20 minutes fr

15-12-2011 09:06 AM


 Au lendemain de l’évacuation de près de 2.000 personnes à la  gare RER de Saint-Michel, à Paris, et à  la Tour Eiffel, le mystère demeure quant à l’origine de ces fausses alertes à la bombe. Décryptage.
Qui a pu appeler pour lancer les alertes?
«A mon avis, c’est un très mauvais plaisantin, estime Louis Caprioli, conseiller du groupe Geos et ancien responsable de la DST, contacté par 20minutes.fr. Un plaisantin qui a voulu tourner en dérision les autorités. Mais on peut tout imaginer.» Y compris, selon spécialiste, de fausses alertes de la part de terroristes, pour détourner l’attention jusqu’à une vraie attaque. A moins que l’entretien de Bernard Squarcini dans le Journal du dimanche n’ait donné des idées à certains… «  La menace n’a jamais été aussi grande», affirmait samedi 11 septembre Bernard Squarcini. «Quand on a une communication publique qui montre une France en alerte, même si on a les compétences pour discerner les vraies des fausses alertes, dans le doute, on préfère évacuer», explique Anne Giudicelli, de l’agence Terrorisc de conseil en terrorisme international. «Je reste perplexe quant à l’impact d’une telle communication dans un contexte particulier, le 11 septembre, qui est une date symbolique». Que va-t-il se passer désormais pour ces deux alertes?
Une enquête va être menée par la police judiciaire de Paris. Le 3e district de police judiciaire de Paris est chargé de l’affaire de la gare RER de Saint-Michel, et la brigade criminelle a été saisie pour celle de la Tour Eiffel, des services qui ne sont pas spécialisés dans la lutte contre le terrorisme. Quelles sont les menaces contre la France?
Selon Bernard Squarcini, il y a trois principales menaces en France: «Le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul; Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) (…) et les djihadistes», des Français partis se former au terrorisme en Afghanistan ou au Yémen. «La France est intervenue militairement en Mauritanie en août et a abattu sept membres d’Al Qaida. Le chef du groupe avait alors réitéré des menaces contre la France», détaille Louis Caprioli. «Par ailleurs, la France est engagée en Afghanistan, et la guerre en Irak s’achève. Cet ensemble d’éléments fait que la menace est élevée.» Néanmoins, lors de ses attentats, Al Qaida ne prévient jamais. Alors qui d’autre? «Ça peut aussi être les indépendantistes, estime Jean-Vincent Brisset, directeur de recherches à l’Iris. ETA est dans une situation extrêmement difficile, et la France est partie prenante contre l’organisation.» Or, ETA prévient généralement avant ses attentats. «Mais rien n’a explosé. Quand ETA prévient, quelque chose explose», souligne le spécialiste. «Ça peut donc être un fou furieux ou deux anciens artificiers qui avaient un peu trop bu et ont donné des détails crédibles sur la supposée bombe», poursuit-il. Quand et comment prend-on la décision d’évacuer un site?
Le plan Vigipirate est en alerte rouge, avec une attention particulière pour les sites touristiques. «C’est tout le système du renseignement intérieur qui établit un niveau d’alerte, en fonction des indices qui vont et qui viennent», explique Jean-Vincent Brisset. «On est obligé d’évacuer le site quand la menace est aussi élevée sur le territoire et qu’on reçoit ce genre d’appel, surtout quand il concerne des lieux aussi symboliques, le RER, c’était le premier attentat du GIA en 1995 et la Tour Eiffel, le symbole de Paris, était vraisemblablement visée par l’Airbus d’Air France détourné à Alger en décembre 1994», explique Louis Caprioli.  Néanmoins, quelques précautions sont prises avant évacuation. «Le message de menaces doit être cohérent. Si on a pu l’enregistrer, on fera une analyse de voix. On étudie ce qui a été dit, comment ça a été dit. Il y a tout un travail de psychologie, explique Jean-Vincent Brisset. On a pour consigne de faire parler la personne pour voir si c’est crédible ou pas». Ensuite, c’est la cellule de crise, en veille permanente dans le cadre de Vigipirate, qui prend la décision d’une évacuation. Dans ce cas, ça remonte jusqu’à la préfecture de police et au ministère de l’Intérieur.
Oriane Raffin
 La Croix
Les chrétiens intégristes renoncent à brûler le Coran
Le chef du groupuscule chrétien qui voulait brûler le Coran en Floride a annoncé jeudi avoir renoncé à ce projet, assurant avoir obtenu la promesse qu’un projet de construction d’une mosquée près de Ground Zero à New York serait déplacé. “Nous avons accepté de renoncer à l’événement que nous avions prévu d’organiser samedi”, a déclaré devant la presse le pasteur Terry Jones, chef du “Dove World Outreach Center” (“Centre colombe pour aider le monde”), qui comptait brûler 200 exemplaires du Coran samedi, jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, à Gainesville (sud-est des Etats-Unis). Ce projet avait provoqué une avalanche de mises en garde de par le monde. Le pasteur a assuré avoir reçu en échange la promesse que la construction d’une mosquée près du site des attentats du 11-Septembre à New York serait déplacé. Mais les promoteurs de ce dernier projet ont démenti tout marchandage avec le pasteur. “Nous ne sommes au courant de rien”, a déclaré à l’AFP Daisy Khan, l’une des organisatrices du projet de mosquée. Elle a ajouté qu’aucun changement au projet n’avait été décidé. Le pasteur Jones, dont l’intervention était retransmise en direct sur les chaînes d’informations américaines, a déclaré que la décision de déplacer la mosquée new-yorkaise était “un signe de Dieu” qui l’avait convaincu de renoncer à son projet de destruction du livre saint de l’islam. “Les Américains ne veulent pas voir de mosquée à cet endroit-là et bien entendu les musulmans ne veulent pas que nous brûlions le Coran. L’imam a accepté de déplacer la mosquée, nous avons accepté de renoncer à l’événement que nous avions prévu d’organiser samedi”, a-t-il déclaré. Le pasteur Jones s’exprimait après un entretien avec un imam de Floride, Muhammad Musri, qui a indiqué qu’il l’accompagnerait à New York.  Ce dernier a indiqué avoir pris contact avec l’imam de New York “afin de discuter et d’arriver à une décision quant au déplacement de la mosquée”. “Je tiens à remercier le pasteur Jones pour son courage et d’avoir pris en ligne de compte la sécurité de nos troupes dans le monde entier”, a déclaré l’imam Musri. L’organisation de coopération policière Interpol a lancé jeudi une alerte à ses 188 pays membres, mettant en garde contre des “attaques violentes visant des innocents” si le projet d’autodafé du Coran devait être mené à terme.


 

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