Sarkozy réunit en janvier les pays des quatre grands bassins forestiers

15-12-2011 09:05 AM


Le président français Nicolas Sarkozy va organiser fin janvier à Paris une réunion des pays des quatre grands bassins forestiers que sont l’Amazonie, le Congo, l’Indonésie et la Sibérie, a indiqué mardi le porte-parole de France Nature Environnement (FNE).

Arnaud Gossement s’exprimait devant la presse après un déjeuner de travail avec M. Sarkozy et les représentants de neuf autres ONG, consacré au sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.

“Pour le sommet de l’Union africaine qui doit se dérouler du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba, (M. Sarkozy) veut être absolument être invité à s’exprimer pour dire Africains révoltez-vous. C’est très clair, il nous a dit l’Afrique doit se révolter et doit même sortir du G77”, a-t-il ajouté.

Le G77, qui rassemble les pays en développement, a qualifié l’accord de Copenhague de “pire accord de l’histoire”.

Le porte-parole de FNE a également rapporté la volonté du président français de créer “un groupe Copenhague plus” qui comprendrait la plupart des 28 pays, auteurs du projet d’accord a minima finalement adopté par la conférence (à l’exclusion de la Chine et de l’Arabie saoudite, peu désireuses de se voir imposer des objectifs chiffrés).

Le but de ce “groupe Copenhague plus” serait d'”acter l’objectif de 50% (de réduction des émissions de GES) d’ici 2050″. S’en suivrait “une réunion des chefs d’Etat en mars-avril”, a indiqué M. Gossement, citant toujours Nicolas Sarkozy.

La conférence de l’ONU sur le réchauffement climatique à Copenhague (7 au 19 décembre) s’est soldée par un accord sans objectifs chiffrés ni contraintes.

Mardi soir, la présidence française a publié un communiqué selon lequel Nicolas Sarkozy avait souligné que cet accord, “loin d’être un point d’arrivée acceptable, n’en marquait pas moins une étape essentielle et comportait des avancées”. “Il faut désormais aller plus loin”, a dit M. Sarkozy, en rappelant “l’engagement de la France à oeuvrer pour un traité fixant à chacun des engagements contraignants d’ici à la fin 2010”.

Les déçus de Copenhague

Pour sa part, le président américain Barack Obama a estimé mercredi “justifiée” la déception née du résultat de la conférence de Copenhague sur le climat, tout en se disant satisfait d’avoir contribué à empêcher un échec complet, dans un entretien à une télévision américaine.

“Je pense que les gens ont raison d’être déçus par le résultat de Copenhague. Ce que j’ai dit en substance, c’est que plutôt que d’assister à un effondrement total (des négociations) à Copenhague, où rien n’aurait été accompli au moins nous avons tenu bon et n’avons pas trop reculé”, a déclaré M. Obama à la chaîne publique PBS.

“Les scientifiques disent que nous devons réduire de façon importante les émissions (de gaz à effet de serre) dans les 40 prochaines années. Rien dans l’accord de Copenhague n’assure que cela aura lieu”, a concédé M. Obama, qui avait alors parlé d’un texte “significatif” et “sans précédent” bien qu'”insuffisant”.

Revenant sur le déroulement du sommet des dirigeants en clôture de la conférence, auquel il a participé vendredi, le président a raconté qu'”à un moment, nous étions au bord d’un effondrement total, le Premier ministre indien était en route vers l’aéroport, les représentants chinois avaient de facto cessé de négocier, tout le monde hurlait. Ceux qui ont gardé leur sang-froid ont pris le dessus”.

“Nous avons au moins réussi à nous mettre d’accord sur des objectifs d’émissions non contraignants pour tous les pays, pas seulement les Etats-Unis, pas seulement l’Europe, mais aussi la Chine et l’Inde, qui vont devenir les plus gros émetteurs” de polluants, a plaidé le président.

Enchaînant sur les enjeux intérieurs, M. Obama a affirmé: “ma principale responsabilité ici est de convaincre les Américains que (la lutte contre le réchauffement) va être le moteur de notre croissance économique pour que nous passions à la pointe des énergies propres”.

Après l’adoption par la Chambre des représentants d’un texte de loi sur les énergies propres et la limitation des gaz à effet de serre, le Sénat doit à son tour s’atteler à la confection de son propre texte, mais cette législation ne sera pas examinée avant le premier trimestre 2010 à la chambre haute du Congrès américain, où son succès semble loin d’être assuré.

Une telle loi permettra selon le président de “créer des métiers qui ne peuvent pas être délocalisés à l’étranger, réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole étranger et aussi de résoudre le problème du climat”, a-t-il conclu.

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Le Président Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse à l’issue de la conférence de Copenhague sur le climat

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