Abbas reste à la présidence palestinienne

15-12-2011 09:05 AM


Les dirigeants palestiniens ont décidé mercredi de prolonger les mandats du président Mahmoud Abbas et du Parlement palestinien afin d’éviter une crise politique et institutionnelle, une décision immédiatement rejetée par le mouvement Hamas. “Le Conseil central de l’OLP a pris la décision de prolonger le président Abbas dans ses fonctions jusqu’à la tenue de la prochaine élection présidentielle”, a déclaré un haut responsable de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). “Il a également décidé de prolonger le mandat du Parlement palestinien jusqu’aux prochaines élections législatives, conformément à la Loi fondamentale (Constitution, ndlr) palestinienne”, a ajouté Qaïd al-Ghoul. Cette décision a été immédiatement acceptée par M. Abbas, a précisé un autre responsable de l’OLP, mais elle a été rejetée avec force par le Hamas, qui l’a qualifiée de “nouveau stratagème pour légitimer Abbas”.

L’OLP, qui chapeaute l’Autorité palestinienne, est reconnue dans le monde comme “l’unique représentant légitime” du peuple palestinien. Mais elle est contestée par le Hamas qui a un temps cherché à créer une nouvelle structure pour la supplanter. “Le mandant de Mahmoud Abbas est terminé et personne n’a le droit de l’étendre”, a déclaré Fawzi Barhoum, porte-parole du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, estimant que c’est le Parlement qui occupe le sommet de la pyramide dans le système politique palestinien. La décision du Conseil central, qui était réuni depuis mardi, est destinée à éviter un vide constitutionnel, après le refus du Hamas d’organiser les élections législatives et présidentielle dans la bande de Gaza qu’il contrôle. Ces scrutins étaient initialement convoqués pour le 24 janvier, mais la commission électorale palestinienne en a recommandé le report après la décision du Hamas. Les mandats du président et du Parlement de l’Autorité palestinienne expirent à cette date.

Le Hamas et l’Autorité palestinienne sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir par la force à Gaza en juin 2007. Ce dernier, qui conteste la légitimité du président Mahmoud Abbas, a refusé de signer une proposition de “réconciliation nationale” interpalestinienne, mise au point par l’Egypte et qui prévoit de reporter le scrutin au 28 juin 2010. Le mouvement islamiste argue qu’aux termes de la Loi fondamentale, le mandat de quatre ans de M. Abbas, élu en janvier 2005, a expiré depuis janvier 2009. Mahmoud Abbas avait annoncé en novembre dernier qu’il ne comptait pas se représenter lors des prochaines élections.

Aujourd’hui, le mouvement islamiste assure que c’est le Parlement de l’Autorité palestinienne qui occupe le sommet de la pyramide dans le système politique palestinien. “Le Parlement est son propre maître en vertu de notre système politique et va poursuivre ses activités jusqu’au nouvelles élections législatives”, a ainsi affirmé Fawzi Barhoum. Le Hamas a largement remporté les dernières élections législatives palestiniennes de janvier 2006, mais le Parlement ne s’est pas réuni depuis 2006. Il contrôle aujourd’hui entièrement la bande de Gaza, dont il a délogé par la force les forces fidèles à M. Abbas en juin 2007. Selon un récent sondage du Palestinian Centre for Policy and Survey Research (PSR), 61% des Palestiniens accusent les frères ennemis palestiniens d’être tous deux responsables de la fracture.

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