa mort en mars 1945, un mois et demi avant la libération. Je ne l’ai connu qu’aux dernières heures de sa vie : il est mort en quelque sorte dans mes bras. Cependant cela m’a suffi pour constater que ce garçon était de beaucoup au-dessus de la nature humaine ordinaire. Si j’ai gardé son souvenir, alors que je suis passé par plusieurs camps et que j’ai connu de nombreux prisonniers, c’est que Marcel Callo avait un regard vraiment surnaturel. … un regard d’espoir, l’espoir d’une vie nouvelle. …Son regard exprimait une conviction profonde qu’il partait vers le bonheur. C’était un acte de foi et d’espérance vers une vie meilleure. »

Le 4 octobre 1987, le pape Jean-Paul II a béatifié Marcel Callo, à l’occasion du synode des évêques sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde.
Le bienheureux Marcel Callo est fêté dans son diocèse de Rennes le 19 avril, date où il a été arrêté à Zella-Melhis.

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